Chronique : L'Histoire jour après jour

7 juillet 2013 par Aymdef | Chronique historique

Photo d'enfants juifs réfugiés arrivant en Angleterre depuis l'Allemagne.

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que l'on vous livre livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


1er juillet

1766 : De son vrai nom François-Jean Lefebvre de La Barre, le Chevalier de La Barre n'avait que 19 ans au moment des faits, lorsque le 9 août 1765, on découvre la dégradation de la statue du Christ s’élevant sur le pont neuf d’Abbeville. La statue avait été tailladée ce qui mit la ville picarde en émoi mais on ne savait pas qui était le coupable...

Cela faisait quelques années que le Chevalier de La Barre était dans la ville auprès de sa tante, abbesse de Willancourt. Duval de Soicour, lieutenant de police d’Abbeville, et le lieutenant du tribunal d’élection Belleval menèrent l'enquête. Ce dernier se trouve être un ennemi personnel du Chevalier de La Barre, depuis que sa tante, a repoussé ses avances... Quant à Duval de Soicour, il ira jusqu'à fournir de fausses accusations et de faux témoignages. La messe est dite pour le Chevalier de La Barre d'autant plus qu'on l'accuse d’avoir chanté deux chansons libertines irrespectueuses à l’encontre de la religion et d’être passés devant une procession en juillet 1765 sans enlever leur couvre-chef et sans s'être agenouillé. Sacrilège !

Une perquisition est alors menée à son domicile et on découvre 2 livres érotiques et surtout le "Dictionnaire philosophique" de Voltaire. La coupe est pleine ! Le Chevalier de La Barre est arrêté le 1er octobre 1765. Il est alors condamné et connait sa sentence le 1er juillet 1766 où - <!> Âme sensible s'abstenir <!> - il a le poing et la langue coupés, puis sa tête est détachée de son corps, corps qui est enfin brûlé avec l’exemplaire du "Dictionnaire philosophique". Pour l'anecdote, il s'agit du bourreau Charles-Henri Sanson qui se chargea de trancher la tête. Connu comme un maître exécuteur, c'est lui qui se chargera du destin de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

Cette exécution aurait pu passer comme une lettre à la poste, mais Voltaire prit fait et cause pour le Chevalier de La Barre. Il écrit d'ailleurs à cette occasion "La Relation de la mort du chevalier de La Barre à Monsieur le marquis de Beccaria" ainsi que "Le Cri d’un sang innocent". Symbole de l’intolérance religieuse et de la défaillance de la justice du XVIIIème siècle, cette affaire est l’un des dernier procès pour blasphème en France. La Révolution approchant, elle réhabilitera de La Barre en 1793.


2 juillet

1900 : Le comte Ferdinand von Zeppelin fut un militaire et ingénieur allemand. Il a notamment été le fondateur de la société Zeppelin et l'inventeur des aéronefs qui portent son nom.

Il commença a développer sérieusement son projet en 1890 à l'âge de 52 ans. L'idée de voler à bord d'un aéronef, lui vient de l'utilisation de ballons lors de la guerre de Sécession (il y participe en tant qu'observateur militaire au côté de l'Union), mais également lors du Siège de Paris de septembre 1970 lors de la guerre franco-prussienne lorsque Léon Gambetta quitta Paris à bord d'un ballon (L'Armand Barbès) pour rejoindre le gouvernement replié à Tours.

La construction du premier dirigeable zeppelin commença en 1899 dans un hangar d'assemblage flottant sur le lac de Constance en Allemagne. Le premier prototype se nomma LZ 1 (Luftschiff Zeppelin 1). Il avait une longueur de 128 mètres et était doté de deux moteurs de 14,2 chevaux Daimler. Il conservait son équilibre en déplaçant un poids entre ses deux nacelles.

Le premier vol eut lieu au dessus du lac et le zeppelin parcouru 6 kilomètres en 18 minutes à 400 mètres d'altitude. À partir de 1909, des Zeppelins seront utilisés dans l'aviation civile. Jusqu'en 1914, les zeppelins transporteront environ 35 000 personnes en 1 500 vols sans un seul incident. Il seront utilisés durant la Grande Guerre comme bombardiers et éclaireurs mais le traité de Versailles de 1919 met fin à l'utilisation militaire des zeppelins. Ces dirigeables connaîtront un âge d'or à la fin des années 1920 jusqu'en 1937 avec l'Incendie du LZ 129 Hindenburg.à Lakehurst (35 morts) qui met définitivement fin à l'histoire des grands dirigeables à usage commercial.


3 juillet

Détail du Cyclorama de la Bataille de Gettysburg peint par Paul Philippoteaux1863 : C'est le troisième jour de la bataille de Gettysburg, une bataille qui aura marqué l'Histoire des États-Unis et reste encore très présente dans les mémoires et la culture des Américains. Elle est même évoquée dans le onzième épisode de la saison 1 de l'excellente série Homeland dans lequel Brody passe un week-end sur les lieux de la bataille avec sa famille.

