The Eight Hundred : la guerre sino-japonaise à l'écran

L'Amiral
Thématique
Guerre sino-japonaise
2 septembre
2020

L'invasion de la Mandchourie par le Japon impérial puis les combats contre la Chine dirigée par Tchang Kaï-chek sont l'enfant pauvre du cinéma international.

Peu de réalisateurs se sont penchés sur cette époque mal connue du public occidental, mais qui porte surtout les germes du plus grand conflit à venir. Pis : la politique de la mémoire s'en est mêlée, et ce sujet est très sensible en Chine de nos jours suite à la prise de pouvoir par les communistes en 1949... et l'exil de la république de Chine (le camp nationaliste) sur l'île de Formose, devenue Taïwan.

Aujourd'hui encore, Taïwan revendique la Chine continentale comme sienne, tandis que Pékin ne reconnaît pas le régime de Taïwan. Bref, dans cette guerre froide entre les deux entités politiques, à n'en pas douter la mémoire du conflit sino-japonais est âprement disputée.

Sorti le 28 août dans les salles obscures chinoises, « The Eight Hundred » raconte la défense de l'entrepôt Sihang, à Shanghai, du 26 octobre au 1er novembre 1937. En pleine invasion japonaise de la ville, 452 soldats de la 88e division d'infanterie résistent pied à pied face aux troupes de l'empereur Hirohito... que les Européens coincés dans la concession toute proche peuvent voir, dans un terrible spectacle.

Pendant plusieurs jours, les Chinois vont repousser les forces d'invasion japonaises et inscrire une des pages les plus glorieuses du conflit. Pour ne pas révéler le véritable nombre de défenseurs aux Japonais, le commandant de l'unité donnera de fausses informations à une jeune scout, notamment à propos du nombre d'hommes à l'intérieur : 800 (d'où le titre du film).

Pas encore disponible en France (et on doute qu'il le sera un jour), la bande-annonce du film présente cependant un rythme très soutenu et des images de film de guerre qui peuvent tutoyer les cadors hollywoodiens du système.

S'il paraît étrange que Pékin mette à l'honneur des soldats nationalistes, il faut noter qu'un même film, avec le même titre, a été réalisé en 1976 à... Taïwan. Ce qui explique peut-être beaucoup de choses...