Dossier : Tireurs d'élite de légende

Kenny
18 avril
2012

Bonjour à tous, voici notre premier dossier historique. Celui-ci est consacré aux tireurs d'élite parmi les plus célèbres à avoir participé à la Seconde Guerre mondiale.

Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé un film génial nommé Stalingrad (Enemy at the Gates), réalisé par Jean-Jacques Annaud, qui a réveillé ma passion pour les tireurs d'élite et m'a donné envie de faire des petites recherches sur le sujet. C'est ainsi que j'ai découvert deux des plus grands tireurs d'élite de la Seconde Guerre mondiale et j'ai eu envie de vous en faire profité.

Durant le second conflit mondial, un type de soldat particulier fût exploité lors des batailles et opérations qui opposèrent l'Armée rouge et la Wehrmacht sur le Front de l'Est. Ces soldats opérant le plus souvent en solitaire sont appelés "tireur d'élite" ou "sniper", des héros que l'on a tendance à oublier alors qu'ils ont été des plus efficaces et souvent très meurtriers pendant la guerre.

En effet, ils pouvaient tuer plusieurs officiers et soldats sans se faire repérer. Ils influençaient également beaucoup sur le moral des troupes ennemies ainsi que des Alliés. Il faut dire que des soldats sans officiers sont vite démoralisés et commencent à paniquer...

Dossier : Tireurs d'élite de légendeLyudmila Mikhailovna Pavlichenko en 1943

L'armée soviétique comptait 2000 femmes tireurs d'élite comme Ludmila Mikhaïlovna Pavlitchenkova (1916-1974), certainement la plus célèbre d'entre-elles avec ses 309 victimes homologués. Ou encore, Roza Chanina (1924-1945), morte à 20 ans et à qui on a attribué 54 ennemis tués, dont 12 tireurs d'élite, pendant la bataille de Vilnius.

Enfin, comment ne pas parler du binôme féminin composé de Natalia Venediktovna Kovchova (1920-1942) et Maria Semionovna Polinovna (1922-1942) qui obtinrent à eux deux près de 300 victoires. Elles connurent une fin tragique le 12 août 1942, dans la région de Novgorod. Engagées dans un combat inégal contre des nazis, les deux jeunes femmes blessées furent prises en tenaille par l'ennemi. Elles se suicidèrent en dégoupillant une grenade entraînant dans la mort des soldats allemands.

Dossier : Tireurs d'élite de légendeTimbre-poste soviétique représentant Polivanova et Kovshova, 1944.

Parmi les hommes, la liste est longue mais deux d'entre eux sortent du lot. Le premier est Vassili Grigorievitch Zaïtsev, le même Vassili interprété par Jude Law dans le film Stalingrad. Le second est Simo Häyhä, surnommé Belaya Smert (Mort Blanche) par les Soviétiques. J'aurais également très bien pu évoquer Ivan Sidorenko (1919-1994), considéré comme l'un des meilleurs tireurs d'élite soviétiques avec plus de 500 ennemis tués.

Vassili Zaïtsev

Vassili Zaïtsev est né à Leleniskoï en 1915 dans une famille de paysans. Il a étudié dans une école de construction à Magnitogorsk puis intègre la marine soviétique en 1936 ou il se spécialise dans la gestion. Il fût affecté à la 284e division de fusilier de Sibérie puis devint sous-lieutenant de l'Armée rouge lorsqu'il traverse la Volga en 1942. Son commandant de régiment Metelev lui a offert son fusil, un Mosin-Nagant. C'est cette arme qui va faire de lui une légende !

Lors de la terrible bataille de Stalingrad, du 10 novembre au 17 décembre 1942, Vassili Zaïtsev abat 225 officiers et soldats allemands dont 11 tireurs d'élites. Le film de Jean-Jacques Annaud présente le duel qui a eu lieu entre Zaïtsev et le Major Heinz Thorvald, chef d'une école de tireurs d'élite que les Allemands avaient fait venir pour stopper Zaïtsev.

Il fût grièvement blessé aux yeux en ayant marché sur une mine en Janvier 1943, cependant grâce à sa notoriété l'un des meilleurs médecins de Moscou, le professeur Filatov parvient à lui faire garder la vue.

De retour sur le front, Zaïtsev finit la guerre sur le fleuve Dniestr au grade de capitaine. Puis, il rédige deux manuels sur sa spécialité qui est encore enseignée de nos jours. On estime à 28 le nombre de tireurs d'élite qu'il a entraînés. Ceux-ci tuèrent plus de 3 000 soldats ennemis.

Zaïtsev est mort à l'âge de 76 ans à Kiev. Sa tombe se trouve à Volgograd, sur le Kourgane Mamaïev (une colline où se trouve un mémorial commémorant la bataille de Stalingrad) au pied de la Statue de la Mère-Patrie.

Dossier : Tireurs d'élite de légendeVassili Zaïtsev (à gauche), et d'autres tireurs d'élite soviétiques équipés de Mosin-Nagant M1891/30 lors de la bataille de Stalingrad en décembre 1942.

Simo Häyhä

Simo Häyhä est un tireur finlandais qui a combattu durant la Guerre d'hiver de 1939 à 1940, sous des températures pouvant atteindre les -20 à -40°C.

Il fût officiellement crédité de la mort de 505 soldats soviétiques, le chiffre non-officiel s'élève a 542 soldats tués sur le champ de bataille de Kollaa (7 décembre 1939 - 13 mars 1940). Son fusil était un M28, une variante finlandaise du Mosin-Nagant car l'arme convenait bien à son petit gabarit. Il mesurait 1 mètres 52. Simo Häyhä a tué en dehors de son M28, 200 autres ennemies avec un pistolet mitrailleur, ce qui nous fait un total de 705 victimes à son actif.

Ce tireur d'élite hors du commun n'était pas comme les autres. Il n'utilisait aucune lunette de tir pour différents choix tactiques. Cela pouvait agrandir sa silhouette et causer des problèmes avec la réflexion du soleil qui révélant évidemment sa position à l'ennemi. Ou encore, il aurait pu rencontrer des problèmes avec la buée sur la lunette pouvant ainsi obstruer sa vision du champ de bataille.

Dossier : Tireurs d'élite de légendeSimo Häyhä après avoir été récompensé par le fusil honorifique Mosin-Nagant « Pystykorva » modèle 28.

Étant donné que son terrain favori était la neige, Simo Häyhä avait quelques astuces comme compacter la neige devant lui afin que le tir n'agite pas la neige et révèle sa position. Il mettait aussi de la neige dans sa bouche pour éviter que la vapeur ne s'y échappe quand il respire, ce qui aurait pu trahir sa présence à n'importe quel sniper suffisamment entraîné.

Les Russes tentèrent à plusieurs reprises différentes tactiques afin de le tuer, ou tout du moins le stopper (tireurs d'élite ou bombardement d'artillerie) mais sans jamais réussir à part déchirer sa veste grâce à un obus de fragmentation ! De ce fait, il fut appelé par les Russes « la mort blanche ».

Le 6 mars 1940, Simo Häyhä pris une balle dans la mâchoire mais heureusement pour lui le projectile dévia à l'impact et quitta sa tête sans le tuer. Il se réveilla le 13 mars, le jour où la paix entre la Russie et la Finlande fut signée.

Simo Häyhä est mort le 1er avril 2002 à Hamina, à l'âge de 96 ans.