Des commémorations ont lieu chaque année et vous pouvez vous douter que celle de 2013 devait être particulièrement épique. D'ailleurs, nous vous invitons à regarder des photos prises à l'occasion du 150ème anniversaire pour vous donner une idée (http://darkroom.baltimoresun.com/). Cette reconstitution aura rassemblé 8000 figurants afin de rejouer la bataille, cette fois-ci sans faire de victimes.

Revenons à la charge de Pickett (Pickett's Charge) qui est considérée comme une erreur stratégique majeure qui aurait pu être évitée, selon les spécialistes d'aujourd'hui. Robert E. Lee était déterminé à frapper un grand coup à l'Union. L'assaut des confédérés débute au préalable par un bombardement d'artillerie, dans le but d'affaiblir l'Union mais cela se révèle inefficace. Ensuite, environ 12 500 hommes, répartis dans neuf brigades, se lancent à l'assaut des lignes adverses. Cependant pour les atteindre, les Confédérés doivent traverser des champs à découvert. Les Unionistes dirigés par le général Mead, sont quant à eux protégés derrière leur mur de pierre et arrivent sans mal à repousser les Confédérés. Ces derniers sont pris sous le feu nourri des fusils et des canons et subissent de très lourdes pertes. Lee doit abandonner, portant un grave préjudice à l'effort de guerre sudiste. La bataille fit dans les deux camps près de 50 000 victimes dont 8000 morts.

En image : Détail du Cyclorama de la Bataille de Gettysburg peint par Paul Philippoteaux, connu aussi sous le nom Gettysburg Cyclorama. Exhibé pour la première fois en 1883. On peut l'observer au Gettysburg Museum and Visitor Center. Il s'agit d'une œuvre magistrale de 8.2 m × 109 m, peinte sur une toile tendue qui est circulaire, ou semi-circulair.


4 juillet

1776 : Réunis à Philadelphie pour un nouveau Congrès, les représentants des colonies anglaises d'Amérique du Nord adoptent leur Déclaration d'indépendance. Principalement écrite par Thomas Jefferson, John Adams et Benjamin Franklin (dont le fils restera loyaliste), la déclaration est votée par toutes les délégations. Elle marque la rupture définitive des treize colonies avec le Royaume-Uni.

Cette déclaration est influencée par la philosophie des Lumières et notamment celle de John Locke, en mettant en avant le principe de libertés individuelles et énonce en des termes voués à l'immortalité le droit de tous les êtres humains à la quête du bonheur : « We hold these truth to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights that among these are life, liberty and the pursuit of happiness ».

Bien entendu, cette déclaration n'est pas au goût de la couronne d'Angleterre, et la guerre commença entre l'armée des Insurgents, placée sous le commandement de George Washington, et les armées loyalistes et anglaises.

Pour la petite histoire, 3 présidents des États-Unis sont mort un 4 juillet. Il y a notamment Thomas Jefferson et John Adams, respectivement troisième et deuxième présidents des États-Unis, morts tous les deux en 1826. Ainsi que James Monroe en 1831, président responsable entre autre de la fameuse "doctrine Monroe".

Le 4 juillet est devenu la fête nationale des États-Unis (Independence Day) et rien de mieux qu'un Assassin's Creed 3 ou un Empire : Total War pour revivre cette période.


5 juillet

1943 : Durant la Seconde Guerre mondiale, du 5 juillet au 23 août, les forces allemandes s'opposèrent aux forces soviétiques, quelques mois après l'humiliation de la reddition de la VIème armée allemande à Stalingrad. Sous l'ordre du Fürhrer qui dirige les opérations depuis la "Tanière du Loup", à Rastenburg, une gigantesque contre-offensive est lancée dans la région de Koursk, à mi-distance entre Moscou et Kiev. Cette opération est marquée par une concentration exceptionnelle de chars et d'avions.

Ainsi, 25 divisions d'infanterie (près de 900 000 hommes), près de 10 000 canons et mortiers, 20 divisions blindés (près de 2700 chars de combat Tigre et Panther) et 2000 avions composèrent les forces allemandes. Face à eux, on comptabilisa près de 1 900 000 soldats soviétiques accompagnés par 4900 chars (dont les redoutables T-34), 20 000 canons et 2700 avions. Le tout est réuni dans un immense saillant de 23 000 km².

Baptisée Zitadelle, cette opération réunit 2x plus d'hommes et de matériels que Barbarossa lancé 2 ans plus tôt. Hitler pensait la victoire acquise et dira à cette occasion : "La victoire à Koursk sera un signal pour le monde entier". Alors que l'opération devait être lancée au mois de Mai, elle fut finalement reportée à Juillet laissant ainsi aux Russes, bien informés, de se préparer. Plutôt que de contre-attaquer et contre l'avis de Staline, le maréchal Georges Joukov préféra préparer une lourde défense sur laquelle viendront s'écraser les troupes allemandes.

Les combats furent meurtriers et sans pitié entre les deux camps. Les Allemands ont beaucoup de mal à avancer. Leurs Panther, sortant à peine des usines, connaissent des avaries. Les Soviétiques possèdent un bien trop grand nombre de troupes fraîches et les Allemands doivent peu à peu renoncer. D'autant plus qu'ils apprirent le 10 juillet, le débarquement des Alliés en Sicile...

