Kingdom Come : Deliverance, le point sur la sortie
Après plusieurs années de développement et un passage réussi par la case Kickstarter, les développeurs tchèques de chez Warhorse Studio peuvent enfin exprimer leur joie avec la sortie du très attendu Kingdom Come : Deliverance.
Pour l'occasion, une nouvelle vidéo s'intitulant "In Nomine Patris" a été mise en ligne.
Depuis son annonce en décembre 2013, nous vous avons proposé 55 articles au sujet de Kingdom Come : Deliverance. Inutile de vous préciser que nous attendions énormément ce RPG, tel le Messie, ou une victoire du PSG en Ligue des Champions.
Nous disposons du jeu depuis mercredi 7 février, et avons pu commencer à y jouer vendredi après un long téléchargement. Loin d'être une Early Access, notre version avait quand même quelques soucis techniques et d'optimisation. En l'état, il aurait été difficile d'en faire le test. Fort heureusement, un patch Day One (de 20 Go tout de même) a été lancé ce lundi, mais il nous oblige à redémarrer une partie pour en profiter pleinement.
En conséquence, nous ne pourrons pas vous fournir de test rapidement. D'une part, nous ne voulons pas rusher le jeu pour proposer un test le plus rapidement possible. D'autre part, Kingdom Come : Deliverance est un jeu qui doit se savourer, qui possède un gameplay d'une grande profondeur et d'une durée de vie avoisinant les 100 heures de jeux. De plus, nous ne pouvons pas nous permettre de passer plusieurs heures par jour sur un jeu, ayant une vie à côté.
Mais rassurez-vous, on va tout de même vous donner un petit avis sur nos premières heures de jeu. Zog prépare également une vidéo.
Configuration requise
Mais avant de vous donner notre appréciation, parlons un peu technique et configuration.
Configuration Minimale :
- OS: OS 64-bit Windows 7 or 64-bit Windows 8 (8.1)
- Processor: Intel CPU Core i5-2500K 3.3GHz, AMD CPU Phenom II X4 940
- Memory: 8 GB RAM
- Graphics: Nvidia GPU GeForce GTX 660, AMD GPU Radeon HD 7870
- DirectX: Version 11
- Storage: 40 GB available space
Configuration Recommandée :
- OS: OS 64-bit Windows 7 or 64-bit Windows 8 (8.1)
- Processor: Intel CPU Core i7 3770 3,4 GHz, AMD CPU AMD FX-8350 4 GHz
- Memory: 16 GB RAM
- Graphics: Nvidia GPU GeForce GTX 1060, AMD GPU Radeon RX 580
- DirectX: Version 11
- Storage: 40 GB available space
- Sound Card: Creative SOUND BLASTER Zx
Il s'agit des configurations requises pour espérer jouer en 60 FPS 1080p en moyen (avec la configuration minimale) et en très élévé (avec la configuration requise). Pour le Ultra 60 FPS 4K, il faudra miser forcément sur une configuration plus grosse (de type NASA ?).
Kingdom Come : Deliverance demande du costaud pour jouer dans les meilleures conditions, et encore, ça n'est pas vraiment le cas. Il n'est pas certain que la majorité des joueurs puissent atteindre le Saint Graal des 60 FPS constant malheureusement. Il est à craindre que de nombreux avis négatifs sur Steam concerneront cette optimisation.
Pour ma part, je dispose d'un vieux i5-3470, d'une GTX 970 et de 16 Go de Ram. Autant dire que je n'atteins jamais les 60 FPS constants, même avec les graphismes moyens. L'optimisation post patch Day One n'a pas amélioré ma condition. En moyen/élevé, je connais des fluctuations de l'ordre de 60 à 35 FPS en fonction des situations, ce qui ne rend pas l'expérience des plus agréables.
Je me suis donc résolu à faire quelques concessions en bloquant notamment les FPS à 30 via les paramètres 3D de ma carte graphique (les détails de la procédure sont juste en dessous).
