Info sur le jeu
Plateforme
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  • Linux
ÉditeurSEGA
DéveloppeurThe Creative Assembly
Date de sortieFévrier 2015

Total War : Attila

El Presidente
5 janvier
2015

Il est souvent difficile pour un développeur de contenter tous les types de joueurs. Hormis les trolls et les "jamais content", il y aura toujours une catégorie de joueurs déçus prétextant le fameux "c'était mieux avant" alors que d'autres joueurs apprécient la nouveauté et le jeu à sa juste valeur. Ce fut le cas avec Total War : Rome 2, sorti en septembre 2013. Bien entendu le jeu n'était pas dénué de défauts comme une optimisation plutôt médiocre, une politique inutile ou des bugs à corriger.

Creative Assembly a cependant très vite réagi à coup de mise à jour. Bon... il y en a eu tout de même une bonne quinzaine mais, aujourd'hui , Total War : Rome 2 reste un excellent jeu de stratégie. Malgré tout, il lui manque toujours des petites choses qui peuvent rendre les parties beaucoup plus tendues, plus épiques ou plus riches en possibilités.

En février, sortira Total War : Attila. Nous avons eu la chance de pouvoir le tester avant sa sortie. En résulte cette preview qui va vous permettre de savoir si les petites choses qui manquent à Total War : Rome 2 sont présentes dans ce nouvel épisode.

Améliorations visuelles et améliorations de confort

Avant de commencer, il faut bien savoir que Total War : Attila doit être davantage vu comme un gros stand-alone à Rome 2 plutôt qu'un véritable nouvel épisode comme pourrait l'être Medieval 3. Ne vous attendez pas à des révolutions pour cet épisode, ce n'est pas le but. Attila profite des différentes améliorations apportées par les nombreux patchs de Rome 2 et accueille en son sein des nouveautés bienvenues.

Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre qu'Attila reprend le moteur de Total War : Rome 2. Celui-ci a profité des nombreuses mises à jour pour ne plus souffrir des problèmes d'optimisation que l'on pouvait rencontrer dans Rome 2. Certes, la version preview était amputée d'une bonne partie du contenu final et les campagnes étaient limitées à 40 tours mais le jeu a plutôt bien tourné en extrême que ce soit sur la carte de campagne ou durant les batailles. C'est un point qui pourra rassurer quelques joueurs bien qu'il faudra encore attendre la version complète pour confirmer cela. Il faut aussi relativer car le jeu a été testé sur une grosse bécane équipée d'une GTX 970.

Les graphismes d'Attila sont assez similaires à Total War : Rome 2. La carte de campagne semble plus détaillée cependant. Par contre, on note une atmosphère tout à fait différente. Cela renforce parfaitement le thème de cet épisode. L'ambiance du jeu est plus sombre, on se rapproche de quelque chose d'assez apocalyptique où la survie de votre peuple sera un enjeu primordial au cours de vos parties. Alors, certes la version preview ne nous a pas donné la possibilité de se faire botter les fesses par les Huns, avec à leur tête Attila. En effet, ce dernier était encore qu'un petit embryon au moment où débute la campagne, c'est à dire en 395. Les Huns viendront tout de même embêter un tout petit peu l'Empire Romain d'Orient mais ce n'est pas grand-chose par rapport à la déferlante qui doit se préparer au-delà du 40ème tour... Malgré tout, nous pouvons en avoir un léger aperçu en jouant justement l'Empire Romain d'Orient puisque celui-ci souffre dès le début de la partie de l'invasion de tribus barbares, et encore... souffrir est un faible mot ! Les Ostrogoths, les Wisigoths ou les Alains déferlent en horde et rien ne les arrêtera sur leur passage. Bref, vous allez prendre cher si vous ne réagissez pas assez vite.

Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : AttilaL'interface de Total War : Attila a subi divers changements qui vont dans le bon sens. Une barre d'information principale en haut de l'écran de la carte de campagne, les technologies civiles et militaires dans un même écran, les fenêtres des personnages et des provinces ont également changé.

L'interface a subi quant à elle une véritable refonte. Fini les icônes stylisées pour les unités et les bâtiments qui ont été tant décriées. Attila revient à du classique, c'est plus clair et plus compréhensible. Les informations importantes sont présentent désormais sur une barre en haut de l'écran. Vous aurez ainsi un aperçu de votre trésorerie, des bonus/malus de votre faction, de la saison du tour. À ce propos Attila intègre directement les 4 saisons, pour passer une année entière, il vous faudra donc 4 tours. L'un des plus gros changements est pour la fenêtre de technologie. Celle-ci est beaucoup plus pratique, vous aurez l'aspect militaire et civil sur un seul et même écran avec une spécialisation plus poussée, car les embranchements sont plus nombreux.

