Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Linux
ÉditeurParadox Interactive
DéveloppeurParadox Development Studio
Date de sortieJuin 2020

Europa Universalis IV : Emperor

Roi de Dreamland
Thématique
22 juin
2020

Alors que la sortie de Crusader Kings III approche à grands pas, c'est une autre licence phare du catalogue de grande stratégie de Paradox Interactive qui reçoit un nouveau contenu additionnel, son 16ème majeur.

Alors qu'il va bientôt fêter ses 7 ans, Europa Universalis IV est encore au top et séduit de nombreux joueurs qui voient en lui le titre le plus abouti jamais réalisé par le studio suédois.

Soucieux de capitaliser les succès rencontrés par leur poule aux œufs d'or, les développeurs nous promettent cette fois-ci un ambitieux DLC doté de nombreuses fonctionnalités, mais vendu au prix fort de 19,99 euros. L'investissement en vaut-il la peine ? Réponse avec notre test !

Retour en Europe

Alors que le continent européen représente le cœur de l'expérience de jeu d'Europa Universalis IV, celui-ci n'avait pas fait l'objet d'améliorations majeures depuis plusieurs années, les derniers contenus additionnels publiés par Paradox Interactive s'attachant essentiellement et avant tout à améliorer le gameplay propre à des régions du monde plus exotiques.

Ainsi donc, après Mandate of Heaven pour l'Asie, Dharma pour l'Inde, Cradle of Civilization pour le Moyen-Orient ou encore The Cossacks pour la Russie, Emperor s'attache à ramener la focale sur le vieux continent, et ce via tout un ensemble de nouvelles mécaniques pensées pour rendre le jeu davantage captivant en notre chère et belle Europe.

On distinguera plusieurs axes majeurs permettant cela :

  • Les améliorations relatives au Saint-Empire et à la Réforme de la religion chrétienne
  • De nouvelles mécaniques propres à la religion, en général
  • Enfin, une refonte totale de l'âge des révolutions.

Commençons notre test en mentionnant les améliorations apportées relatives au Saint Empire et aux guerres de ligue.

Un Saint-Empire romain germanique enfin « Saint »

Jusqu'alors, Europa Universalis IV offrait un système de jeu propre au Saint-Empire, mais celui-ci ne se limitait qu'à la nomination des princes électeurs, des cités libres et à quelques actions impériales que l'empereur pouvait activer en échange de points d'autorité.

En dehors de cela, l'intérêt de la manœuvre consistait pour le dirigeant de l'empire à y maintenir la paix, le respect du droit, ainsi que l'unité religieuse, en vue d'emmagasiner de l'autorité impériale, cette dernière permettant de faire voter des réformes dont la toute dernière correspond au fameux « Renovatio Imperii », véritable projet de restauration de l'empire romain, formulé à plusieurs reprises durant le Moyen Age.

Une fois cette mécanique assimilée par le joueur, la partie se révélait plutôt monotone, en dehors d'un petit sursaut au moment de l'apparition de la religion protestante et des guerres de ligue.

Test d'Europa Universalis IV : Emperor

Aussi, Emperor s'attache à rendre le jeu interne au Saint Empire plus captivant, et ce tout au long de la partie. Le DLC propose une refonte importante du système impérial. Si les bases de celui-ci restent présentes, l'empire fera désormais face à des évènements plus ou moins aléatoires tout au long de la partie, et l'empereur aura des décisions importantes à prendre qui pèseront lourd sur le destin de l'ensemble de principautés qu'il dirige.

L'une de ces premières décisions concerne la question du nord de l'Italie et de son appartenance au Saint-Empire. En tant qu'empereur, vous pourrez choisir d'agir pour maintenir ces territoires sous votre autorité. Plus largement, vous devrez dorénavant choisir si vous préférez prendre la voix de la centralisation ou de la décentralisation, cette dernière rendant sans doute plus difficile vos projets d'unification, même si elle aura le mérite de davantage contenter vos princes électeurs par la mise en place d'une puissante confédération.