En 30 FPS, il vous faut absolument une manette pour rendre l'expérience fluide et plus agréable, car à la souris c'est quasi injouable. Grâce à cela, je peux passer les graphismes en Ultra, mis à part les "Shader" et les "Ombres" que je laisse en Moyen. J'obtiens ainsi une expérience proche de celle sur console, avec des graphismes un poil plus net et joli et en 30 FPS quasi constant. Je ne vais pas me plaindre avec mon PC qui commence à se faire vieux...
Procédure pour avoir 30 FPS et des graphismes en quasi Ultra sur des PC de 4 ans d'âge
Cela concerne les possesseurs d'une carte Nvidia (je ne connais pas la procédure pour les cartes graphiques ATI/AMD) et les personnes n'arrivant pas à atteindre les 60 FPS constants et qui connaissent des chutes de framerate récurrentes. Posséder une manette est également conseillé.
Tout d'abord, ouvrez le "Panneau de configuration Nvidia", puis rendez-vous dans "Gérer les paramètres 3D". Dans l'onglet "Paramètres de programme", sélectionner "Kingdom Come : Deliverance" dans la liste.
En fonction de la qualité de votre processeur et de votre carte graphique, vous pouvez gagner en performance ou en qualité en fonction des paramètres que vous spécifiez.
Pour ma part, voici ce que j'ai fait (les paramètres importants sont en gras) :
- Anticrénélage - FXAA : Activé
- Anticrénélage - Correction Gamma : Activé
- Anticrénélage - mode : Contrôlé par l'application
- Anticrénélage - réglage : Contrôlé par l'application
- Anticrénélage - transparence : Désactivé
- CUDA : Tous
- Cache des ombrages : Activé
- Filtrage anisotrope : Contrôlé par l'application
- Filtrage de texture - Distorsion LOD négative : Autorisé
- Filtrage de texture - qualité : Performance (Vous pouvez essayer les autres options si vous désirez, sachant que "Haute Qualité" demandera plus de ressources et peux provoquer une baisse des FPS)
- Filtrage de texture optimisation trilinéaire : Activé
- MFAA : Désactivé
- Mode de gestion de l'alimentation : Privilégier les performances maximales
- Occlusion ambiante : Non pris en charge par le jeu
- Optimisation theadée : Activé
- Optimiser pour les performances de calcul : Désactivé
- Processeur graphique de rendu OpenGL : Votre carte
- Synchronisation verticale : Moitié de la fréquence de rafraichissement. Si la fréquence de rafraichissement de votre écran est de 60 Hz, ce paramètre va permettre aux IPS (images par seconde, ou FPS) d'être limités à 30 (la moitié de 60, vous suivez ?). Ainsi vous n'aurez plus aucune chute de FPS car ceux-ci seront constamment à 30. Vous aurez l'impression que votre jeu sera fluide à la manette.
- Trames prétendues de réalité virtuelle : 1
- Trames prérendues maximum : 1
- Triple mise en mémoire-tampon : Activé (à activer si la synchonisation verticale est activée)
Une chose intéressante à signaler. Vous pouvez modifier les options graphiques en jeu, sans avoir à relancer le jeu pour les activer. Ça n'est pas toujours le cas et il est bon de le signaler. Vous devrez attendre quelques secondes pour que les textures puissent se charger toutefois.
Avis d'Aymdef après quelques heures de jeu
Il m'a bien fallu passer une heure pour bien configurer les options graphiques de Kingdom Come : Deliverance (KCD) pour avoir l'expérience la plus optimale possible. Je me suis résolu donc à jouer à la manette, chose à laquelle j'étais réfractaire pour un jeu à la première personne. L'expérience se révèle finalement enthousiasmante.
Au petit jeu des comparaisons, KCD me fait davantage penser à Morrowind qu'à Skyrim, la magie en moins. Il ne plaira clairement pas à tout le monde, car son gameplay se veut réaliste et à l'ancienne. Pour ma part, j'adhère totalement, considérant Morrowind comme le meilleur The Elder Scroll.
Sur mes cinq petites heures, correspondant à la moitié du prologue (oui... c'est un long prologue !), je décèle un gros potentiel. On incarne Henry, dont on ne peut modifier l'apparence, un jeune branleur, amateur de beuverie entre pote, et qui s'est acoquiné avec Bianca, la servante de l'auberge. Ce prologue se veut didactique et vous permet donc d'apprendre quelques mécanismes de gameplay (discussion, furtivité, combat...)
L'aventure débute aussitôt après avoir été réveillé par notre mère. Cela donne l'occasion d'un premier dialogue et des premiers choix à formuler. KCD propose ainsi un système de dialogue à choix multiple, comme dans n'importe quel RPG respectable. Il est malheureusement regrettable que ces phases de dialogue aient besoin d'un petit temps de chargement pour s'ouvrir. Avant le patch Day One, il n'était pas rare de patienter 4-5 secondes pour établir un dialogue avec un personnage. Le patch a réduit ce temps de quelques secondes. On peut encore espérer une amélioration de ce côté-là, car cela hache notre partie.
Fils d'un forgeron, Henry aura pour première tâche d'aider son père à la réalisation d'une épée pour le seigneur du coin. Il est notamment chargé d'aller acheter du charbon... sans argent, et de ramener une bière bien fraîche à son père. Pour cela, nous avons différents moyens de procéder. Et c'est là que l'on peut observer une des grandes richesses de KCD. On jouit ici d'une grande liberté d'action.
Ainsi, nous devons récupérer des outils auprès du poivrot du village qui n'a pas payé ses dettes, puis aller les vendre pour se faire de la precieuse monnaie. Plusieurs cas de figures s'offrent à nous. On peut aller parlementer avec le villageois et faire fonctionner notre aptitude d'éloquence. Cela peut marcher, ou bien être un échec. Dans ce dernier cas, Kunesh, c'est son nom, pourra se battre avec nous et nous botter les fesses comme il se doit. On peut gagner ce combat, mais lorsque vous commencerez une partie, le système de combat vous semblera tellement déroutant qu'il sera difficile de le remporter, d'autant plus que Henry est une chiffe molle au début. Il y a d'autres moyens de récupérer les outils, mais je préfère vous laisser les découvrir. Il y a une histoire de crottins de cheval et d'Allemand notamment...
Le combat fonctionne un peu à la manière de Mount and Blade, avec un système de croix directionnel. On peut donc varier nos coups en fonction de la direction. Cela demande un peu d'entrainement et d'équipement. Comme pour Morrowind, au début, je pense que les combats seront pénibles car Henry n'a développé aucune aptitude. Mais ceux-ci devraient se réveler jousifs au fur et à mesure de l'avancement.
La partie jeu de rôle est riche et profonde. L'adage qui veut que c'est en forgeant que l'on devient forgeron s'applique totalement à KCD. Comme pour Morrowind, encore lui, plus on effectue une action, plus on s'améliore. Ainsi, parler avec éloquence dès le début permet très rapidement d'influer sur des personnes. Le jeu propose un nombre considérable de caractéristiques, d'aptitude et de compétences. Certaines possèdent à la fois des malus et des bonus, comme "Odeur virile" : en étant sale, votre charisme est augmenté de 50% auprès des femmes mais votre puanteur réduit votre furtivité de 30% !
KCD possède de nombreux détails qui renforcent notre expérience vidéoludique et que l'on aimerait voir davantage dans les jeux de rôle. Il y a notamment la gestion de la faim avec des aliments qui peuvent périmer ou celle du sommeil, nos armes peuvent se détériorer et rouiller (la rouille pouvant empoisonner notre adversaire),... Il faut posséder du schnaps pour sauvegarder. Nos habits peuvent être salis, il faut aller se laver... Bref, il y a certainement encore plein de choses que je n'ai pas encore découvertes, mais cela apporte tellement à l'immersion.
Une riche encyclopédie est présente dans KCD explicant de nombreuses choses sur les personnages, les localités, les événements historiques réels notamment. Un gros plus bienvenu.
