Info sur le jeu |
PlateformePlayStation Portable |
ÉditeurUbisoft |
Développeur
|
Date de sortieNovembre 2009 |
Assassin's Creed : Bloodlines
Sorti en Novembre 2009, Assassin's Creed : Bloodlines (seul opus de la série sur PSP) était en l'apparence un nouveau succès pour Ubisoft.
En 2009, la Playstation Portable (PSP) connaissait son âge d'or et chacun s'empressait d'en posséder une ; mais cette année là, le public découvre également Ezio Auditore da Firenze, jeune assassin italien de la Renaissance. Alors, comme pour faire sombrer légèrement les adeptes dans la nostalgie, Ubisoft fait replonger la joueur plusieurs siècles auparavant : Assassin's Creed Bloodlines est un opus se déroulant peu de temps après le deuxième opus de la série, en 1191 très précisément, avec notre bon vieux Altaïr, peu après les évènements d'Assassin's Creed 2.
Un opus prometteur...
Dans cet opus, votre action se borne à l'Île de Chypre, et ce, dans deux villes : Limassol et Kyrenia. Mais attention, ces deux villes se décomposent en une multitude de quartiers, ce qui vous assure de changer de paysage de temps à autre, de jongler entre maisons cubiques orientales et forteresses templières.
De même, autre bon point pour Bloodlines, les commandes de PSP sont les mêmes que pour les consoles de salon. Et ces commandes permettent de réaliser des actions diverses (dont la capacité de bouger la caméra) : de la lente marche discrète au free running, de l'assassinat discret à la dague au combat de grande envergure à l'épée, sans oublier l'escalade ardue de n'importe quel objet (de la simple fenêtre à la poutrelle qui dépasse du mur), le joueur pourra exercer ses envies et alterner ses modes de jeu comme il lui convient, du moment qu'il remplit sa mission, à savoir exécuter les derniers Templiers présent à Chypre et déjouer moultes complots fantasmagoriques.
De même, si votre mission principale vous barbe, aucun problème : avec un peu de chance, vous rencontrerez des personnages qui vous confieront des missions secondaires, généralement « chronométrées » et basées sur la course-poursuite.
N'oublions bien sûr pas le système révolutionnaire d'Ubisoft : l'interaction inédite PSP/PS3. Conçu pour une interaction inédite entre PSP et PS3, vous pourrez collecter des bonus Templiers dans la version PSP et les transférer sur PS3, débloquer pour PSP les armes de vos ennemis assassinés sur PS3, augmenter la santé d'Altaïr sur PSP au fur et à mesure que vous améliorez celle d'Ezio sur PS3...
Aux multiples défauts...
Mais derrière cette réjouissante vitrine se cache un opus aux multiples défauts qui fut l'opus de la série le plus boudé de tous les jeux de cette dernière.
En effet, la liberté d'action qu'offre la diversité des commandes réalisables est une fausse-liberté en réalité. Car vous êtes rattrapés par des petits symboles sur votre carte qui vous indiquent où vous diriger, ne vous permettant pas de vous balader librement et au gré de vos envies dans les différents quartiers.
En parlant de quartiers... Bien qu'ils soient très (trop ?) nombreux, ils sont également très petits. Pour certains d'entre eux, il ne vous faudra qu'une minute pour les traverser en longueur ou en largeur. N'oublions pas que chaque changement de quartier (au gré de vos déplacements) signifie un chargement de temps.
Bien sûr, il faut parler d'un élément tragique pour la série : tenter de s'amuser à sauter de bâtiments en bâtiments, de vous agiter comme un singe de poutrelles en poutrelles et de virevolter dans les airs sans toucher le sol est chose vaine. Les routes pavées étant toutes tracées, vous serez dans l'incapacité de rejoindre certains bâtiments par un bond ou une acrobatie du même genre. De même, un bug viendra se dresser face à vous, telle une ultime dissuasion : la caméra est souvent prise de folie une fois de l'altitude prise, préférant montrer les paysages avec Altaïr au premier plan que de suivre les mouvements du héros, et ce même si nous sommes en train de combattre (car les toits sont garnis d'archers et de chevaliers templiers qui surveillent les quartiers en hauteur).
