Un général de Napoléon Ier retrouvé en Russie
C'est une découverte exceptionnelle que des archéologues ont fait dans la petite ville de Smolensk en Russie : des fouilles dans un jardin public ont permis de mettre à jour une sépulture datant du Premier Empire... et dont les restes appartiennent, en toute vraisemblance, à un des généraux les plus efficaces de la Grande Armée.
Il manque en effet une partie des jambes à la dépouille : cette blessure correspond à celle reçue par le général Gudin de la Sablonnière lors de la bataille de Valoutino le 19 août 1812.
Le général Charles Étienne Gudin de la Sablonnière. Huile sur toile de Georges Rouget, 1839, musée de l'Armée.
Officier supérieur d'un grand prestige et s'étant déjà distingué de nombreuses fois depuis 1804, sa division renverse ce jour-là le centre russe et participe à l'écroulement du dispositif adverse. Au moment où le général Gudin vient observer la situation, un boulet russe le fauche, lui arrachant une jambe et lui endommageant gravement la seconde.
Malgré les soins du chirurgien Larrey (qui est obligé de l'amputer), Gudin décède trois jours plus tard dans la ville de Smolensk. Grand ami de Davout mais aussi de Napoléon Ier - qu'il a connu à l'école de Brienne - sa mort est ressentie durement par l'Empereur qui, dit-on, pleure à chaudes larmes son décès.
Le bulletin de la Grande Armée du lendemain le consacrera via les mots de Napoléon Ier : « le général Gudin était un des officiers les plus distingués de l'armée ; il était recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité ».
Son corps a été enterré sur place mais son coeur a été prélevé et demeure aujourd'hui dans sa sépulture au cimetière du Père Lachaise, à Paris. Des expertises ADN doivent être menées pour certifier l'appartenance de ces restes, mais les archéologues sont presque certains qu'il s'agit du général Gudin au vu des blessures reçues.