Les vestiges de la Seconde Guerre mondiale au Vanuatu
Le Vanuatu, c'est environ 80 îles pour plus d'une centaine de langues - entre 100 et 110 dont certaines grandement menacée de disparition - avec une population quasi-équivalente à celle de Bordeaux. Sa capitale est Port-Vila. Il n'y a pas d'inter-compréhension entre les langues mais il existe une langue véhiculaire : le bislama, un pidgin développé au XIXème siècle avec le commerce du bois de santal et des bêches de mer.
Son peuplement a débuté, selon les estimations archéologiques, il y a au moins 3000 ans par des populations venues de Papouasie. Puis entre 1100 et 1300, se sont implantés des populations polynésiennes.
Le nom «Vanuatu» est d'origine polynésienne, «vanua» venant de «fenua» qui signifie «pays». L'organisation sociale du Vanuatu est matrilinéaire, clanique et patrilocale.
En ce jour, va être abordée une partie de l'histoire du Vanuatu via des faits d'origine externe. Ces archipels étant de tradition orale, l'inverse s'avère bien plus difficile mais ne manquera pas d'être effectué un jour.
Les bases militaires américaines au Vanuatu
Comment le Vanuatu s'est retrouvé impliqué dans la Seconde Guerre mondiale ? C'est à cause de l'armée américaine qui, suite à l'attaque de Pearl Harbor en décembre 1941 à Hawai'i, a installé une base à Efate afin de contrer celle du Japon qui se trouvait aux îles Salomons. La guerre s'étendait dans le Pacifique, où le Japon annexait des territoires, dont certains auparavant annexés par les USA, notament Guam. Après l'installation de la base à Efate, nommée Roses, l'armée américaine a poursuivi les constructions à Santo avec l'établissement de la base Buttons. Ceci en raison du fait que Santo était plus proche des îles Salomons (165 miles environ).
Pour l'amènagement de la base Buttons, furent importés : jeeps, trucks à six roues, bulldozers, semi-remorques, chariot élévateur, tracteurs, tôles ondulés, vêtements et d'indispensables... caisses de Coca-Cola. L'armée américaine recruta pour des contrats de trois mois des Ni-Van venus principalement de Tanna, afin qu'ils s'occupent de l'intendance ou du transport. Cela avait pour but de libérer plus d'Américains pour le combat.
Un hôpital américain ouvrit le 1er février 1943, mais les infirmières étaient arrivées dès le 13 janvier. D'après le témoignage de l'une d'entre elles, la moitié attrapèrent le paludisme tandis que l'autre moitié voulaient connaître le même sort afin de cesser de travailler. Aussi, elle affirma qu'elle et ses collègues préféraient être invitées à dîner par les marins car ils étaient mieux ravitaillés que les soldats. Le premier malade qu'elles soignèrent fut un homme dont la jambe était cassée.
En ce même mois de février, l'armée japonaise retira ses troupes des îles Salomons. Les américains repartèrent également.
Million Dollar Point
C'est le surnom dont hérita la base Buttons, à Santo, île où des véhicules de guerre sont restés figés dans le paysage terrestre ou maritime. Les aménagements militaires furent coulés, totalement ou presque, et continuent à ce jour de se détériorer sous la mer. Il en fut de même pour la base Roses d'Efate. Il se trouve que l'armée américaine avait proposer de tout déménager à bas prix, cependant le condominium franco-britannique, qui dominait le Vanuatu à l'époque, refusa de payer. En conséquence, tout fut laissé sur place pour le plus grand plaisir des poissons et des coraux.
Les objets que les américains laissèrent furent sujet au culte du cargo, surtout à Tanna. Le culte du cargo mystifie voire divinise les comportements et possessions occidentales. En les imitant, les natifs espèraient voir se produire les effets similaires tels que l'arrivée de bateau ou d'avion, pour exemple.
Au nord d'Efate, dans l'Undine Bay, se trouve un tank entièrement submergé. Près de cette baie se situe le musée de la Seconde Guerre mondiale, aux allures des plus atypiques. Les bouteilles de Coca-cola vides exposées le long de la façade peuvent être achetées par les touristes en guise de souvenir. Ces derniers qualifient le propriétaire du musée comme légèrement "one man show". Le prix de l'entrée du musée coûte moins d'un euro.
Big wok : Storian blong wol wo tu long Vanuatu
C'est le titre d'un livre écrit en bislama par Lamont Lindstrom et James Gwero qui se trouve être le seul livre historique centré uniquement sur la Seconde Guerre mondiale au Vanuatu. Il est certes rédigé en bislama mais la langue n'est pas un véritable obstacle surtout pour les locuteurs de l'anglais. Voici un exemple ci-dessous :
Taem Papalu hemi tekem brekfest blong hem, smol Wanathin tu hemi tekem brekfest blong hem wetem hem / When Papalu takes him breakfast, little W. too takes him breakfast with him / Quand P. prend son petit déjeuner, le petit W. prend aussi son petit-déjeuner avec lui.
Hem = he ; Taem = time ; blong = belong indique la possession ; Un « m » final aux verbes : kukum = to cook, nidim = to need. Le son «e» devient «a».
Yumi tugeta
L'association WagaWaga organise une journée de soutien au Vanuatu en réaction au cyclone PAM le 6 juin prochain à Paris 13. Tous les détails ici : https://www.facebook.com/events/374197632776833/
- Gallinulus Pinguis Sainte-Mère des bébés phoques, Rédactrice, Testeuse, Chroniqueuse
- "Personne ne peut longtemps présenter un visage à la foule et un autre à lui-même sans finir par se demander lequel est le vrai" Nathaniel Hawthorne