Les nouveautés au grès des factions en présence

La version preview nous a donné accès à quatre factions très différentes les unes des autres afin d'avoir un aperçu des nombreuses possibilités. Il y a en tout 5 grands ensembles de factions : les royaumes barbares (Francs, Saxons), les grands migrateurs (Vandals, Wisigoths, Ostrogoths, Alains), les tribus nomades (Huns), les empires romains (Orient et Occident) et les empires orientaux (Sassanides).

Débuter avec les Sassanides vous permettra de jouer relaxe pendant au moins 40 tours, après les choses peuvent se gâter, mais nous n'en savons rien. Vous aurez très peu d'occasions à combattre, quelques factions mineures viendront enquiquiner vos États-clients, vous pourrez ou non les aider. Avec le jeu de la diplomatie, ces faibles ennemis pourront devenir de nouveaux États-clients qui vous apporteront paix et prospérité dans la région. Vous pouvez très bien vous disputer avec l'Empire romain d'Orient surtout que celui-ci a déjà fort à faire avec ses tensions internes et les barbares. Le principal intérêt de cette faction est de pouvoir apprendre tranquillement l'aspect gestion de Total War. Vous allez vous faire un max de pognons très simplement et rapidement vous permettant de construire les bâtiments nécessaires à votre réussite. Vous garderez également un oeil avisé sur la politique, car les conflits internes peuvent vite apparaître tant ce système a été grandement amélioré.

Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : Attila5 grands ensembles de factions permettant de vivre des campagnes très différentes avec des difficultés variables. Les Sassanides commencent par exemple avec de nombreux États-clients garantissant une certaine tranquilité en début de partie. Faites tout de même attention aux conflits internes via l'écran politique dans lequel vous pourrez formenter quelques intrigues...

En effet, la politique est une des fonctionnalités les plus intéressantes de Total War : Attila. Dans Rome 2, cette feature avait été jugée inutile n'apportant pas grand-chose durant la partie. C'était avant l'arrivée des guerres civiles bien sûr, mais le mal était fait. Personnellement, je n'avais presque jamais été dans l'écran politique dans Rome 2, je dois bien reconnaître y avoir été à chaque tour dans Attila tel un paranoïaque ayant peur des coups de couteau dans le dos. L'écran politique intègre désormais le très attendu arbre généalogique qui permet d'ajouter un peu de Crusader Kings 2 dans un Total War. Bien placer les membres de sa famille aux différents postes de pouvoir (gouverneur d'une ville par exemple) permet de s'assurer du contrôle de votre faction, mais attention aux jalousies des personnes qui se sentent léser. Même au sein de votre propre famille, il peut très bien y avoir des brebis galeuses souhaitant prendre la place de votre chef sans attendre sa mort naturelle. Diverses intrigues politiques peuvent être actionnées sur les personnes importantes de votre faction. Assassiner, marier, adopter, abaisser l'influence, assurer la loyauté... sont autant d'action ajoutant un petit côté Crusader King bienvenu dans la série Total War.

Passons aux Saxons maintenant. Vous allez galérer dès le début, car les Francs rentront en conflit avec vous dès le second tour. Vous disposez de deux belles armées, dont une située sur la mer pas loin des côtes britanniques. Une bonne occasion de rendre visite aux Romains présents sur cette île et de piller leur richesse. Par contre sur le continent, l'histoire est plus délicate, vous n'avez pas de cavaliers et vous risquez de sortir perdant lors d'un affrontement avec les Francs. Vous aurez tout de même des chiens de combat au pire. Et votre armée sera mixte puisque des femmes combattront aux côtés des hommes. Rien à voir avec la présence de femmes combattantes, mais j'ai par exemple vécu ma pire défaite dans un Total War toutes époques confondues. J'avais pourtant une armée plus importante mais pas de renforts ni de cavaliers... mais quelques chiens. Durant cette lamentable bataille, l'armée en renfort ennemie m'a pris par l'arrière alors que mes troupes combattaient l'armée principale et semblaient pouvoir l'emporter. Difficile de dire si l'IA a été améliorée pour cet épisode, mais c'est bien la première fois que je voyais cette situation.

