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Figurez-vous que dimanche soir, après la grande messe de Bethesda organisée en l'honneur de Starfield, c'était le PC Gaming Show, qui a selon la coutume rituelle déversé toute une benne de trailers pour des jeux indés que vous n'achèterez jamais. Mais dans le tas, il y en avait quand même quelques uns qui étaient intéressants; et l'un d'entre eux s'appelle Last Train Home.

Et pour bien comprendre Last Train Home, il s'impose de faire un petit topo rapide sur une des histoire les plus inconnues de la Première Guerre Mondiale : celle des légions tchécoslovaques.

Il ne vous aura pas échappé que l'Autriche-Hongrie, pilier de la Triplice, était un empire multi-ethnique, regroupant Autrichiens, Hongrois, Roumains, Juifs, Tchèques, Croates, Serbes, Polonais, Allemands, Ruthènes, et bien d'autres. Regrouper autant de nationalités et d'ethnies, dont bon nombre se détestaient cordialement, ne posait habituellement pas -trop- de problèmes en temps de paix; mais lorsque la guerre éclata, ce fut une autre paire de manches, et si la grosse majorités des sujets de la couronne servirent l'empire sans rechigner, il y en a eut quand même un bon paquet qui rechignèrent à aller se faire tuer dans les tranchées de la Grande Guerre, pour des prétextes assez variés. Et en particuliers les Tchécoslovaques, peuple qui aspirait déjà, alors, à une autonomie et à l'auto-détermination, une volonté durablement renforcée par la publication des Quatorze Points de Wilson.

Ces hommes étaient plus que tièdes à l'idée de combattre la Triple-Entente, qui, comme on s'en doute, était en revanche tout à fait favorable à la création d'un état libre tchécoslovaque ; ce pourquoi se produisirent des désertions en masses, des bagarres, des grèves, des émigrations... au total, des milliers de recrues tchécoslovaques s'enfuirent dans les pays de l'Entente, préférant combattre la Triplice, quitte a passer pour des traîtres et a être exécutés sans procès si cette dernière remportait le conflit. Ils formèrent des unités appelés Légions Tchécoslovaques, qui combattirent sur le front de l'Ouest et surtout sur celui de l'Est, avec un acharnement exemplaire... jusqu'en 1917, où la Russie fut mise à genoux par sa révolution, et sur le point de conclure un armistice.

Et c'est là que commença l'histoire rocambolesque de la Légion; car au milieu de la pagaille généralisée de l'est européen, entre le conflit contre la Pologne d'un côté, la guerre civile russe de l'autre, les légionnaires démobilisés durent négocier âprement leur billet de retour, sachant qu'il était impossible de partir vers l'ouest. Les Bolchéviques leur accordèrent alors un laisser-passer... vers Vladivostok, dans l'est sibérien, à bord d'un train, en échange de la majorité de leurs armes et munitions.

Le voyage dura plusieurs années, au cours desquelles les légionnaires épuisés et à court de ressources, à bord de leurs trains, durent batailler dur pour se frayer un passage vers l'est et atteindre le port qui les ramènerait dans leur pays natal, entretemps devenu libre.

Eh bien, c'est ce récit si particulier que nous proposera de revivre le studio Ashborne Games, édité par THQ Nordic. Conçu comme un jeu de stratégie et de survie, il permettra de gérer l’entièreté du train blindé où vos hommes résideront le temps de leur voyage, et une gestion pointue des ressources nécessaires à leur survie.

Le récit imposera de prendre certains décisions et de faire des choix drastiques. Le train pourra être amélioré, et des alliances pourront être négociées avec d'autres factions pour atteindre le bout de la route. Vos compagnons pourront être dotés d'équipement varié et améliorable.

C'est beau, c'est original, et on espère que les résultats seront à la hauteur des promesses; pour l'instant, aucune date de sortie n'a été annoncée.