Découverte d'un village carolingien en Charente-Maritime

Thématique
Moyen-âge
17 juin
2019

En ces temps de Journées Nationales de l'Archéologie, c'est l'occasion de mettre en lumière les découvertes courantes, vu que les chantiers de fouilles sont alors ouverts au public. La nouvelle vient de tomber : à Saint-Sulpice-de-Royan (Charente-Maritime), les travaux préliminaires à la construction d'un lotissement ont révélé un site d'occupation médiéval, carolingien pour être précis, s'étendant du VIIIe au IXe siècle de notre ère.

La fouille est menée sous la direction de l'archéologue départemental Bastien Gissinger, et a pu mettre au jour et identifier sur 1,6 hectares : 2 puits, 31 bâtiments d'habitation, et même une sépulture inhabituelle, où le corps était inhumé face contre terre.

« À la fin des fouilles, en juillet, nous affinerons la datation par des procédés physico-chimiques, notamment sur les ossements d'une femme que l'on a retrouvée enterrée face contre terre. Pour le moment, on se base sur les tessons de céramiques que l'on a retrouvés et leur typologie indique cette période [...] L'intérêt majeur ici, c'est d'avoir un grand panel, une grande quantité de plans de bâtiments dont certains n'existent pas ailleurs à notre connaissance. On a des bâtiments totalement inédits dans leur conception, leur forme, leur superficie et avec une organisation très rigoureuse. »

« Il apparaît une vraie volonté d'organisation du village », souligne Karin Robin, cheffe du service départemental d'archéologie. « Des parcelles semblent séparées par des fossés, les bâtisses bordent deux axes routiers... ».

Détail intriguant, il s'avère que beaucoup de bâtiments présentent... une abside ; alors que ce type architectural est habituellement réservé aux églises.

« On connaît l'abside pour une chapelle ou une église, mais (pas) pour une habitation, une étable ou un grenier à grain », confie Mme Robin. Le temps ayant fait son œuvre, il sera difficile de déterminer plus précisément les caractéristiques de ces bâtiments dont les matériaux de construction n'ont pas été conservés.

La publication du rapport de fouilles permettra d'en apprendre plus d'ici quelques mois.