Les Francs sont à mes portes, assiègent ma ville et la détruisent complètement, c'est-à-dire que la province est désormais désolée, plus rien n'existe hormis la petite horde qui a réussi à s'extraire des gravats des ruines encore fumantes. La horde est une nouveauté d'Attila et nous allons en parler plus longuement avec la faction des Ostrogoths.

Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : AttilaCertaines factions pourront avoir des armées mixtes, c'est notamment le cas des Saxons, une faction qui débute la campagne difficilement, les Francs déclarant la guerre très tôt. Résultat une terrible bataille où l'IA à eu l'intelligence de me prendre par l'arrière. Ces maudits francs ont profité de ma faiblesse pour détruire ma seule ville...
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : AttilaPour la petite histoire, j'ai réussi à me venger dans une autre partie. Cela commença paisiblement, les paysans cultivant leurs champs. Ils s'enfuyèrent à l'approche de mon armée qui dévastait la cité des Francs. Un grand incendie se déclara. Les ennemis paniquèrent et mes Saxons utilisèrent le sang de leur ennemi pour éteindre les flammes. Quelle joie !

Les Ostrogoths débutent la campagne sans villes ni provinces, mais avec deux grosses armées bien équipées qui ont la particularité de traîner avec eux une grande caravane remplie de civils et de tentes. Ce sont des hordes. Cela fonctionne comme une ville puisque vous pouvez y développer divers bâtiments fonctionnels et y recruter de nouvelles unités. Mais cette ville est mouvante est peut se poser sur n'importe quel territoire en fonction de l'avancée des Huns. La horde produira assez de nourritures pour nourrir vos soldats et les civils si vous construisez les "bâtiments" appropriés. Mais gare à l'opinion publique, faut croire que vivre avec les chèvres n'apporte pas que des bonus...

L'argent proviendra de vos pillages qui devront être nombreux si vous ne voulez pas que vos soldats se mutinent. C'est une autre nouveauté d'Attila. L'intégrité de votre armée est une nouvelle donnée importante, car si elle est trop basse, la mutinerie se fera pressante. Gagner des batailles fera augmenter le niveau d'intégrité de l'armée. Choisissez également les bons hommes pour les diriger et prendre les bonnes compétences peut aussi aider. Les armées comme les généraux et les gouverneurs acquièrent de l'expérience les faisant grimper de niveau avec la possibilité de choisir des compétences.

En jouant les Wisigoths, vous pourrez très bien vous rendre jusqu'en Hispanie, en faisant un détour par Rome pour respecter l'Histoire, et en pillant tout sur votre passage. Avec les Ostrogoths, vous pourrez piller, saccager, libérer les peuples persécutés ou vous installer dans les provinces romaines conquises en Dardanie et nouer des liens avec les autres peuples migrateurs. Échanger vos filles assura de bonnes relations et permettra pourquoi pas de créer des alliances défensives. La liberté d'action avec ces peuples migrateurs semble bien plus importante que celle des autres factions rendant excitante leur jouabilité. Saccager les provinces de l'Empire romain procure un réel bonheur et offre une solution plus efficace pour s'y implanter puisque vous n'avez pas de bâtiment à réparer ni à convertir. Le coût d'implantation d'une horde dans une province désolée est d'ailleurs relativement faible. Par contre, celui d'une armée normale est beaucoup plus important.

Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : AttilaLes hordes changeront radicalement vos habitudes. Une cité ambulante pouvant piller tout sur son passage et pouvant traverser toute l'Europe afin de trouver la terre promise. Attention tout de même à l'intégrité de votre armée, les mutineries peuvent apparaïtre. Dans ce cas, un petit nettoyage devrait éliminer les rebelles.

Nous arrivons maintenant à la dernière faction jouable de cette version preview : l'Empire romain d'Orient. Amateurs de facilité, passez votre chemin ! Le challenge offert par cette faction est très élevé puisque vous êtes attaqués de toute part avec une armée réduite. Technologiquement, vous êtes supérieurs aux barbares mais votre empire étendu vous empêchera de combattre sur tous les fronts. En plus de ça les luttes internes seront fréquentes. Un véritable bonheur qui fait du bien à une époque où les jeux sont de plus en plus simplifiés. Vous avez souhaité du challenge, Creative Assembly vous a répondu ! Mais le pire c'est que pour l'Empire romain d'Occident, les choses semblent encore plus dramatiques puisque le challenge est considéré comme légendaire !

