Info sur le jeu |
Plateforme
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ÉditeurParadox Interactive |
DéveloppeurParadox Development Studio |
Date de sortieAvril 2016 |
Europa Universalis IV : Mare Nostrum
Mare Nostrum constitue le huitième DLC majeur publié par Paradox Interactive pour enrichir le contenu déjà bien fourni d’Europa Universalis IV. Sorti le 5 avril 2016 et disponible pour une quinzaine d’euros sur Steam, Mare Nostrum est-il un ajout judicieux et nécessaire, ou est-ce là le DLC de trop ? Réponse à travers ce test.
Un DLC orienté vers les mers
Cela ne surprendra pas la plupart d’entre vous, mais avec un nom pareil, Mare Nostrum a avant tout été pensé pour le gamplay maritime. En effet, sur ce point précis, il est évident que ce DLC est plus que bienvenu, tant les flottes, et plus globalement l’aspect naval du jeu, étaient jusqu’alors sous-exploités et trop simplifiés.
Mare Nostrum entraine ainsi l’apparition d’une main d’œuvre spécifique aux flottes : les marins. Comme pour les troupes terrestres, une fois cette main d’œuvre épuisée, vous ne pourrez plus construire de nouveau navires. Aussi, il ne s’agit plus comme avant d’avoir seulement de l’argent pour faire des navires. Vous devez désormais également prendre garde à ne pas manquer de marins pour les équiper. Chaque type de navire, selon son gabarit, nécessite plus ou moins de marins pour être déployé (cela va de 50 à 200 marins par navires).
Tout ceci entraine nécessairement un gain appréciable en terme de réalisme, puisque plus votre pays aura un littoral vaste et développé, plus il pourra mettre en valeur sa suprématie navale.
Outre l’ajout des marins, on constatera aussi une très bonne réorganisation des menus d’actions relatifs aux flottes. Ceci se couple à une automatisation des missions navales qui entraine une gestion bien plus agréable et facilité de vos navires. Par exemple, vous pourrez choisir sous un menu déroulant si votre flotte est envoyée pour escorter, découvrir, explorer ou encore faire de la piraterie dans une zone... Il vous sera aussi permis de paramétrer si la flotte doit engager à vue ou éviter le combat, mais également à quel degré d’endommagement elle devra se replier vers le port.
A ce propos, les nations berbères peuvent désormais faire des raids navals sur vos ports sans que ceci n’entraine une déclaration de guerre. L’ensemble de ces ajouts dynamise l’aspect naval du jeu et lui donne enfin un véritable intérêt par rapport aux versions précédentes où il n’était qu’un simple gadget ne pesant aucun poids par rapport aux batailles terrestres. Ce rééquilibrage de l’importance accordée aux mers par rapport aux zones terrestres constitue ainsi un bon point de ce Mare Nostrum qu’il convient de souligner.
La diplomatie et l'espionnage qui frôlent la perfection
Vaste chantier de Paradox Interactive depuis déjà quelques DLC, la diplomatie est encore perfectionnée avec toujours plus d’options disponibles dans ce DLC.
Par exemple, le studio suédois a incorporé au jeu une option de « reddition sans conditions » qui forcera l’ennemi à vous envoyer ses exigences pour la paix dans un délai de deux mois. Cette option pourra être très utile, notamment si vous considérez que vous avez perdu une guerre et que vous ne voulez pas vous éterniser dedans. Il s’agit d’éviter de se retrouver bloqué par une IA qui tarde à faire la paix… chose qui arrivait relativement fréquemment auparavant.
Outre ceci, on peut également parler de divers ajouts diplomatiques qui font encore gagner en richesse au jeu. Il vous est par exemple désormais possible de fonder des ligues marchandes et de promouvoir le mercantilisme… On pourrait alors croire après chaque DLC que le jeu a enfin atteint l’exhaustivité la plus totale, mais force est de constater que les développeurs nous trouvent encore de nouvelles idées et mécaniques, même après tout ce temps.
Le système d’espionnage a pour sa part totalement été repensé, ce qui le rend enfin intéressant. À l’image des flottes, l’espionnage était jusqu’alors sous-exploité dans le jeu et Paradox y remédie enfin dans ce Mare Nostrum.
Désormais, il vous faudra envoyer un diplomate construire un réseau d’espionnage dans le pays ciblé si vous souhaitez y infiltrer des rebelles ou y émettre une revendication… Toutes les actions disponibles sous couverture seront chapeautées depuis ce réseau. Chaque mois, il gagnera en puissance, accumulant des points que vous pourrez dépenser dans les différentes actions disponibles.