La Wehrmacht a perdu dans la bataille de Koursk près de 500 000 hommes et 1200 chars mais la propagande permit de passer sous silence cette lourde défaite en Allemagne. Contrairement à l'Armée rouge qui, bien qu'elle possède plus de pertes (près de 860 000 hommes, 1100 chars et 1000 avions), lança sa propagande pour redonner du moral à la Mère Patrie et de nombreuses légendes émergèrent.


6 juillet

1938 : Peu après l'Anschluss (annexion de l’Autriche par l'Allemagne nazie) le 12 mars 1938, de nombreux juifs allemands et autrichiens fuirent le nazisme. Désemparé face à l'antisémitisme nazi et à l'afflux considérable de migrants juifs d'origine allemande et autrichienne aux États-Unis, le président américain Franklin Roosevelt prend l'initiative d'organiser une conférence.

Alors que le siège de la Société des Nations (SDN) se trouve en Suisse, c'est bien la France qui hébergea la conférence dans la ville d'Évian. La Suisse ayant refusé... Afin de satisfaire les participants, le Secrétaire d'État des États-Unis, Cordell Hull, souligne qu'aucun des pays participants à la conférence ne sera dans l'obligation de recevoir les réfugiés. 32 pays seront ainsi invités.

Bien entendu, l'Allemagne n'est pas invité (les nazis envisageaient déjà la Shoah à ce moment) tout comme le Portugal du Docteur Antonio de Oliveira Salazar. L'Italie de Mussolini n'y va pas, en soutien à Hitler. L'URSS et la Tchécoslovaquie non plus, pour d'autres raisons. La Hongrie, la Pologne, la Roumanie et l'Afrique du Sud n'envoient que des observateurs.

La conférence d'Évian débuta le 6 juillet et se termina le 14 juillet sans aucun résultat positif à part la création du Comité intergouvernemental pour les réfugiés (CIR). Hormis la République dominicaine, tous les pays invités y vont seulement pour affirmer leur refus d'ouvrir leurs ports aux Juifs allemands. Le délégué australien justifie cette décision en disant : « Dans les circonstances présentes, l'Australie ne peut faire plus... Nous n'avons pas de problème racial notable et nous ne voulons pas en importer un ».

C'est bien entendu une grande victoire de l'Allemagne dont la presse titra au lendemain de la conférence : « Personne n'en veut ! »... Suite à la Nuit de Cristal (9-10 novembre 1938), l'émigration juive va d'avantage s'intensifier. Beaucoup de Juifs essaieront de rejoindre la Palestine, mais l'Angleterre s'y oppose pour ne pas être en conflit avec les Arabes. D'autres essaieront de se rendre à Shanghai où les Chinois leur dispensent d'un visa d'entrée. Rappelons également l'épisode du paquebot Saint-Louis qui transporte 963 Juifs allemands qui seront tous refoulés des ports de Cuba et de la Floride et devront revenir à Hambourg durant l'été 1939...


7 juillet

1792 : La France va mal. Les gouvernants français sont aux abois... L'ennemi est aux frontières... Les représentants de la Nation à l'Assemblée Législative se déchirent entre Feuillants, Fayettistes, Brissotins, Montagnards...

Lors de la séance de l'Assemblée du 7 juillet 1792, le député évêque constitutionnel de Lyon, répondant au doux nom d'Antoine Adrien Lamourette, proche de Mirabeau, souhaita la fin des luttes de faction au sein de l'Assemblée et déclara dans un fougueux élan : "A quoi se réduisent les défiances ? Une partie de l'Assemblée attribue à l'autre le dessein séditieux de vouloir détruire la monarchie. Les autres attribuent à leurs collègues le dessein de vouloir détruire l'égalité constitutionnelle, et établir le gouvernement aristocratique connu sous le nom des deux chambres. Eh bien ! Foudroyons, Messieurs, par une exécution commune et un irrévocable serment, foudroyons et la République et les deux chambres !".

Les applaudissements fusent et Lamourette poursuit : "Jurons de n'avoir qu'un seul esprit, qu'un seul sentiment : jurons de nous confondre en une seule et même masse d'hommes libres. Le moment où l'étranger verra que ce que nous voulons, nous le voulons tous, sera le moment où la liberté triomphera et où la France sera sauvée."

La fin de son discours vint et tous ses collègues de tout bord tombent dans les bras les uns des autres et réclament la publication de l'appel de Lamourette. Le roi Louis XVI, qui a encore toute sa tête, ira même félicité l'abbé pour son esprit de fraternité. On appela cette séance : Le Baiser Lamourette.

Bon, ça ne dura qu'une journée, dès le lendemain, la haine reprend. Jacques Billaud-Varenne, un des révolutionnaires les plus endurcis, déclara au club des Jacobins : "À voir certains membres se jeter dans les bras d'autres membres, il me semble voir Néron embrassant Britannicus et Charles IX tendant la main à Coligny". Lamourette aura sa tête décollée de son corps le 11 janvier 1794.

Paix mes frères et sœurs, Peace, Shalom, Salaam, Shanti ! Embrassons-nous !

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter

  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton