Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurSEGA |
DéveloppeurThe Creative Assembly |
Date de sortieNovembre 2017 |
Total War : ROME II - Empire Divided
Nous sommes en 270 après J.-C., et toute la Méditerranée est contrôlée par les Romains. Toute ? Non, les romains ne contrôlent plus rien du tout, à vrai dire. Et d’ailleurs, qui sont les véritables Romains ? La dynastie des Sévère s’est éteinte, l’âge d’or de Rome est bel et bien terminé, la puissance de l’Empire vacille dangereusement.
Nous sommes donc en pleine crise du IIIème siècle et la pax romana n’est déjà plus qu’un concept idyllique. L’empereur Claude II le Gothique vient de mourir en Pannonie, victime de la peste après seulement deux ans de règne, alors qu’il menait campagne contre l’envahisseur.
La menace barbare se fait en effet plus grande que jamais : après s’être tenus tranquille pendant trois siècle à l’extérieur du limes, les tribus barbares belliqueuses de l’Europe centrale et du nord aiguisent à nouveaux leurs épées, affamés par les richesses de l’imperium et convoitant ses terres prospères.
La situation se gâte chaque année un peu plus sur les autres frontières romaines : en Orient, l’empire sassanide entend bien conquérir toute la côte du Levant, et les tribus d’Afrique veulent elles aussi leur part du gâteau. Et c’est sans compter la crise politique gravissime que traverse l’autorité de Rome : la République n’existe plus depuis longtemps et le Sénat n’est là que pour faire de la figuration.
La mort de Claude et la question non tranchée de sa succession ont provoqué une guerre civile, poussant chaque province à choisir son camp : Rome a proclamé imperator Quintillus, le frère de Claude ; la Gaule a acclamé et proclamé empereur un général nommé Postumus, et la province de Palmyre s’est émancipée de la lointaine métropole pour faire face aux Perses.
Bref, tout va mal, et c’est dans ce contexte qu’il va falloir choisir son camp, camarade : Palmyre, la Gaule romaine ou la Rome d’Aurélien si vous choisissez le camp impérial ; l’Arménie, les Sassanides, les Saxons, les Marcomans, les Celtes bretons, les Goths ou les Alains si vous choisissez de faire démarrer en fanfare les invasions barbares.
Pour ce test, j’ai préféré prendre le parti d’Aurélien, ma faiblesse pour les gladius me perdra.
En fait, c’était peut-être le pire choix possible. Aurélien vient donc d’être acclamé empereur par les légions de Claude II le Gothique, et se retrouve à la tête des Balkans, de la Grèce et de la Cyrénaïque.
Les conditions de début de partie sont faussement confortables : l’Europe ne connaît pas encore les conditions météorologiques difficiles d’Attila, ni la ruine économique : l’empire que l’on contrôle est relativement stable et assez bien développé pour assurer un bon revenu financier dès le début.
Mais les menaces se multiplient très rapidement : la guerre civile entre les factions romaines d’une part, qui conduit à des affrontements fratricides entre Palmyre, la Gaule romaine et l’autorité légitime d’Aurélien. De plus, les protectorats et peuples soumis à Rome seront vite attaqués ou se mettront à s’entredéchirer, et à multiplier les appels à l’aide.
Empire Divisé force alors le joueur à la même stratégie que celle d’Attila : sauver ce qui peut l’être uniquement, car il est impensable de protéger toutes les provinces.
Rome est un objectif prioritaire, car ce DLC confie une série de quêtes personnalisées (où la narration est retravaillée, racontant l’histoire de votre chef de faction d’un point de vue beaucoup plus centré sur ce dernier) qui commence par l’affirmation de son autorité légitime.
Mais l’affaire se montre particulièrement difficile, car les Gaulois romains dévalent en courant des Alpes pour marcher eux aussi sur Rome ; et les légions loyales à Quintillus ne se laisseront pas faire. Soyez donc prévenus : la bataille pour l’Italie sera particulièrement féroce, et il faut compter une bonne trentaine de tours pour la dominer.
Le DLC permet de jouer des factions de tous bords, mais il est évidemment conçu plutôt pour les trois principales factions romaines. C’est pourquoi à la tête de chacune d’entre elle on trouvera un héros principal qui ne peut pas être tué sur le champ de bataille : il va donc grimper en puissance et gagner de nouvelles compétences (retravaillées là aussi pour l’occasion), et bénéficier d’une histoire qui lui est propre, avec de nouveaux événements.
Cette narration plus approfondie est particulièrement bienvenue et immerge le joueur bien plus qu’avec un général plus ou moins anonyme qui risque de disparaître d’un coup de pilum mal placé : régulièrement, des choix viendront s’offrir à vous avec les conséquences qu’il comporte.
Aurélien a par exemple eu le choix d’assister ou non à un banquet donné à Rome par le parti politique adverse ; d’accueillir ou de refuser des marchands étrangers accostant à Ostie –et j’aurais mieux fait de confisquer leur marchandise, car les animaux qu’ils ont apporté ont refilé la variole à la moitié du pays-, ou de pardonner ou d’exécuter des légionnaires qui ont perdu l’aigle de leur légion.
Pas facile de régner sur un empire aussi divisé ! D’autant que la menace du conflit religieux commence à guetter. Vous n’ignorez pas qu’à cette période le christianisme grandit ; et le préférer au mithraïsme conduira à des tensions dans vos provinces, qui peuvent devenir très problématiques. À moins bien sûr de préférer le glorieux culte de Sol Invictus !
Ce danger de schisme religieux se manifeste au travers de nouvelles chaînes de construction de bâtiments : les rassemblements puis communautés chrétiennes/mithriaques apportent des bonus mais également de gros malus qu’il vous reviendra d’équilibrer savamment (et réfléchissez bien, parce que les démolir va vous coûter la peau des nates !).
Ça fait beaucoup de travail pour les épaules d’un seul homme/reine. Mais Creative Assemby a jugé que gérer les maladies, l’ordre public, les finances, la menace barbare et les tensions religieuses, c’était un peu trop facile, c’est pourquoi une nouvelle source de nuisance fait son apparition : le banditisme. Encouragé par les valeurs commerciales de vos provinces, il entraîne des pénuries alimentaires voire des rébellions s’il n’est pas réprimé par des investissements administratifs –là encore avec les bâtiments idoines).
Mais tout ça manque de coup de hache dans la tête : les fiers légionnaires romains aux lourdes armures de plaques ne sont déjà plus d’actualité. Dans Empire Divisé, on constate un très net nivellement par le bas de la puissance militaire romaine, avec des unités de légionnaires moins bien armés, plus coûteux et difficiles à trouver. Il est de plus en plus courant de compter sur des troupes recrutées localement, mercenaires ou pas, ne portant qu’une protection sommaire de cottes de mailles, voire pas de protection du tout. Les régiments de lanciers barbares ont tendance à se multiplier, ce qui laisse entrevoir à l’horizon les troupes de foederati de Total War : Attila, dans quelques 150 années...
On regrette que les petits défauts habituels des Total War soient toujours présents : l'IA ennemie qui attaque quelle que soit la météo, les courses-poursuites avec les petites armées, le refus systématique des factions de passer le moindre traité de commerce...
Total War : ROME II - Empire Divided
- +Les quêtes personnalisées
- +De nouveaux enjeux géopolitiques
- +Factions et unités retravaillées
- -Quelques petits bugs qui seront corrigés à la sortie, espérons-le
- -Problèmes récurrents de la série toujours présents
- Cernunnos Testeur, Rédacteur
- "Messieurs, c'est une plage privée! Je crois que nous dérangeons!" - Un officier britannique sur Sword Beach