Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
Éditeur
|
DéveloppeurThe Creative Assembly |
Date de sortieFévrier 2018 (Bêta ouverte) |
Total War : ARENA
Dans la grande famille de la licence Total War, je demande celui qui est un peu à part. Non, je ne parle pas de la licence non-historique Warhammer dont la révélation du nouvel opus nous avait tellement blasée l’an dernier ! Je parle bien entendu de Total War : ARENA. Jeu issu de la collaboration entre Creative Assembly et Wargaming, il était initialement pensé comme mode multijoueur pour Total War : Rome II.
Toutefois, le sort en décida autrement, la faute à un développement chaotique. Repris en mains par Wargaming, le développement du jeu pris un virage radical et le studio décida de mettre toute son expérience et son savoir-faire en matière de jeux gratuits massivement multijoueurs pour faire de ce Total War : ARENA un pionnier en son domaine. Le résultat est-il à la hauteur de nos espérances ? Réponse dans les lignes qui suivent !
L'alliance du savoir-faire de Creative Assembly et de l'expérience de Wargaming
Dès que l’on débarque dans Total War : ARENA, la première chose frappante relève de son interface. Les joueurs familiers de l’univers Wargaming reconnaitront au premier coup d’œil l’identité visuelle et l’organisation des menus propre à World of Tanks, ou encore World of Warships. Simple et claire d’utilisation, l’interface utilisateur permet de naviguer de façon intuitive entre les différents menus.
On ne change donc pas la recette qui marche côté Wargaming, et on l’applique à un jeu Total War. Le système de séparation des unités en divers rangs, numérotés de 1 à 10 selon leur puissance est repris, de même que la mécanique d’expérience et de module qui permet de progresser d’un rang à l’autre. Seule l’unité diffère ici, puisqu’au lieu d’acheter de nouvelles chenilles à un char, vous investirez dans un plastron de meilleure qualité pour vos troupes. La progression, possible sans débourser le moindre centime, sera toutefois ralentie par rapport à celle d’un joueur possédant un compte prémium.
Pour autant, on aurait tort de penser qu’il s’agit là d’un simple et vulgaire copier-coller. Total War : ARENA s’appuie sur des fonctionnalités et une interface qui ont fait leurs preuves dans World of Tanks, mais il conserve malgré tout une identité qui lui est propre. Le jeu va encore plus loin en se différenciant à bien des égards et sur bien des aspects par rapport à un Total War classique. Toujours en reprenant l’ADN Wargaming, exit le solo et les méta-campagnes qui se règlent sur la carte du monde au tour par tour. Bienvenue dans la fureur de la bataille et dans l’instantanéité de la mêlée purement multijoueur. L’alliance des qualités émanant à la fois de Wargaming et de Creative Assembly accouche d’un résultat plutôt satisfaisant.
En ce sens, Total War : ARENA est relativement novateur, puisqu’il est pionnier dans le domaine des jeux de stratégie gratuits et massivement multijoueur. En effet, jamais un STR de cette taille, de cette renommée et de ce niveau d’ambition n’était venu se positionner sur le segment du free-to-play. Un pari audacieux et risqué, mais qui pourrait bien fonctionner.
Un Total War plein de surprises
À première vue, on pourrait se dire que Total War : ARENA, conçu uniquement pour le multijoueur et dirigé vers un public plus large que celui de niche des joueurs habitués aux STR, va être orienté davantage vers l’arcade et simplifié, afin qu’un maximum de monde puisse le prendre en main. Cela est, dans une certaine mesure, vrai. Il y a en effet fort à parier que les afficionados les plus hardcore des Total War classiques ne s’y retrouvent pas dans cet épisode. Total War : ARENA est différent, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, loin s’en faut.
Au niveau des simplifications, on remarque déjà quelques facilités prises vis-à-vis de l’Histoire. Fini les Pictes, les Germains et autres Boïens. Tous sont rassemblés sous l’appellation générique « Barbares ». Sans pour autant renier le caractère historique du jeu, Wargaming a en effet rendu le titre davantage accessible. Outre ceci, on peut douter de l’authenticité historique de voir cohabiter sur un même champ de bataille et dans le même camp César, Arminius, Vercingétorix et Léonidas.
Pour ce qui est des graphismes, ils sont corrects, mais loin d’être extraordinaires. Cela se comprend toutefois aisément, au regard de la stratégie commerciale qui consiste à ce que même l’ordinateur familial puisse faire tourner le jeu.
Le gameplay est également quelque peu simplifié et se concentre sur l’essence même de la tactique sur le terrain : manœuvre de contournement par le flanc, attaque sur les arrières… Total War : ARENA est simple et intuitif à prendre en main. L’amusement, en revanche, est immédiat, et c’est sans doute là que se trouve l’essentiel.
Pour autant, même si ce jeu se veut plus accessible, il conserve néanmoins une richesse, une rejouabilité et une grande profondeur au niveau de son gameplay. Ces qualités lui sont garanties par diverses fonctionnalités. Tout d’abord, et c’est très intéressant à noter, chaque faction du jeu dispose de points forts et de points faibles différents. Par exemple, l’Empire romain peut s’appuyer sur des engins de siège puissants, mais pêche au niveau de la cavalerie. À l’inverse, les barbares ont d’excellentes unités montées, et les grecs une infanterie lourde redoutable, composée par les hoplites, mais ils n’ont quasiment aucune catapulte et autres balistes.
