Découverte d'un esclave enterré chaînes aux pieds

Thématique
8 juin
2021

Macabre découverte dans les îles britanniques : au cours d'un banal chantier de construction, des ouvriers ont mis au jour des restes humains au fond d'un fossé. Appelés à la rescousse, les archéologues anglais ont rapidement fouillé le site, révélant la sépulture d'un individu encore enchaîné !

Découverte d'un esclave enterré chaînes aux pieds© MOLA (Museum of London Archaeology)

La découverte fait sensation, car la présence de fers indique le statut d'esclave, et une inhumation de ce type est extrêmement rare. Les archéologues du Museum of London Archaeology (MOLA) ont daté la sépulture assez précisément : l'individu aurait été enterré là entre 226 et 427 de notre ère, c'est-à-dire à l'époque où ce qui n'est pas encore l'Angleterre est une province romaine. Un doute subsiste cependant, car les fers, assez bien conservés, seraient apparemment trop lourds et encombrants pour être portés du vivant du défunt, ce qui signifie que cet objet a été ajouté intentionnellement après sa mort, pour rappeler son statut spécial dans l'après-vie.

Ces « chaînes symboliques (sont) destinées à rabaisser les morts ou à stigmatiser le porteur comme un criminel ou un esclave dans l'au-delà. Quelques sources écrites romaines mentionnent également l'utilisation de contraintes en fer pour empêcher les morts agités de se lever et d'influencer les vivants », a communiqué le musée.

Découverte d'un esclave enterré chaînes aux pieds

Qu'a bien pu faire ou commettre cet individu pour être stigmatisé dans la mort ? D'après l'étude du corps, il apparaît qu'il s'agissait d'un homme pourtant robuste, frappé d'une ancienne blessure à la jambe.

L'archéologue Michael Marshall confie « Pour les porteurs vivants, les fers étaient à la fois une forme d'emprisonnement et une méthode de punition, une source d'inconfort, de douleur et de stigmatisation qui pouvaient laisser des cicatrices même après leur retrait. Cependant, la découverte de chaînes dans une sépulture suggère qu'elles ont pu être utilisées pour exercer un pouvoir sur les cadavres ainsi que sur les vivants, laissant entendre que certaines des conséquences symboliques de l'emprisonnement et de l'esclavage pourraient s'étendre même au-delà de la mort ».

La fosse où ce malheureux a été découvert étant peu excavée et sans aménagement, il apparaît probable que l'on ait simplement voulu l'enterrer rapidement, à l'écart du cimetière romain situé à soixante mètres d'ici et qui était réservé aux hommes libres.