Chronique retro : Caesar 3

14 août 2014 par Posuto | Caesar | Antiquité - Rome antique | PC

Chronique retro : Caesar 3

Un cadeau fourni avec un PC même pas gamer, en ce printemps 1999. Si, à l'époque, je tapotais plus que régulièrement les manettes de ma Megadrive, qui avaient bien du mal à résister d'ailleurs - Ô obsolescence programmée de la famille Sega – et celles de ma Playstation, qui ne s'appelait pas encore PSOne, je n'avais encore jamais joué à un jeu PC. Hormis quelques daubes genre jeu de golf primaire dont les pixels ressemblaient aux grosses briques des jeux Lego (les vrais, pas les adaptations vidéoludiques !).

Je me souviens que le jeu était dans une enveloppe en carton style CD bonus glissé dans le blister d'un numéro d'été des Inrockuptibles. Et ça avait l'air à la fois un peu minable et mystérieux. Installation, vidéo d'introduction avec la voix de Benoît Allemane (mais si vous le connaissez, voyez ici). Puis un champ de cailloux apparaît. Vous rigolez, mais les City Builders, ça ne courait pas les rues à l'époque ! Là, un drôle de plaisir de jeu commence, celui de d'abord construire des baraques à clodos qui crament au premier pet de cigale, puis des embryons de villes en dur, puis des décorations, des temples, un port et enfin des armées.

Et là, ça devenait coton. Déjà que trouver le bon algorithme pour que les citoyens ne mettent pas le bazar, que les Dieux ne ravagent pas l'Urbs sous le coup d'une colère toute élyséenne et que les gardes, porteurs d'eau et autres commerçants trouvent le bon pathfinding, c'était tout sauf aisé ; alors devoir gérer en plus des militaires pour empêcher des barbares de nous refaire le coup du sac de Rome, Vinguette comme on dit à Béthune !

Mine de rien, ce jeu concentrait déjà tout ce qui allait me plaire ensuite, et jusqu'à aujourd'hui : des missions à la difficulté progressive, des phases d'exploration de nouveaux environnements, un gameplay axé sur la récompense et l'enrichissement progressif des possibilités. Mais il contenait aussi les germes d'un mal absolu, inhérent au genre MMO aujourd'hui : la quête journalière, dite « journa » par les afficionados de World of Warcraft entre autres. La bête malfaisante qui tue le plaisir et la nouveauté. Et qui permet aussi, salutairement, de presser sur Off de temps en temps, j'ai nommé sa Seigneurie Maléfique la Répétition.

Historiquement, on a plus affaire à du Uderzo-like qu'à du bien fidèle, quoique l'esthétique romaine soit dans l'ensemble pas trop mal respectée. Mais jouer à Caesar 3 ne remplacera pas un manuel d'Antiquité romaine. En revanche, il pourrait (ou plutôt pouvait) donner envie de l'emprunter à la bibliothèque. Et pourquoi pas, hein ?

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  • Posuto Chaotique à temps partiel, Chroniqueur, Historien, Testeur

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