Info sur le jeu |
Plateforme
|
ÉditeurSupergiant Games |
DéveloppeurSupergiant Games |
Date de sortieSeptembre 2020 |
Hades
Sorti il y a un peu plus d'un an en Early Access, en exclusivité sur l'Epic Game Store, Hades a de suite conquis le cœur de nombreux joueurs par son design incroyable. Mais, surtout, il est le fruit d'un studio qui n'a pour le moment jamais déçu avec des titres magnifiques comme Bastion, Transistor et Pyre.
Aujourd'hui en version finale, disponible pour tout le monde sur PC, ainsi que sur Switch, Hades est un des jeux les plus appréciés par les joueurs cette année. Nous allons voir pourquoi avec cette version testée sur la console de Nintendo.
Apprendre à mourir
Le pitch de ce Hades est très simple au premier abord. Vous incarnez Zagreus, fils du maître des enfers lui même, Hadès, avec un objectif clair : mettre les voiles de l'Enfer pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs (ce qui ne doit pas être difficile). Traversant les régions de l'Enfer sous l'œil occupé de son père, Zagreus devra affronter pièges et hordes démoniaques pour atteindre la surface.
Voici donc la base de ce titre : une course effrénée vers la sortie, où chaque mort vous renverra au début, devant votre père qui ne manquera de vous gratifier de petites remarques sarcastiques.
Chacune de vos tentatives d'évasion commencera dans le Hall des Enfers (ou finira, question de point de vue) où vous pourrez échanger avec ses habitants et améliorer votre personnage.
Mais avant d'aller plus loin, arrêtons nous quelques minutes sur le travail d'écriture et la mise en scène de Supergiant Games qui sait sublimer ses personnages : que ce soit Zagreus, digne représentant du héros cynique mais avec un bon fond (oui, clairement, on retrouve un peu de Dante (de Devil May Cry) dans Zagreus, sûrement un rapport avec leurs origines) ou Hadès absorbé par son travail et qui tente de régner d'une main de maître sur les lieux. Ou bien encore les Érinyes qui s'occupent du sale boulot et qui sont dépeintes en psychopathes en puissance. Disons-le clairement, la galerie de personnage représente parfaitement un ton alternant entre humour et sérieux.
À chacune de vos tentatives, cette écriture soignée vous poussera à discuter avec les personnages présents dans le Hall des Enfers pour en apprendre un peu plus sur eux, ou tout simplement esquisser un sourire après s'être fait massacrer une troisième fois par un boss un peu retord.
L'utilisation d'un narrateur est l'exemple parfait de cette maîtrise du studio : tantôt sérieux en vous décrivant votre environnement, tantôt humoristique, Zagreus viendra allégrement briser le 4ème mur en l'interrompant et en le reprenant régulièrement.
De plus, cette écriture soignée est subjuguée par le talent des artistes du studio, qui par le biais de superbes dessins, arrivent à donner vie à cette pléiade de représentants de la mythologie grecque, sans jamais tomber dans la caricature ni dans le déjà vu. Supergiant Games impose sa patte artistique sur le titre et réussit, par un sans faute, à nous emporter dans les profondeurs de l'enfer.
Attention toutefois, aux amateurs de Devil May Cry, de Dante's Inferno et d'art gothique bien sombre, car ce n'est clairement pas l'ambiance qui se dégage du titre. La palette de couleur utilisée est vive, et même si nous avons droit à quelques effusions de sang, le titre se veut plutôt chatoyant.
Cerise sur le gâteau : le doublage (anglais uniquement) n'est pas en reste et colle parfaitement à l'esprit.
Par sa patte graphique et par son écriture, Supergiant Games parvient donc à nous donner un regard neuf sur cette mythologie exploitée régulièrement dans le monde du jeu video. Cette vision renouvelée pousse le joueur à s'intéresser plus en profondeur aux mythes de la Grèce antique, ce qui est une sacrée réussite.
Hey brother, welcome to hell
Comme nous l'avons déjà évoqué, Hades se base sur une boucle : s'enfuir des Enfers, mourir en essayant, devenir plus fort, recommencer jusqu'à atteindre la sortie. Un roguelite dans toute sa splendeur.
Zagreus devra traverser les régions des Enfers, au nombres de 4, pour espérer voir la lumière du jour, chaque région étant gardée par un boss. Autant le préciser tout de suite la tâche ne sera pas des plus faciles. Heureusement, notre héros pourra compter sur quelques bonus bienvenus et sur une aide un peu particulière...
Dans un premier temps, Zagreus commencera avec une épée. En échange de plusieurs clés à récupérer dans certains niveaux, il pourra rapidement passer à une panoplie d'armes légendaires : le Bouclier du Chaos, les Poings Jumeaux, l'Arc Traque-Cœur, la Lance Éternelle... sachant que toutes ces armes pourront se débloquer dans plusieurs versions présentant des aspects différents.
En effet, en échange d'une ressource particulièrement rare, chaque arme pourra débloquer trois aspects radicalement qui changeront son gameplay et donc votre prochaine tentative au sein des Enfers.
