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Développeurtguyon |
Date de sortieJuin 2017 |
Cold War 2
Comme son nom l’indique, Cold war 2 se consacre à la Guerre froide. Jeu de stratégie au tour par tour indépendant, développé à l’initiative d’un passionné sous le pseudo « tguyon », Cold War 2 est disponible depuis le 23 juin 2017.
Simuler une gestion géopolitique de la Guerre Froide est extrêmement complexe, qui plus est, le fait que le jeu soit sur navigateur pourrait en rebuter plus d’un. Pourtant, il s’agit d’aspects trompeurs. En effet, comme nous allons le voir dans le test, Cold War 2 se révèle particulièrement bon et est de plus agréable à jouer, à l’inverse du poussif Balance of Power. Quoi qu’il en soit, ce jeu est sur la bonne voie pour être un des meilleurs titres traitant de la Guerre froide.
Une prise en main facile
Contrairement à Cold War premier du nom qui était entièrement textuel (car oui, si il y a un Cold War 2 cela sous-entend qu’il y a eu un Cold War 1), ce second opus dispose d’une carte simple et épurée. Aucune information superflue ne vient embrouiller le joueur. Il est également facile, à l’aide d’une poignée de filtres de se tenir au courant de la situation générale dans le monde. Le fait d’avoir une carte claire et précise peut paraitre ridicule, mais cet aspect permet au premier venu de savoir ce qui se passe et dans quel endroit. Par exemple, il suffit d’un clic pour savoir quels pays sont en guerre civile ou encore lesquels accueillent nos troupes.
Par ailleurs, le joueur n’est nullement noyé dans d’innombrables options. Celles-ci sont parfaitement optimisées. En effet, toutes les actions possibles et imaginables se retrouvent sur une même interface. De plus, toutes ces possibilités sont expliquées en positionnant simplement son curseur dessus. On peut aussi dire que toutes les informations à savoir sur un pays sont réduites à l’essentiel : type de régime, stabilité, richesse, économie, relations avec les blocs, forces en présences, guérillas présentes et j’en passe. Tout cela est simple, mais en aucune manière simpliste. Chaque paramètre est important, il sera par exemple impossible de créer une guérilla dans un pays à la stabilité exceptionnelle comme il sera plus facile de s’attirer la sympathie d’une nation qui partage notre vision politique et économique.
Quant au but du jeu, celui-ci est également simple : remporter la Guerre froide ! Comme on le sait, la confrontation directe est à proscrire, sinon le monde sera plongé dans l’apocalypse nucléaire. Le tout sera une affaire de prestige. En effet, l’objectif est d’en amasser le plus. Pour cela rien de plus simple, il faudra signer des accords avec d’autres pays, les faire venir dans notre sphère d’influence, faire le bon choix face aux évènements, etc. À l’inverse, il faudra impérativement éviter de menacer, d’envahir, ou de fomenter une révolte pour ne pas perdre de prestige. Quoiqu’il en soit, ce système est réellement efficace tout en étant clair, et c’est même amusant de mettre des bâtons dans les roues de l’autre superpuissance.
Mais le plus important pour gagner (ou perdre) un très grand nombre de prestige reste incontestablement les « bras de fer ». Quand une des superpuissances entreprend une action un peu trop osée (comme une invasion par exemple), il est toujours possible de lui barrer la route, ce qui va engendrer un bras de fer nucléaire. Trois options s’offrent à nous : négocier, céder et menacer. Ce n’est pas si simple cependant, des paramètres comme les doctrines, les sphères d’influence, l’avancée technologique et j’en passe viendront avantager un camp ou l’autre. Surplombant l’écran, les Defcon nous informent de la tension tandis que sur les côtés une jauge nous informe de la résistance de vos nerfs. Plus les tours passeront, plus l’enjeu sera important. À vous de faire plier l’adversaire, de ne pas perdre la face, et surtout de ne pas déclencher la troisième guerre mondiale !