Qu'à cela ne tienne, Alaric assiège Constantinople et la bataille de siège se lance. On remarque de suite le soin apporté à la représentation de la ville puisqu’on y retrouve l'Hippodrome et ce qui semble être la colonne de Constantin, mais également Sainte-Sophie et le mur de Théodose II bien que ces deux derniers éléments soient construits bien après 395.

Autant, les batailles normales sur terre ou sur mer manquent de nouveauté, autant les sièges ont profité d'améliorations. Les civils font ainsi leur apparition, au début ils seront dans leurs champs en train de cultiver tranquillement leur terre avec parfois des comportements un peu bizarres de leur part, cela est peut-être dus à la version preview (ils détruisent leur propre barrière en les enjambant). À l'approche des armées ennemies, les civils prendront leurs jambes à leur cou et se réfugieront à l'intérieur de l'enceinte. J'avoue ne pas avoir remarqué leur présence ensuite. Ils ont comme disparu, je n'ai pas remarqué s'ils aidaient ou non mon armée étant trop occupé à gérer mes défenses. Mais, c'est censé être le cas normalement.

Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : Attila
Preview de Total War : Attila  Preview de Total War : AttilaAlaric et les Wisigoths arrivent aux portes de Constantinople, assiègent la ville de Constantin et lancent l'assaut. Vous pouvez admirer l'Hippodrome au premier plan mais aussi Sainte-Sophie qui ne devrait pas être là au moment de la partie. Au début de la bataille, vous pouvez disposer des barricades permettant de protéger vos soldats et ralentir la progression des adversaires. Enfin, une province décimée peut être de nouveau coloniser mais le coût peut être élevé.

Enfin, les incendies sont aussi une nouveauté de ce Total War : Attila. Tout comme Far Cry 2, les feux se propageront de bâtiment en bâtiment gênant ainsi la visibilité, car il n'y a pas de feu sans fumée. Cela donne aussi une atmosphère infernale aux combats ce qui peut abaisser le moral de vos soldats ou celui de vos ennemis. Enfin, vos soldats pourront utiliser des barricades que vous aurez placées préalablement afin de défendre certaines positions.

Après la bataille, si celle-ci est victorieuse, des choix s'offriront à vous. Vous pourrez rançonner vos captifs, les intégrer à votre armée ou bien ne pas respecter les Conventions de Genève en les massacrant. Après un siège victorieux, vous pourrez piller la ville, l'occuper après l'avoir pillée ou non, la subjuguer en en faisant un État client, ou la libérer si elle était en la possession d'un peuple ancien. Enfin vous pourrez raser la ville pour qu'elle ne soit plus occupée mettant ainsi à profit la politique de la terre brûlée.

A+
Total War : Attila

Total War : Attila semble bien parti pour être le Total War : Rome 2 que l'on attendait grâce à l'ajout et au retour de fonctionnalités très intéressantes. La politique est enfin utile et nécessaire. Les hordes proposent un gameplay différent. L'interface revue et corrigée améliore le confort. Cette tension latente exacerbée par l'atmosphère sombre et apocalyptique ajoute beaucoup d'intérêt à ce titre qui pourrait se révéler bien meilleure que son aîné. Il reste maintenant à savoir si l'optimisation tiendra la route sur une partie bien plus longue et si les Huns seront aussi féroces comme on peut l'imaginer.
Intérêt historique :Comme pour chaque Total War, le contenu historique est dantesque. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Dans cette version preview, les informations des unités et des bâtiments n'étaient pas accessibles. Par contre, voir la majestueuse Sainte-Sophie présente dès 395 dans Constantinople fait un peu tâche.
  • +Une carte de campagne encore plus belle et détaillée
  • +Interface revue et plus claire
  • +Politique enfin utile
  • +Retour de l'arbre généalogique
  • +Atmosphère sombre bien retranscrite
  • +Toujours très beau et semble mieux optimisé
  • +Jouer les barbares, c'est génial
  • +Les incendies
  • +Un véritable challenge pour les empires romains
  • -Pas de nouveautés pour les batailles "normales" (hors siège)
  • -Pas de gros changement dans la diplomatie
  • -On ne peut toujours pas offrir une région à un allié
  • -Les civils pas assez démonstratifs lors des sièges
  • -Les couleurs des unités sont trop flashies

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter
  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton