Découverte d'un fragment des premières murailles de Rome
Rome, l'Urbs, la cité éternelle comme l'appellent les amoureux de l'histoire latine, Rome donc, est un véritable mille-feuille de plus de 2500 ans d'histoire extrêmement riche. Tellement riche qu'y construire le moindre bâtiment est un cauchemar logistique tant les découvertes archéologiques sortent au moindre coup de pelle dans le sol ; et il est même courant que l'Histoire s'y bouscule elle-même : la vénérable cité a été agrandie, remaniée, brûlée et reconstruite tant de fois qu'il est actuellement particulièrement difficile de retrouver les traces de la Rome originelle.
Pour ces raisons, on comprend l'engouement de la maire de Rome, Mme Virginia Raggi, au sujet de la découverte récente d'un morceau des piliers originels faisant partie de la première frontière de la ville de Rome.
À proximité du mausolée d'Auguste, récemment rouvert au public, les archéologues italiens ont mis au jour cette pierre massive qui, après examen et datation, s'est révélé être une partie de la frontière sacrée de Rome, le fameux pomerium.
« C'est un saut dans le passé », s'exclame Claudio Parisi Presicce, directeur des Musées de Rome. « ... en 49 après JC, quand l'empereur Claude réalise une nouvelle délimitation du Pomerium. Le Pomerium, c'est la limite sacrée au-delà de laquelle ne pouvait pas entrer l'armée et les généraux et qui séparait la ville de son territoire alentour ».
Extrêmement rares, ces éléments du pomerium antique sont parmi les plus anciennes traces des délimitations originelles de la cité. Dans toute la cité, on en dénombre à peine dix exemplaires similaires qui ont été découvertes, et généralement hors de leur contexte d'origine (le réemploi est extrêmement courant) ; la dernière en date ayant été découverte il y a plus d'un siècle.
Ornée d'une dédicace de l'empereur Claude (petit-fils d'Auguste et 4e empereur romain), la pierre « vient souligner la volonté politique de l'Empereur d'agrandir les frontières de la ville parce que la population augmentait également. Cela nous ramène à l'idée initiale de la fondation de Rome comme une ville multiethnique et inclusive », d'après Daniela Porro, archéologue en chef de Rome.