Outre l'empereur, c'est aussi le pape qui bénéficie de nombreuses améliorations et qui a désormais des moyens suffisants et concrets pour lutter contre l'apparition de la Réforme. Lors du concile de Trente, vous aurez ainsi l'occasion de choisir comment réagir face aux aspirations de réformes qui secouent l'Europe catholique : via une approche ferme ou davantage compréhensive. Disons-le clairement, le fait d'offrir aux États pontificaux de vraies armes pour lutter contre la Réforme et l'enrayer est une amélioration des plus satisfaisante qui offre davantage de possibilités et de profondeur au jeu.

Test d'Europa Universalis IV : Emperor

La religion au cœur de ce contenu

En dehors de la question du Saint-Empire, le jeu profite également de nouveaux ajouts propres à la religion en général. Ainsi, en tant que contrôleur de la curie papale, il vous sera également possible de réclamer des indulgences de la part des différents États catholiques afin de renforcer le trésor du Saint Siège, tout en formulant dans le même temps des bulles papales qui donneront des bonus intéressants aux plus fidèles de vos ouailles. Attention toutefois, car réclamer trop d'indulgence entrainera une hausse du désir de réforme de la religion. Afin d'assurer l'unité, mais aussi la toute-puissance et le prestige de l'Eglise catholique romaine, c'est donc un équilibre délicat, mais très intéressant à jouer, qu'il vous conviendra de trouver.

Le pape aura également le pouvoir de révoquer des cardinaux. Idéal pour réduire l'influence religieuse d'un pays avec lequel vous n'êtes pas... en odeur de sainteté !

Outre cela, la foi hussite est dorénavant reconnue comme une religion à part entière, et elle pourra facilement s'implanter en Bohème si rien n'est fait pour mettre un terme à son enracinement.

Test d'Europa Universalis IV : Emperor

Notons enfin une nouveauté au niveau du système de défenseur de la foi : ce dernier possède désormais plusieurs niveaux de puissance qui seront débloqués selon l'importance de votre religion. Par exemple, le défenseur de la foi catholique commence le jeu avec des bonus importants, de niveau 5, dans la mesure où la quasi-totalité de l'Europe est catholique à cette époque.

Gare à la contagion révolutionnaire !

N'y voyez pas un mauvais jeu de mot en cette période de déconfinement, mais bel et bien un avertissement face à l'un des bouleversements majeurs du jeu lié à ce DLC !

Jusqu'alors, dans Europa Universalis IV, l'âge des révolutions offrait un challenge relativement maitrisable pour quiconque gérait correctement son pays : un ou deux pays d'Europe était progressivement gagné par les idéaux révolutionnaires, las de l'absolutisme et proclamait une République révolutionnaire, faisant un peu de grabuge dans son coin. Les choses n'allaient en général guère plus loin.

Dorénavant, cette époque là est belle et bien révolue ! Durant l'âge des révolutions, Emperor a mis en place un nouveau système de foyers révolutionnaires qui diffusent partout dans le monde les idéaux des lumières, un peu sur la base du modèle des centres de réformations utilisés pour les religions issues de la Réforme.

Aussi, si vous n'avez pas le reflexe d'éradiquer le premier de ces foyers dès son apparition, ce sont des régions entières d'Europe qui basculent rapidement dans l'hostilité face aux régimes monarchistes et absolutistes ! Très rapidement, des dizaines de pays se retrouveront gagnés par une véritable fièvre révolutionnaire, et si aucune mesure concrète n'est prise pour l'enrayer, elle gagnera très rapidement tout le continent, le faisant plonger dans le chaos absolu ! Voyez plutôt ce qui peut se produire si vous ne prenez pas les revendications de ces gens-là au sérieux...

Test d'Europa Universalis IV : Emperor

Cette mécanique est une autre réussite qui amène davantage de piquant en fin de parties ! Ferez vous parti de ceux qui alimentent le souffle nouveau ou défendrez vous becs et ongles l'ordre établi ? Il vous appartient d'en décider !

Et à part ça ?

Hormis ces fonctionnalités majeures, les développeurs profitent également de l'occasion pour peaufiner leur jeu et lui offrir de nombreuses optimisations et améliorations.

On peut noter ici l'apparition d'un système d'hégémonies qui consiste en la présence de trois bonus majeurs, difficilement atteignables, mais qui offriront d'importants bonus à quiconque parvient à en remplir les critères. Selon que vous atteigniez un statut d'hégémonie économique, militaire terrestre ou navale, vous obtiendrez en effet d'importants coup de pouce afin de vous récompenser pour votre toute puissance.

Ensuite, de nouveaux arbres de mission, plus d'une vingtaine, ont également rejoint le jeu, dont un arbre français revu et amélioré qui permet notamment de récupérer une revendication sur le trône d'Espagne ! De quoi donner davantage d'intérêt à vos parties d'autant plus que les revendications pour des unions personnelles sont davantage courantes dans ce DLC. Les arbres bourguignons, papaux et provençaux sont également dignes d'intérêt !

Test d'Europa Universalis IV : Emperor

Sont également notables les améliorations faites relative au système des ordres qui contrôlent vos territoires : dorénavant, vous pourrez offrir des privilèges à votre noblesse ou à votre clergé afin d'acheter la paix sociale, bien que cela ne réduise la mainmise de l'Etat sur son territoire. À vous de voir quelle stratégie vous désirerez adopter.

Pour finir, citons également de petites nouveautés sympathiques comme l'apparition du système de capacité à gouverner qui offre davantage de réalisme au jeu, ou encore des améliorations de l'interface utilisateurs qui rendent les parties plus lisibles et plus agréables à jouer : par exemple, dorénavant, lorsque vous déclencherez une guerre, au moment de voir les belligérants qui vont la rejoindre, vous aurez en dessous de cette liste une indication de l'équilibre des forces en présence. Idéal pour ne pas vous lancer au hasard dans un conflit perdu d'avance !

7.5
Europa Universalis IV : Emperor

Un bon contenu, mais...
En dépit des excellents ajouts qu'il offre à Europa Universalis IV, Emperor n'est pas le DLC parfait dont nous rêvions il y a quelques mois en lisant les premiers journaux de développement. Certes, ce contenu additionnel renforce considérablement l'intérêt du jeu, et l'on a désormais du mal à voir comment les développeurs pourraient encore trouver de nouvelles pistes pour de prochains DLC. Emperor fait ainsi figure de DLC utlime pour Europa Universalis IV, et l'on a la sensation qu'avec ce retour à l'Europe, essence même d'Europa Universalis IV, la boucle est bouclée. Pour autant, Emperor souffre à mon sens d'un écueil majeur : son prix. Si le DLC est très bon, il est également bien trop cher. Aussi, je ne saurais en recommander l'achat qu'aux vrais fans hardcore des jeux de Paradox Interactive. À moins que ce prix élevé ne soit qu'une manœuvre habile du développeur suédois faite pour inciter les joueurs à se rabattre sur son nouveau programme d'abonnement mensuel aux DLC ? Chacun sera libre de se faire un avis sur la question.
Intérêt historique :Avec ses ajouts relatifs à la Réforme et aux révolutions, Emperor nous offre toujours plus de possibilités de réécrire l’Histoire. Qu’aurait donné un monde où la religion catholique serait restée unifiée ? Que donnerait une Europe révolutionnaire coalisée face à une France monarchique ? Un vrai bonheur pour les amateurs de grande stratégie.
  • +Les nouveaux systèmes propres à la Réforme et au Saint Empire, qui apportent un rééquilibrage appréciable au jeu
  • +Les nouveaux arbres de mission
  • +L'autorité donnée au pape pour lutter contre la Réforme
  • +L'ère des révolutions, désormais véritable poudrière mondiale
  • +Le souci constant des développeurs d'améliorer leur jeu, encore 7 ans après sa sortie
  • -Un souci qui se paie (trop cher en l'occurrence) Cinq euros de moins n'auraient pas été de trop.