Grande femme de l'Histoire : Murasaki Shikibu

Mère des phoques
Thématique
Japon féodal (Ère Heian)
24 novembre
2014
Estampe de Murasaki Shikibu au temple Ishiyama par Hiroshige (© British Museum)

Son vrai nom est inconnu car les noms féminins n'avaient le droit à aucune trace écrite pendant l'ère Heian. Murasaki signifiant violet en Japonais, ce fut le surnom qui lui fut attribué à la cour. Shikibu, se traduit par “bureau de cérémonie”, indiquant le rang qu'occupait son père dans la société, son nom de famille est Fujiwara. Sa réputation de poétesse fut glorieuse.

Sa mère décède peu après sa naissance. La soeur ainée de sa mère qui aurait dû l'adopter meurt également très vite, ainsi elle se retrouve élevée par son père qui remarque chez elle un niveau de lecture et une curiosité intellectuelle dépassant de loin celle de son frère, Nobunori. Enfant, lorsque son père enseignait les kanjis à son frère, elle se postait derrière la porte pour apprendre. Plus tard, grâce à cela elle pu transmettre son savoir à l'impératrice Akiko. La tradition voulait que Murasaki soit élevée par les femmes de sa famille et inversement pour son frère, de ce fait les époux vivaient séparément. Les garçons apprenaient les kanjis et la littérature chinoise, les filles étudiaient les kanas et la poésie.

Elle se marie en 998 avec un homme de son clan, un cousin éloigné de 20 ans son aîné, qui décède du choléra trois ans plus tard, en 1001. Fait rare, pour une femme de son rang durant l'ère Heian, elle fut mariée bien après sa puberté, elle avait environ 25 ans. Il était interdit aux femmes aristocrates d'entrer en contact avec des hommes n'appartenant pas à leur famille. De son union naquit une fille, Kenshi, qui devient poètesse sous le nom de plume Daini no Sammi et par la même la 4ème génération de poète de sa famille maternelle. En 1006, Murasaki est appelée à servir la princesse Shoshi / Akiko, fille du 60ème Empereur Japonais Ichijo, en tant que dame d'honneur. Elle tient alors un journal qui détaille la vie quotidienne à la cour, source appréciée des historiens.

Le Genji monogotari dont elle est l'auteur est considéré comme le premier roman psychologique du Japon et parfois du monde même. Les dates auxquelles le roman fut commencé et terminé sont inconnues. Il compte 54 chapitres. Le premier texte narratif Japonais lui est aussi attribué, il s'agit d'un conte qui en réalité en comporte 7 et porte deux noms Taketori monogotari (Le conte du coupeur de bambou) ou bien Kaguya-hime no monogotari. Ses oeuvres reflètent les codes aussi bien esthétiques que comportementaux de la cour.

L'ère Heian sera suivie par l'ère Kamakura durant laquelle sera créée une compilation du nom de “36 femmes de chambre immortelles” qu'il faut traduire, en raison du contexte, par “36 poétesses immortelles” où le nom de Muraski Shikibu est inscrit. Malgrè sa notoriété son véritable nom est resté inconnu ainsi que ses dates de naissance et de mort. 973 est la date sur laquelle la postérité s'accorde le plus, elle aurait perdue la vie vers 41 ans.

La poétesse immortelle

Pour aller plus loin

  • M. Shikibu, Le journal de Dame Murasaki, par les éditions Penguin, 1996.
  • M. Shikibu, Le dit du Genji, par les éditions Vintage Books, 1990.
  • Gallinulus Pinguis Sainte-Mère des bébés phoques, Rédactrice, Testeuse, Chroniqueuse
  • "Personne ne peut longtemps présenter un visage à la foule et un autre à lui-même sans finir par se demander lequel est le vrai" Nathaniel Hawthorne