Vous l'aurez compris donc, tous ces évènements nous forcent à rester au sol, ce qui est un comble et un sévère manque pour une telle série ! Mais au sol, nous sommes contraints à deux choix : marcher tel un ermite (soit très lentement) mais avec l'assurance de ne pas (ou presque) être repérés, ou bien piquer un sprint avec le risque de bousculer les passants et bien entendu d'ameuter les sentinelles en faction qui viendront vous combattre.
Au sujet des combats, nonobstant la caméra folle, vous aurez à affronter en guise de plat d'entrée deux templiers... Qui seront très vite secondés par une meute de trois voire cinq templiers, faisant monter la fine équipe à cinq à six templiers vous encerclant et vous assaillant. Et bien que le nombre fasse peur, l'IA (Intelligence Artificielle) est tellement inactive que, en multipliant les frappes (ou bien en expérimentant de nouvelles tactiques) vous vous débarrasserez rapidement et presque avec ennui de vos ennemis léthargiques, à un point que vous seriez presque prêts à lâcher un « J'ai failli attendre » digne du Roi-Soleil.
Sauf que ces ennuyeux combats, vous en aurez à tire-larigot : pas un coin de rue sans un templier pour sonner l'alerte contre vous.
Pour ce qui est des missions, la répétition devient fort agaçante : livrer un message, parler à un homme, assassiner un autre homme, parler au même homme qu'auparavant, sauver des vies avant d'infiltrer un lieu soi-disant imprenable et (enfin !) faire un boss... Avant de devoir parler à nouveau, assassiner à nouveau, libérer à nouveau et infiltrer à nouveau … La lourdeur et l'ennui sont bien présents.
Pour ce qui est de la discrétion au sol, pas la peine : les rues sont quasiment vides (et donc il ne peut pas y avoir d'évènements du genre que la population nous reconnaisse et nous dénonce) et les templiers sont plus rapides à vous sauter dessus pour un oui ou pour un non et à donner l'alerte qu'à combattre. Discrétion inutile.
Pour ce qui est du reste, les cinématiques ne sont pas très tentantes ni très belles. N'oublions pas que le joueur n'apprend quasiment rien de la conspiration des Templiers dans cet opus et les maladroites tentatives d'Ubisoft pour développer une réflexion philosophique au fil du jeu sont vaines.
Aspect historique ? Pardon, je n'ai pas bien compris le terme …
Que dire de l'aspect historique ? Comme l'a souligné mon confrère Orotchi dans son test d'Assassin's Creed (voir le test), ce jeu est plus une fiction inspirée de l'Histoire réelle afin de créer un scénario palpitant (qui pour l'occasion est moindre par rapport aux autres opus de la série).
Le seul lien que le joueur a avec l'Histoire est qu'il fait partie de l'Ordre Musulman des Nizârites et que, face à lui, il y a l'Ordre Chrétien des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (plus connu sous le nom d'Ordre du Temple)... Et puis, une date : 1191. Voilà.
Il est probable qu'un conflit est lieu entre les deux ordres (bien réels) de part les croisades et djihads entre les religions catholiques et musulmanes, mais aucune preuve n'établit ni ne valide l'existence de ce conflit.
De même, Ubisoft aurait pu établir un plus large horizon d'ordre militaires et religieux catholiques, car il ne faut pas oublier que malgré les discordes entre tout ces ordres, s'ajoutait à l'Ordre du Temple l' Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte (plus connu sous le nom d'Ordre Hospitalier) et l'Ordre des Hospitaliers de Sainte-Marie-des-Teutoniques à Jérusalem (plus connu sous le nom de l'Ordre Teutonique), et tant d'autres. C'est vrai, quoi, les Templiers ne furent pas les seuls à fouler le sol de la Terre Sainte au cri de « Deus lo Vult ! ». Bref, un aspect historique quasi-nul pour cet opus.
Assassin's Creed : Bloodlines
- +Commandes similaires à celles des consoles de salon
- -Trop de temps de chargements
- - Graphismes et cinématiques qui laissent à désirer
- -Dialogues superflus
- -Manque de liberté pour le joueur
- -Décor méconnaisable et répétitif
- -Scénario quasi-inintéressant
- Kreuzberg Ancien membre d'HistoriaGames