Au niveau des contrôles, la prise en main est simple :
- A sera votre lancer
- B sera votre dash (esquive), invincible il vous permettra de passer à travers les pièges et les ennemis
- Y votre attaque « simple »
- X votre attaque « spéciale »
- et ZR votre appel
Première surprise : de façon totalement aléatoire une divinité de l'Olympe viendra vous aider dans votre quête et vous fournira un bienfait. Il s'agit d'un boost associé à l'un de vos mouvements (lancer des éclairs quand vous utilisez votre dash par exemple) et qui commencera au niveau 1. Bien entendu, vous trouverez différentes façons d'augmenter le niveau de votre bienfait et ainsi de progressivement améliorer votre équipement au fil de vos différents essais dans les Enfers.
La mécanique d'appel, quant à elle, est aussi un bienfait inhérent à chaque divinité. C'est une sorte de pouvoir supplémentaire que vous pourrez activer après avoir subi un nombre précis de dégâts. Athéna par exemple, vous donnera une invincibilité temporaire et la possibilité de renvoyer les attaques ennemies.
En plus de cette mécanique liée aux armes, Zagreus pourra également collecter différentes ressources qui pourront le booster de façon temporaire, ou même de façon définitive à votre retour dans le Hall des Enfers. Vous pourrez ainsi augmenter vos dégâts, votre jauge de vie... ou votre nombre de lancers.
Votre lancer est une gemme, limité à 1 au départ, qui fera des dégâts à l'impact et qui nécessitera de tuer l'ennemi ciblé pour la récupérer. Cette capacité pourra donc être boostée dans le Hall des Enfers, et vous pourrez lui adjoindre des bonus bien sympathiques.
Tout cela pour dire que ce titre est extrêmement complet et l'ensemble des possibilités permet un renouvellement perpétuel de la boucle de gameplay, ce qui est suffisamment rare dans les roguelite.
Die Hard
Oui, Hades est dur, oui Hades est punitif. Vous allez mourir souvent. Mais vous allez apprendre, progresser et avancer pas après pas. C'est le principe même d'un bon « Die ‘n Retry ». Pour autant, le jeu n'est jamais frustrant et l'équilibre dans la difficulté est maitrisé.
Un dash trop rapide dans un piège, un ennemi sous-estimé... les raisons de mourir vont être nombreuses. Alors oui, il y a de la RNG (de l'aléatoire, si vous préférez), mais elle peut plus ou moins être contrôlée (à vous de découvrir comment) et ne gâchera quasiment jamais votre expérience de jeu. Aussi, vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même en cas d'échec. Alors ne blâmez pas la manette.
D'autant plus que sur Switch, la maniabilité est parfaite. Le personnage répond extrêmement bien et le game-design est irréprochable. Vous allez donc devoir apprendre les patterns des différents ennemis et boss, et construire vos stratégies pour espérer arriver au bout de cette aventure qui vous occupera un long moment.
Même si votre première échappée peut arriver assez rapidement à son terme (une dizaine d'heure), ce ne sera que le début... Comme dans The Binding of Isaac, nous sommes en présence d'un titre à la durée de vie énorme, si tout du moins vous adhérez au concept.
Enfin, concernant la partie technique, celle-ci est quasiment irréprochable. La Switch ne chauffe pas, le jeu est beau et reste parfaitement fluide dans 90 % des cas (quelques ralentissements sont à signaler mais ils ne gênent en rien l'aventure). Clairement, on aimerait voir bien plus de titres de ce calibre sur la console de Nintendo.
Sur PC, l'expérience est tout aussi satisfaisante. D'autant plus que le jeu ne demande pas une bête de course pour fonctionner. Notez également que le couple Clavier/Souris fonctionne tout aussi bien que la manette.
Hades
- +Visuellement bluffant
- +Musique d'enfer (vous l'avez ?)
- +Jouabilité au top
- +Une mythologie grecque revisitée et captivante
- -N'est pas fait pour les impatients
Graphismes
Graphiquement bluffant, si tant est que l'on adhère aux visuels typés Comics américains. Hades redéfinit les codes de la Mythologie grecque avec style et efficacité.
Technique
Le seul faux pas correspond aux quelques ralentissements qui viendront, parfois, s'inviter à la fête sur Switch. Rien qui ne gâche l'aventure mais ils sont à signaler quand même. Cela reste une prouesse technique pour la console de Nintendo, ce qui prouve que des développeurs talentueux peuvent exploiter à merveille cette petite machine. Aucun souci sur PC.
Jouabilité
Que ce soit à la manette, ou au couple Clavier/Souris, Hades est un modèle du genre. Même si mourir plusieurs fois d'affilée peut-être rébarbatif pour certain, on sait à chaque fois que c'est une nécessité pour évoluer et devenir plus fort.
Durée de vie
Celle-ci va dépendre grandement de votre intérêt pour ce type de jeu. En soi, votre premier essai sera rapide mais ce ne sera que le début de votre aventure.
Ambiance
De par sa direction artistique et le talent de ses dessinateurs, Hades nous immerge totalement dans son univers. Encore une fois, c'est un sans faute. La musique, très moderne, joue également son rôle admirablement.
Scénario
Même s'il ne semble pas extrêmement intéressant au premier abord, Supergiant Games a réussi, via l'écriture, à le rendre agréable. On se surprend même à parler aux personnages pas forcément utiles, juste pour voir ce qu'ils peuvent nous révéler.
- MrNoise Ancien membre
- "NUTS !" - réponse du Général Anthony McAuliffe face à une demande de reddition formulée par l'attaquant allemand.