La cohérence du monde dans laquelle Cold War 2 nous plonge est une bonne surprise. Toute action entraine des réactions logiques, retirez vos troupes d’une région et vos alliés protesteront contre votre désengagement. Menacez un pays et celui-ci se rapprochera de l’autre bloc. Malgré les actions saugrenues que pourront faire les joueurs, le monde restera crédible et arborera toujours une certaine cohérence.
Un véritable outil pédagogique
Toutefois, la plus grande force du jeu réside dans sa capacité à nous faire jouer l’Histoire avec fidélité. Il y aura un nombre incalculable d’évènements historique pour non seulement pimenter la partie mais également confronter le joueur à des choix difficiles.
Par exemple, si vous êtes américains vous pourrez introduire ou non Deutsche Mark et ainsi provoquer (ou non) la crise de Berlin en 1948. Mais si d’aventure les Soviets bloquent la capitale allemande, le choix de ravitailler la ville reviendra une fois de plus au joueur.
Et là réside sûrement la plus grande force du jeu : permettre d’explorer des tournants historiques avec fidélité ou avec un brin d’uchronie, comme par exemple ne pas intervenir en Corée, ne pas s’opposer au Deutsche Mark, etc. Qui plus est, un mode « uchronie » est disponible. Ce dernier change la situation en début de partie, comme par exemple le fait que le Japon ne capitule pas ou encore que Roosevelt ne meure pas des suites de sa maladie.
Cold War 2 nous permet de plonger dans cette période et de se rendre compte de ce qu’était la Guerre Froide, un conflit par pays interposés. Et c’est justement la somme des éléments énoncés dans ce paragraphe qui fait de Cold War 2 un outil super intéressant sur le plan pédagogique.
Cold War se refroidit
Malheureusement, au fil du temps une certaine monotonie pourrait apparaitre, car au final, ce sont un peu toujours les mêmes actions que l’on fait pour avancer et gagner du prestige. Ce malgré les cinq scénarios disponibles et les trois puissances à jouer : USA, URSS et Chine.
À noter que pour les contributeurs au projet, ce n’est pas moins de vingt scénarios proposés avec en prime la possibilité de jouer la France ! Cependant, La France comme la Chine n’a pas exactement le même « gameplay » que les deux superpuissances. Il faudra pour la France reconstruire le pays et retrouver sa place dans une Europe en ruine.
Cela témoigne d’un scrupuleux suivi de la part de son développeur, qui se révèle être un véritable passionné. Il y a régulièrement des mises à jour pour corriger les bugs et ajouter du contenu. Si j’avais écrit ce test il y a de ça trois ou quatre mois, j’aurais sans aucun doute dû faire amèrement remarquer que le jeu plantait sans cesse. Or, aussitôt ce bug remarqué, celui-ci a été le plus rapidement corrigé. Qui plus est, tguyon ambitionne également d’intégrer un multijoueur et de pouvoir couvrir la période s’étalant de 1917 à 2024. Si le projet vous intéresse, alors nous vous encourageons à soutenir le Tipeee du jeu à cette adresse : https://fr.tipeee.com/cold-war
Il y a en moyenne deux ou trois mises à jour par mois, parfois plus. Elles corrigent souvent de petits problèmes ou ajoutent quelques menus détails. Toutefois ça n’empêche pas d’avoir des mises à jour plus conséquentes, comme celle en date du 2 juillet qui rajoute 3 nouveaux scénarios et la possibilité de jouer jusqu'en 1985. Peu de temps avant, au mois de Mai, deux scénarios "Indochine" avaient fait leur apparition.
Et pour les fans de Metal Gear Solid, sachez qu'il existe même un mod reprenant la trame de MGS 3. Il est disponible à cette adresse : http://cold-war2.com/mods/mgs/
Cold War 2
- +Crédibilité et cohérence du jeu
- +Clarté du titre
- +Bon outil pédagogique
- +Système de jeu efficace et amusant
- +Mise à jour et ajout de contenu fréquents
- -Pas de Multijoueur (pour le moment)
- -Répétitivité
- Matthieu Mancuso Chroniqueur, Historien
- "Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer." Winston Churchill
"Résiste et mords !", devise des Chasseurs ardennais de l'armée belge