Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurKalypso Media Digital |
Développeur
|
Date de sortieJanvier 2020 |
Praetorians - HD Remaster
Lors de l'âge d'or des RTS, il y avait un titre pour chaque échelon de la géostratégie. Qu'il s'agisse de gérer une civilisation, un peuple, une cité, une armée, une division ou un simple soldat ; il y avait à manger pour tout le monde entre Age of Empires, Hearts of Iron, Civilization, Command & Conquer, Warcraft... et il y avait aussi Praetorians.
Par les créateurs de Commandos, Praetorians ne faisait pas dans la polyvalence et assumait un certain parti pris : moins de gestion, plus de combat.
En prenant le cadre de la fin de la république romaine, Pyro Studios pouvait créer trois factions distinctes représentants les principaux belligérants des dernières décennies du Ier siècle avant J.-C. : les Romains, les Barbares (c'est-à-dire les tribus celtes) et les Égyptiens.
Dans n'importe quel jeu de stratégie de l'époque, il fallait construire sa base ou sa ville, édifier divers bâtiments, rechercher des technologies et ensuite recruter ses troupes après avoir durement acquis des ressources.
Foin de tout ça ! Dans Praetorians, l'économie est réduite au strict minimum : aucune ressource à récolter, hormis celle de la main d'œuvre. Ces populations recrutables, essentielles vu le taux de mortalité très élevé des combats de Praetorians, ne se trouvent que dans les villages que l'on trouve un peu partout sur la carte et qui constituent le principal objectif stratégique.
On les capture en construisant une tour de guet à proximité, notre chef (un officier romain, un chef barbare ou un noble égyptien) y rentre, puis l'on peut recruter des cohortes de soldats.
Sachant que les épéistes de base sont recrutables à volonté, l'obtention d'unités plus puissantes comme les chameliers, les berserkers ou les gladiateurs se fait au prix de points d'honneur, qu'on acquiert en combattant.
Venons-en justement, à ces combats qui constituent le cœur du jeu : Pyro Studio force à prendre en compte le positionnement de ses unités, leur formation et l'utilisation du terrain.
Les unités de tirs ont de gros bonus de vue et de distance de tir en se positionnant sur des collines ; les cavaliers et les machines de guerres ne peuvent se déplacer dans les forêts, à l'inverse des fantassins; et les unités peuvent se dissimuler dans les bois. Tout ce qu'il faut pour favoriser les embuscades et les mêlées rapides et meurtrières; et les dieux savent qu'il va y en avoir.
Car la campagne solo du jeu relate les prémices de la Guerre des Gaules avec une grande exactitude, en respectant les dates et les évènements : la migration des Helvètes au printemps 58 av. J.-C., les négociations avec les tribuns envoyés par Rome, et la succession de batailles et de guérillas qui s'ensuivent entre les Celtes et les Romains.
Puis viennent les affrontements de la guerre civile romaine qui suit l'assassinat de César, jusqu'aux champs de Pharsale et aux murailles de Munda, à l'aube de l'Empire.
Dans chacune des 24 missions de la campagne ainsi qu'en mode Escarmouche, les parties sont une course perpétuelle jusqu'aux villages, afin de contrôler le maximum de points de population. Sachant que votre chef ne peut être qu'à un endroit à la fois pour recruter, mais qu'il doit changer de village régulièrement une fois que le dernier n'a plus le moindre homme valide à envoyer à la guerre !
Et pendant ce temps, les batailles font rage dans les plaines et les forêts. Assez variées, les unités forment l'habituel panel de contres et de faiblesses : piquiers contre cavalerie, cavalerie contre archers, archers contre plus ou moins tout le monde.
Les étroits chemins de forêts ou les défilés rocheux forcent alors à utiliser les formations. Les troupes se déplacent en formation standard, mais peuvent sur un ordre de votre part adopter une formation stationnaire. Formant un front uni, elles seront vulnérables aux charges dans le dos mais seront impénétrables par devant, les lanciers opposant des phalanges très efficaces.
