Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurHyperstrange
DéveloppeurParanoid Interactive
Date de sortieMai 2021 (Early Access)

Frozenheim

L'Amiral
Thématique
15 septembre
2021

L'hiver est là, augmentant ma consommation de bois. J'en profite pour retirer des ouvriers de la ferme, qui ne fonctionne pas pendant cette saison, avant de les affecter au ramassage de pierre. Je déplace la zone de récolte, et je veille à ce que tous mes bâtiments soient dans la zone d'action du secteur central. Non, je ne joue pas à Frostpunk, mais à Frozenheim. La similitude commence au niveau du nom...

Vikings Frostpunks

Jouer à Frozenheim (disponible en accès anticipé depuis le 20 mai 2021), c'est retrouver les sensations visuelles et de gameplay de certains des meilleurs jeux de stratégie des dernières années, à savoir Frostpunk et Ancestors : Legacy. Mais ce mimétisme est loin d'être un mal : si le studio a sacrifié l'originalité sur l'autel de la jouabilité, c'est pour s'inspirer des recettes qui fonctionnent. Et comment en vouloir aux développeurs ? L'idée est plutôt intéressante et permet d'éviter un jeu bancal.

Le synopsis est simple : le joueur est à la tête de quelques Vikings ayant dû fuir leur clan d'origine après une trahison et va s'implanter sur d'autres rivages pour chercher la fortune. La localisation s'arrête là pour laisser la place à une campagne (de trois épisodes jusque là) qui, malgré une simplicité de gameplay, amène plusieurs missions radicalement différentes. La première mission permettra au joueur de prendre le jeu doucement en main, tandis que les autres parties de la campagne se focaliseront davantage sur une histoire - plus ou moins décousue. Dès la première seconde, Frozenheim fait directement penser à Frostpunk, avec l'interface noire cerclée de blanc… et les cristaux de givre sur le bord de l'écran lors de l'hiver. De même, les bâtiments ont des zones d'influence : plus cette dernière est remplie de bâtiments adéquats, plus les occupants des maisons seront heureux. Ainsi, une habitation qui est située à côté d'un puits, d'autres maisons, d'une hutte de guérisseur et d'un temple aura des bonus non négligeables sur la fertilité et la "production" de villageois.

Frozenheim  Frozenheim1. Le menu est agréable visuellement. - 2. La direction artistique est assez bien travaillée.

Survivre à l'hiver...

Mais dans Frozenheim, et comme dans tout bon city builder, impossible de prospérer sans une économie florissante. Deux ressources de base sont nécessaires : la nourriture et le bois. Alors que la première sert à nourrir les villageois et peut être récoltée grâce à un quai de pêche ou à une ferme, la seconde est nécessaire pour les constructions. Pour accéder à des bâtiments plus élaborés, le joueur devra extraire de la pierre et du minerai de fer qu'il faudra raffiner dans des bas-fourneaux (étrangement décorés d'une tête stylisée). De même, il faudra passer par le tanneur pour transformer les peaux obtenues à la ferme en tenues chaudes. Et c'est tout. La gestion de l'économie est basique, pas de quoi se faire des noeuds au cerveau : les développeurs semblent avoir souhaité en faire une classique que le joueur peut laisser tourner en fond pour se concentrer sur autre chose. De même, les saisons apportent des bonus (en plus des changements graphiques avec la neige qui arrive subitement en hiver) mais aucun de suffisamment pénalisant pour détourner l'attention du joueur vers son économie. C'est un point un peu décevant pour un jeu qui se présente comme un city builder : l'économie a plus à voir avec celle d'un STR comme Age of Empires que d'un véritable jeu de la gamme où il faut constamment garder à l'oeil sur elle. Mais pourquoi pas ?

Frozenheim  Frozenheim3. Des loups attaquent mes bûcherons. Remarquez les unités qui combattent de manière... innovante. - 4. Les zones d'influence des bâtiments.

Et ma hache !

Résumons rapidement : sur le plan économique, Frozenheim ressemble beaucoup à Frostpunk ou à tous les autres jeux du genre, c'est-à-dire que l'économie peut être plus ou moins optimisée en gérant le nombre d'ouvriers travaillant dans les bâtiments et en réglant les zones d'exploitation. Au cours de ma campagne, je n'ai pas réellement eu à me soucier des ressources une fois que la plupart des bâtiments de production ont été installés : laisser les ouvriers travailler fonctionne plutôt bien.