Un dernier point que j'ai beaucoup apprécié : les cinématiques. Sur mon temps de jeu, j'ai dû avoir 4-5 cinématiques qui ont apporté un vrai plus au jeu tant elles nous permettent de nous immerger dans cet univers féodal. Réalisées avec le moteur du jeu et d'une grande fluidité, elles se laissent regarder comme n'importe quel film ou série de qualité, d'autant qu'elles sont doublées en français. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, les doublages français sont tous justes.
Finissons par les choses qui méritent d'être améliorées. Le jeu n'est pas totalement fini, j'ai bon espoir qu'il s'améliore avec des patchs. Il y a des dialogues dont le doublage a sauté, d'autres se retrouvent en anglais.
Je ne prends pas en compte l'aspect visuel du jeu, que je trouve personnellement joli, car Warhorse Studio n'a pas le budget d'Ubisoft et ne peut donc pas proposer le jeu le plus beau de tous les temps. Ce n'était pas leur objectif de toute façon. Le jeu s'en sort tout de même avec les honneurs. Cependant, il pêche un peu d'un point de vue technique, bien que les animations faciales soient de qualité (on est à des années lumières devant Mass Effect Andromeda...), tout comme les animations de combats. Mais le reste sonne un peu ancien.
Et surtout, un gros travail d'optimisation doit être opéré, car en l'état, à moins de jouer en 30 FPS, peu de PCistes pourront pleinement profiter du jeu, ce qui est regrettable tant le jeu a un gros potentiel pour candidater au jeu de l'année.
Bon je retourne pour ma part sur KCD, j'ai un test à écrire...
Avis du Zog après quelques heures de jeu
Force est de constater que le lancement de ce KCD est assez chaotique et que le jeu n'est pas forcément pour l'heure au niveau où on l'espérait et où on l'attendait. Mais ne soyons pas injustes pour autant.
Dans son état actuel, KCD est un excellent RPG solo, mais qui souffre encore de carences énormes. À commencer par son optimisation et par ses graphismes qui, bien que très jolis, sont loin de la claque à laquelle on pouvait s'attendre, même avec une grosse configuration pour le faire tourner.
Hormis ceci, énormément de bugs ci et là et des temps de chargement qui gâchent quelque peu l'immersion...et c'est bien dommage. La chose est frustrante car on se rend bien compte en y jouant que l'on est à un rien d'obtenir un véritable chef d'oeuvre vidéo-ludique.
Si le patch day one a corrigé et amélioré énormément de choses par rapport à la version bêta, les développeurs ont encore beaucoup de travail avant de faire de KCD le jeu dont nous rêvions tous. Mais Warhorse Studio y travaille déjà et une mise à jour importante devrait être déployée d'ici deux semaines pour corriger ces écueils qui pour l'heure peuvent donner l'impression que le jeu n'est pas totalement fini et nous frustrer dans notre progression.
Toujours est-il que malgré ces problèmes, KCD conserve des atouts solides et béton qui plaident en sa faveur, à commencer par l'immersion exceptionnelle qu'il nous propose dans la Bohème médiévale.
Le soin accordé au détail par les développeurs fait que l'atmosphère dégagée par le jeu est bluffante et que l'on s'y croit vraiment. Un énorme travail d'authenticité historique du studio qu'il convient de remarquer et de féliciter. Outre cet univers soigné et immersif, l'histoire du jeu est également passionnante et se lie avec l'Histoire avec un grand H. Le joueur est plongé dans le contexte politico-militaire troublé du Saint Empire et apprend énormément en s'amusant via l'histoire de Henry, un héros au demeurant très attachant.
Qu'on se le dise donc, KCD a largement le potentiel pour devenir un très grand jeu, même si actuellement trop de petits problèmes persistent ça et là pour lui accorder ce statut.
Reste pour le studio Warhorse, qui a parfaitement conscience de la situation, à surmonter ces difficultés rencontrés au lancement et à les corriger afin de présenter aux joueurs le jeu dont il a toujours rêvé. Un peu de patience et le tour devrait être joué !