Info sur le jeu |
PlateformePC Windows |
ÉditeurEvil Bite |
DéveloppeurEvil Bite |
Date de sortieSeptembre 2019 |
Depraved
Dans la nébuleuse des jeux indépendants, il arrive que de petites perles se dévoilent. Depraved est de ce genre : développé par deux camarades d’Outre-Rhin du studio Evil Bite, le city-builder place le joueur à la tête d’un groupe de colons au Far West. Montez dans le chariot, on vous emmène faire un tour.
Vous commencez sur la carte avec un chariot qui va se transformer en hôtel de ville. Dès les premières secondes de jeu, on sent que Depraved a un petit air de Stronghold premier du nom. Une minicarte en bas à gauche vous indique votre position, et vous pouvez déplacer votre chariot où vous le souhaitez.
Le joueur est de suite accueilli par un didacticiel bien illustré et intuitif, mais sans trop de conseil pour l’installation de la colonie. J’ai failli au début m’implanter non loin de ma zone de départ, mais l’endroit était bien trop caillouteux. Une minute de lucidité plus tard, je me dirigeais vers un lopin de terre bien plus verdoyant.
Le placement est essentiel dans Depraved : si vous construisez votre hôtel de ville entre deux gisements de fer, bon courage pour l’agriculture dans cet environnement qui y est peu propice.




Vous avez dit Stronghold ?
Difficile de renouveler le genre du city-builder en 2018. Mais l’époque choisie par les développeurs est déjà un grand pas en avant : on sort enfin de l’Antiquité ou du Moyen-Âge pour se lancer à la colonisation de la Frontière et de l’Ouest sauvage. Je ne parle pas de la Bretagne. Quoique...
Autant vous prévenir tout de suite : Depraved est un jeu fait par un petit studio... l’optimisation n’est pas à son maximum. Le style graphique est un peu anguleux et lisse, mais n’est finalement pas si désagréable. Ainsi, les couleurs des biomes sont très sympathiques tout comme leur jonction... tout en étant trop criardes.
Depraved est pourvu d’un mode jour/nuit qui rend plutôt bien, les citoyens de la colonie allumant des petites lanternes aux bâtiments.
Quand on passe au delà des graphismes encore hésitants (ce qui est normal pour une alpha), Depraved est un jeu ambitieux qui a de bonnes bases.
Revenons à notre chariot : après avoir choisi un emplacement non loin d’un troupeau de bisons et d’une forêt, je décide de placer mon hôtel de ville. La colonie commence avec des réserves correctes de nourriture, clous, planches, bois de chauffage, vêtements... qui sont placées sur le côté du bâtiment principal, en attendant de construire une réserve.
Une place de commerce est aussi disponible très vite, attenante à l’hôtel de ville, et le rythme de passage de charrettes de commerce est assez rapide (peut-être un peu trop). Le commerce est assez intuitif : en cliquant sur la zone adéquate, vous pouvez choisir ce que vous souhaitez, et le prix en or s’affichera.





Vous commencez avec 10 colons, et les bâtiments de production sont débloquables par paliers de population : alors que les bâtiments basiques comme le bûcheron sont disponibles tout de suite, d’autres nécessitent 13, 15 voire 20 colons. Cependant, tous les bâtiments de production sont visibles dans le coin inférieur gauche de l’écran, et sont classés comme dans Stronghold ou Anno en fonction de leur niveau de spécialisation.
Votre première tâche est de construire des habitations pour vos hommes et femmes (ça serait trop simple de les faire dormir dans l’hôtel de ville) ; au début, elles prendront la forme de simples tentes. C’est là que Depraved prend tout son sens : la construction est très poussée, notamment au niveau des matériaux. Pour une “simple” tente, il va vous falloir des clous, des planches et des cordages, la base de tout bâtiment. Et c’est le drame : le didacticiel est alors totalement paumé.
Que faire après cela ? Le joueur n’est plus guidé par la main mais comprend très vite que l’aide sera superflue voire inutile : il faut que la colonie survive. Le manque d’aide m’a néanmoins desservi puisqu’après avoir construit mes tentes pour abriter mes colons… je n’avais plus assez de clous pour ma cabane du bûcheron. J’ai donc dû en acheter.
Concernant l’acquisition des ressources, les gisements sont, comme dans Anno, signalés par un petit chariot en suspension rempli de minerai. La chasse, elle, fait penser à Stronghold : placez une cabane de chasseur près d’un troupeau de bison, et vous aurez la joie de voir votre fier colon abattre à bout portant une de ces bêtes puis le découper. Pareil pour le bois ou pour les bâtiments de transformation : les colons libres se ruent sur le moindre travail disponible alors que les autres attendront autour d’un feu de camp (quand je vous dis Stronghold, je ne rigole pas).




Un city builder avec du RPG
Là où Depraved innove, c’est dans sa gestion des colons. Ils ne sont plus des citoyens sans âme et juste là pour travailler, mais le joueur peut voir leur humeur, leur besoins (assez bien illustrés et qui permet d’avoir une vue d’ensemble rapide de ce qu’il manque) ainsi que son arme.
Car oui, les colons peuvent être armés pour se défendre contre les raids de bandits ou les attaques d’animaux sauvages... voire même se provoquer en duel. Il va sans dire qu’au delà de mes quelques heures de jeu, je n’ai pas eu à affronter ce genre de désagréments.
Depraved est un jeu sur le long terme : il faut attendre quelques heures pour débloquer tous les bâtiments et surtout toutes les possibilités. D’ici là, le jeu n’est pas lent ni ennuyant, mais peut décourager les joueurs cherchant un city-builder rapide.
L’ambiance y est très sympathique, et Depraved est déjà très bien pour un jeu en alpha sans date de sortie bien définie.
Depraved
- +Période et ambiance bien restituées
- +Jeu très complet
- +Petit côté RPG avec gestion de l’inventaire des colons
- -Graphismes pas exceptionnels
- -Didacticiel très vite largué
- -Une optimisation faite à la va-vite
Witz Rédacteur, Testeur, Chroniqueur, Historien
- « L'important n'est pas ce que l'on supporte, mais la manière de le supporter » Sénèque