Par exemple, émettre une revendication coûte 10 points de réseau d’espionnage. Si vous avez laissé votre diplomate solidifier son réseau dans le temps jusqu’à accumuler 50 points, vous pourrez alors revendiquer 5 provinces d’un coup. Ceci apporte davantage de fluidité au système diplomatique et permet des manœuvres de plus grande envergure qu’auparavant où vous étiez contraint à écrire une par une vos revendications.
Les idées d’espionnage sont également très intéressantes et offriront des bonus très utiles à ceux qui feront le choix de les débloquer. Vous pourrez par exemple demander, ou voler, les cartes de pays alliés et rivaux afin d’étendre votre connaissance du monde. Par ailleurs, pour vous prévenir contre les risques entrainés par les espions adverses, il vous sera alors logiquement accordé la possibilité de charger l’un de vos diplomates du contre-espionnage.
Cependant, et malgré la pléiade de nouvelles actions ajoutées au jeu, on regrettera encore deux choses. D’une part, la persistance d’une IA qui « triche » parfois (voire souvent) et pourra ignorer vos lignes de fortifications ou sortir des quantités astronomiquement suspectes de troupes… Ceci peut être très frustrant, surtout si vous aviez des espoirs quant à la réussite de votre partie. Nul doute que Paradox travaille déjà là-dessus pour corriger les abus trop flagrants.
D’autre part, si avec ce Mare Nostrum, la diplomatie gagne en richesse, elle souffre encore d’un grand manque : le bilatéralisme. En clair, il est toujours impossible, dans un traité de paix, de s’emparer d’une province en contrepartie d’autre chose. En l’état actuel des choses, soit vous offrez, soit vous prenez, mais les deux en même temps ne sont pas possibles. Or, en regardant de nombreuses paix réalisées à l’époque, on constate souvent que les deux belligérants s’échangeaient des clauses. Il y a fort à parier que paramétrer une IA cohérente capable de gérer cette diplomatie multilatérale doit être difficile, mais si Paradox parvenait à réaliser cela, nul doute que le jeu gagnerait encore en richesse et en réalisme… Peut-être dans un prochain DLC ?
Sur terre et dans la gestion du pays, toujours plus de possibilités
Si Mare Nostrum s’évertue avant tout à redonner aux forces navales d’Europa Universalis IV leurs lettres de noblesses, il n’en délaisse pas pour autant le plancher des vaches.
Ainsi, la corruption fait son apparition comme mécanique de jeu à part entière. De fait, si votre pays est trop corrompu, vous devrez faire face à d’important malus. Couplé à une nouvelle gestion de la sur-extension, ce mécanisme est censé vous inciter à développer sainement votre pays et à ne pas vous jeter dans de nombreuses guerres sans réfléchir.
Grâce à ces ajouts incorporés au jeu, Paradox vous pousse à mieux gérer votre pays et à parfois privilégier des périodes de trêves pour vous consacrer à la stabilisation de vos territoires.
On notera également l’apparition de nombreux nouveaux pays en Afrique sub-saharienne.
Mais puisqu’Europa Universalis IV, c’est aussi la guerre, et qu’après tout, les longues périodes de paix, c’est chiant, les développeurs ont également pensé aux joueurs les plus « va-t’en-guerre » du lot.
Avec l’apparition des Condottieri, Mare Nostrum comble une chose qui manquait jusqu’alors au jeu, à savoir prêter vos armées à d’autres pays. Mais ne vous imaginez pas pouvoir vous constituer une armée énorme en empruntant des troupes à tous les pays du jeu : cela se fait moyennant finances et coûte en l’occurrence plutôt cher ! On peut sans doute voir derrière cela un garde-fou mis en place par Paradox pour prévenir contre d’éventuels abus.
Par ailleurs, pour rejoindre le point que je développais sur le manque persistant d’une diplomatie bilatérale, ou multilatérale, on regrettera le fait que vous n’avez que la possibilité d’offrir vos troupes comme Condottieri. Il est tout simplement impossible de faire une proposition à un pays tiers pour réclamer contre monnaie sonnante et trébuchante l’appui de ses troupes. Vous serez alors dépendant des propositions de l’IA...si elle daigne vous en faire.
Europa Universalis IV : Mare Nostrum
- +Le système des Condottieri, très bien pensé
- +La revalorisation du volet naval
- +La réussite totale du nouveau système d’espionnage
- +Une richesse toujours plus importante dans le contenu
- +Un prix plutôt honnête (15 euros et pas 20)
- -Un DLC qui entraine le retour de certains bugs (IA qui triche et ignore parfois vos forts…)
- -Malgré les ajouts nombreux, à quand une vraie diplomatie bilatérale, ou multilatérale ?
- Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
- « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952