Les légionnaires romains (qui vous répondent des "oui, votre empereur" alors que les empereurs n'existaient pas, mais bon) ont évidemment accès à la célèbre tortue et sont les mieux protégés ; les Barbares infligent plus de dégâts et se dissimulent mieux dans les forêts (vous allez apprendre à craindre chaque bois dans la campagne solo, je vous préviens) et les Égyptiens utilisent un système de prière pour se renforcer, et ont accès aux meilleures unités de tir et aux cavaliers parthes.
Une bonne recette, que Pyro Studios approfondit en utilisant des éclaireurs barbares qui voient de loin et qui peuvent envoyer des aigles et des loups espionner discrètement de grandes portions de la carte; ou encore en pouvant détruire et reconstruire les ponts franchissant les rivières. Il devient alors central d'y être en premier pour tendre des pièges ou accéder plus vite aux dernières troupes utilisables.
Les Barbares peuvent également utiliser des Druides, qui peuvent aveugler les ennemis ; tandis que les Romains auront des physiciens qui vont soigner leurs troupes.
Même en difficulté aisée, les victoires sont remportées de haute lutte : l'intelligence artificielle sait se défendre et vous mettra à l'épreuve.
En cas de bataille de siège, l'affaire ne sera pas dans le sac non plus : il faudra bâtir des échelles et des machines de guerre, béliers, balistes et catapultes. Et les défendre en prime ! Car l'ennemi peut facilement y mettre le feu. Rappelons à l'occasion que tout ce travail de poliorcétique, comme la construction de tours de guet et de défense, est l'affaire des troupes auxiliaires, peu chères mais sans lesquelles vous ne pourrez pas vous débrouiller.
Sous des aspects relativement épurés, Praetorians se montre donc finalement assez complexe à maîtriser. Peu de jeux de stratégie auront assumé leur parti pris autant que lui l'a fait, et pour les adeptes des campagnes solos, celle de Praetorians est une excellente introduction à la Guerre des Gaules et l'ascension du futur empereur Auguste.
Praetorians - HD Remaster
Ctrl+C, Ctrl+V
- +Très riche d'un point de vue tactique
- +Complexe
- +Fidèle aux évènements historiques
- +Varié
- -Absolument aucun réel changement, donc difficile d'appeler ça un remaster.
- -Contenu du jeu assez limité au regard des standards actuels.
- -Préférez Praetorians original, vendu à 2€, et qui en fait autant (voire plus) avec des mods.
Graphismes
Le patch graphique est plus que bienvenu, mais reste insuffisant. Si vous zoomez un peu trop, les textures vous sautent à la figure et vous font prendre compte de l'utilité du maquillage pour une beauté fanée. En 2020, les régiments de playmobils, ça tache.
Technique
Aucun bug ni plantage n'a été constaté dans la version reçue.
Jouabilité
L'IA sait utiliser ses machines de guerre et ses tireurs, mais a un peu trop vite tendance à envoyer ses unités de corps à corps en raz-de-marée. A part ça, on aurait aimé de meilleurs contrôles de la caméra, ne serait-ce que pour éviter d'avoir le nez dans les feuillages quand vous combattez à l'orée des bois.
Durée de vie
Comptez trois quarts d'heure/une heure pour chacun des 24 scénarios, en étant large, et une heure pour une partie en escarmouche.
Ambiance
Compte tenu de la bonne narration et du respect de l'Histoire, considérons qu'elle y est. Elle aurait cependant grandement gagné en ne lésinant pas sur les détails et en différenciant la partie logistique selon les factions, si petite fût-elle.
Scénario
Pas un scénario original mais un suivi assez bien détaillé des évènements entre 58 et 45 avant J.-C., là où d'autres jeux se contenteraient d'être plus caricaturaux. Un bon point là-dessus.
- Cernunnos Testeur, Rédacteur
- "Messieurs, c'est une plage privée! Je crois que nous dérangeons!" - Un officier britannique sur Sword Beach