Voilà donc la partie ressemblant davantage à Ancestors : Legacy, c'est-à-dire le volet militaire. Dans cette version d'accès anticipé, quatre unités sont disponibles, assez basiques mais qui sont tout à fait correctes : les bûcherons (oui, oui) avec leur hache longue, les archers, les porte-boucliers et les éclaireurs. Chaque unité produite au camp d'entraînement est composée de plusieurs soldats, et chaque section peut récupérer des hommes une fois qu'elle se trouve près du-dit camp. Bien entendu, les unités ont des points forts et des points faibles : attaquer des archers avec des bûcherons risque d'être coûteux, tandis que les porte-boucliers subiront moins de pertes... mais infligeront moins de dégâts. De même pour détruire des bâtiments : comme dans Ancestors : Legacy, les unités vont jeter des torches sur le bâtiment ciblé afin de l'enflammer. Si le propriétaire ne l'éteint pas à temps, ce dernier tombera en morceaux. Jusque là, rien d'exceptionnel, mais les combats dans Frozenheim sont satisfaisants, sans être inoubliables... et ne demandent qu'à s'améliorer. Car quelques petites erreurs de jeunesse gâchent l'expérience : quand on ordonne à une section d'aller en attaquer une autre, les guerriers vont se "packer" ou un seul sera au corps à corps. Par contre, si vous envoyez deux sections d'un coup, alors la seconde restera bloquée derrière la première, obligeant à faire de la microgestion assez pénible en décalant légèrement certaines unités pour les faire attaquer de flanc.

Frozenheim  Frozenheim5. Des campements, contenant des ressources, se trouvent éparpillés sur la carte. - 6. L'arbre technologique est encore un peu flou.

Pourquoi pas ?

Pour les fans de city builder et d'univers d'inspiration viking, Frozenheim peut être un bon investissement. La version en accès anticipé présente quelques bugs et demandent encore un peu de polissage, mais à ce stade du développement, c'est une étape tout à fait classique. Mais je pense - cela n'engage que moi - que jouer la carte uniquement city builder, avec tout ce que cela implique, aurait pu profiter davantage à Frozenheim que sa forme actuelle. La campagne est correcte malgré une scénarisation assez faible dans cette version anticipée, et les différents modes de jeu (escarmouche, survie...) sont un classique pour tout STR qui se respecte.

Il est impossible de recommander chaudement Frozenheim pour l'instant, et pas uniquement parce que le jeu est en accès anticipé. À n'en pas douter, les développeurs vont travailler d'arrache-pied pour corriger certains bugs et ajouter de nouvelles fonctions... en espérant que l'essai soit transformé, car Frozenheim le mérite.

Frozenheim7. Le bas fourneau. Pourquoi pas...
B
Frozenheim

Des inspirations multiples
Difficile de le nier : Frozenheim s'inspire grandement de Frostpunk et d'Ancestors : Legacy, deux jeux qui ont reçu un excellent accueil auprès des joueurs. Qu'ils aient voulu jouer la sûreté ou préféré partir sur de bonnes bases, les développeurs de Frozenheim ont peut-être manqué un peu d'audace dans la réalisation de leur jeu. Mais tout peut encore changer avec la fin de la version anticipée... L'arbre des compétences, qui apporte de nombreux bâtiments, est encore un peu fouilli. Qui sait ?
Intérêt historique :La seule véritable référence historique de Frozenheim est celle faite à propos de l'univers. Mais il n'y a aucune mention de pays ou de grands noms vikings, et les références mythologiques sont rares. De même, les guerriers véhiculent certains clichés qui auraient leur place dans la série Vikings.
  • +Prise en main aisée
  • +Spécialisé sur les combats
  • +Graphiquement intéressant
  • -Combats rapides et encore un peu bugués
  • -Économie trop simple à mettre en place et à gérer
  • -Cartes parfois un peu ratées

  • Witz Rédacteur, Testeur, Chroniqueur, Historien
  • « L'important n'est pas ce que l'on supporte, mais la manière de le supporter » Sénèque