Selon la faction que vous allez choisir, vous allez donc privilégier des stratégies et des approches différentes. Ce constat est amplifié par le choix des commandants qui dirigeront vos unités. Leurs bonus sont en effet très différents, ce qui signifie qu’à l’intérieur d’une même faction, il y a différentes sous-façon de jouer des unités identiques. Par exemple, pour ce qui est de l’Empire romain, Germanicus est spécialisé dans l’infanterie lourde et assoira sa puissance sur les légionnaires, tandis que César est un commandant qui privilégiera davantage les armes de siège.
Les possibilités sont de ce fait très nombreuses, et les subtilités importantes pour les joueurs les plus exigeants, sans pour autant que le novice ne s’y perde dans le même temps.
Des batailles impressionnantes
Une fois plongée dans le cœur de la bataille, force est de constater que là encore, la priorité est mise sur le dynamisme et sur l’immédiateté. Oubliez les manœuvres lentes et posées d’un Total War : Rome II. Tout se passe rapidement dans Total War : ARENA. Deux armées énormes se foncent dessus à toute allure, et le résultat est en général assez impressionnant.
Sur la même dynamique que celle que l’on peut retrouver dans un World of Tanks, les batailles s’enchainent rapidement, sur des cartes plutôt bien équilibrées, et parfois très différentes. Les variations au niveau de la taille, de l’emplacement des bases, ou encore des points de déploiement sont en effet monnaie courante.
Ce sont deux équipes composées de dix joueurs, contrôlant chacun trois unités qui s’affronteront dans ces combats enragés. Vous êtes libre de choisir la composition de vos trois unités, dans la limite des différentes troupes que vous aurez débloqué. Par conséquent, cette possibilité ouvre une infinité de solutions plausibles et selon que vous utiliserez deux unités de cavalerie ou trois engins de siège, votre partie et votre façon de jouer pourra évoluer du tout au tout.
Puisque vous ne représentez que 10% des troupes de votre armée, la collaboration avec vos partenaires de jeu devra donc être optimale. C’est en effet la clé pour espérer remporter la victoire, et c’est pourquoi il est recommandé de jouer en peloton avec des amis que vous connaissez et avec lesquels une communication orale est possible.
Dans le cas contraire, le jeu propose toutefois tout un ensemble de fonctionnalités évoluées permettant de rapidement échanger avec vos alliés, que ce soit par l’intermédiaire de messages, de dessins sur la carte stratégique, ou de signaux visuels.
La victoire est alors obtenue de trois façons différentes : en éliminant toutes les unités adverses, en capturant la base de son adversaire, ou simplement en ayant plus de soldat que lui au moment de la fin du temps de la bataille.
Et Carthage dans tout ça ?
Nouvelle faction implémentée dans le jeu lors de son récent passage à la bêta ouverte, Carthage dispose pour l’heure de deux commandants : l’incontournable et célébrissime Hannibal Barca, et son frère Hasdrubal. L’originalité majeure liée à l’implémentation de cette faction réside dans une unité d’un nouveau type, propre aux carthaginois, et qui fait son apparition dans le jeu à cette occasion.
Je veux, bien entendu, parler des éléphants de guerre dont Hannibal s’est servi pour traverser les Alpes et venir directement menacer Rome. Leur ajout dans le jeu pouvait laisser craindre énormément de choses quant à l’équilibrage entre les différentes unités le composant. Il est vrai que l’éléphant de guerre est une unité à part, d’une échelle totalement différente. En jeu, cela se traduit par des bêtes capables de faire des ravages dans les rangs serrés de l’infanterie, mais qui dispose toutefois de plusieurs vulnérabilités : aux pieux et aux armes de siège notamment.
Restant ultra puissant, l’éléphant n’est donc pas totalement inarrêtable, même s’il faudra pour cela consentir à d’importants efforts. En tout cas, le fait d’implémenter cette unité dans le jeu a également offert de nouvelles opportunités tactiques aux joueurs et a ainsi conduit à une évolution du gameplay, qui s’est renouvelé selon des modalités nouvelles.
Hormis son originalité majeure qui réside dans ses éléphants, Carthage peut également compter sur une bonne infanterie, mais ne vous leurrez pas, l’énorme majorité des joueurs choisira cette faction pour les pachydermes, dont les premiers disponibles en jeu apparaissent par ailleurs au rang 6.
Au final, l’ajout de Carthage suit le schéma mis en place par le jeu, et qui veut que chaque faction se joue d’une manière spécifique.
Total War : ARENA
Un ensemble cohérent et convaincant
- +Le gameplay, simple mais pas simpliste
- +Le système de factions, de commandants, et de sections
- +Les batailles, très dynamiques
- +Les nombreuses options tactiques disponibles
- +Gratuit
- -Certains équilibrages, pas encore parfaits
- -Des simplifications parfois trop poussées
- -Pas de contenu solo
- -Une authenticité historique qui n’est clairement pas prioritaire
- Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
- « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952