Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Linux
ÉditeurParadox Interactive
DéveloppeurParadox Development Studio
Date de sortieJuin 2017

Europa Universalis IV : Third Rome

Roi de Dreamland
Thématique
Époque moderne
7 juillet
2017

Vous connaissez désormais la musique. Voici un énième DLC d’Europa Universalis IV consacré ce coup-ci à la Sainte Mère Russie.

Sorti dans un contexte trouble où le développeur suédois doit se justifier et faire face à des critiques de la part de ses joueurs concernant le prix de ses jeux, Third Rome parviendra-t-il à satisfaire les exigeants joueurs d’Europa Universalis IV ?

La Russie... sérieusement ?

La première chose qui frappe avec Third Rome, c’est son sujet. Le DLC est consacré à la Russie et se propose, selon la logique propre aux extensions des jeux Paradox, d’en améliorer l’expérience de jeu avec des mécaniques lui étant propres. On vise donc une fois de plus à personnaliser l’expérience de jeu avec des éléments de gameplay uniques pour le joueur qui choisira de mener la Moscovie ou Novgorod.

Toutefois, faisons ici un premier arrêt. Il y a de cela quelques mois, Paradox Interactive nous sortait un DLC intitulé « Cossacks ». Alors oui, ce dernier se concentrait sur l’Europe centrale et orientale, et non pas sur les terres russes à proprement parler... mais franchement, la nuance est très faible.

Si vous suivez mes tests depuis quelques temps sur HistoriaGames, vous saurez que j’affectionne particulièrement les jeux de Paradox Interactive. Malgré cette affection, Third Rome, s’il n’est pas le DLC de trop pour Europa Universalis IV, commence fortement à y ressembler.

Test d'Europa Universalis IV : Third Rome

On n'aurait pas fini par faire un peu le tour à force ?

C’est la question que je me suis posé en testant ce DLC, énième à sortir pour Europa Unviersalis dont la version 1.0 a déjà 4 ans. Comprenez-moi bien. Third Rome ajoute encore de la richesse à Europa Universalis IV, et ce n’est pas un mauvais DLC à proprement parler... Mais les maigres innovations qu’il apporte au jeu sont trop limitées ou superflues, loin d’être essentielles et bien inspirées.

En comparaison avec le récent « Mandate of Heaven » consacré à l’Extrême Orient et à l’empire chinois, Third Rome fait pâle figure avec un contenu des plus maigre, pour un prix, certes, un peu moins élevé qu’à l’accoutumée.

C’est que Third Rome n’est pas un DLC comme les autres. Il inaugure la série de ce que Paradox appelle les « Immersion Packs ». Ces DLCs seront vendus deux fois moins chers que les extensions massives (soit 10 euros) et ils se concentreront sur un seul pays pour en améliorer l’expérience de jeu avec des mécaniques lui étant propre. On peut donc comprendre que le contenu soit plus limité, mais je suis loin d’être fan du format choisi.

Test d'Europa Universalis IV : Third Rome

Au niveau des ajouts les plus utiles, on notera une refonte du système gouvernemental des Etats russes. Les « Tsardoms » peuvent désormais par exemple réclamer des régions entières en lieu et place de simples provinces. Plutôt utile et malin, vu l’immensité des régions convoitées par la Russie. Aussi, on ne perdra plus de temps à revendiquer les provinces une par unes au prix d’un réseau d’espionnage interminable qui mobilise de façon excessive votre diplomatie.

Test d'Europa Universalis IV : Third Rome

Autre ajout utile, mais loin d’être révolutionnaire : celui de conférer à la religion orthodoxe un système d’icônes saintes célébrées et vénérées. Ainsi, au prix d’une partie de votre autorité patriarcale, vous pourrez pendant un temps donné lancer le culte d’une icône sainte et en retirer des bonus divers et variés selon l’icône en question (militaires, diplomatiques…) Cela tend à personnaliser légèrement davantage la religion orthodoxe au sein d’Europa Universalis IV.

Par ailleurs, le gouvernement russe génère lentement des points qui permettent de prendre des réformes lui étant propre. Cet ajout est assez superflu et n’apporte quasiment rien au jeu. Vous pourrez ainsi lever des bataillons de Streltsys, unités d’élites russes. Une autre capacité vous offrira la possibilité de réduire la puissance des mouvements rebelles ou d’augmenter le degré de centralisation de l’Etat en limitant les autonomies locales. Ces réformes sont assez peu utiles et elles sont loin de constituer l’ajout le plus inspiré, le plus intelligent, ou le plus révolutionnaire dont Europa Universalis IV a été l’objet en quatre ans.

Test d'Europa Universalis IV : Third Rome

Hormis ceci…pas grand-chose à dire, si ce n’est quelques ajouts de gameplay spécifiques à la colonisation russe.

La mise à jour gratuite accompagnant la sortie du DLC continue pour sa part le travail titanesque de perfection de l’IA et de limitation des bugs.

6.5
Europa Universalis IV : Third Rome

Peu inspiré et pas forcément nécessaire

Third Rome continue à approfondir Europa Universalis IV, mais très légèrement et de façon maladroite, là où les précédents DLCs le faisaient bien mieux. Ce n’est pas le DLC de trop, mais c’est une première alerte qui doit indiquer à Paradox que l’on s’en approche. Je ne suis personnellement pas du tout convaincu par le nouveau format des « Immersion Pack ».

Après, il convient de rappeler que ce DLC est vendu moins cher et se réclame moins ambitieux que ses prédécesseurs. Le développeur l’avait annoncé. Il a par ailleurs été développé relativement rapidement comparé à Mandate of Heaven. Toutefois, Third Rome accouche d’un contenu au rabais et décevant par rapport à ses aïeux de la grande famille des extensions de chez Paradox Interactive. Sans être mauvais, il n’est simplement pas à la hauteur. Je le recommanderais donc aux afficionados d’Europa Universalis IV qui ont plusieurs centaines, voire milliers d’heures de jeu et qui sont atteint de collectionnite aigue. Pour les autres joueurs, moins impliqués, vous pouvez passer votre tour, Third Rome n’est absolument pas un DLC indispensable pour Europa Universalis IV.

Intérêt historique :Third Rome, et c’est bien là son mérite principal, soigne l’image de la Sainte Russie à travers les âges. Historiquement parlant, il y va de sa petite pluvalue.
  • +Quelques ajouts utiles pour la Russie : la colonisation et les revendications massives
  • +La religion orthodoxe plus soignée
  • +Un contexte historique toujours soigné
  • +Le prix, moins cher qu’un DLC majeur
  • -Doublon avec Cossacks et pas vraiment nécessaire
  • -Trop peu d’ajouts utiles et inspirés
  • -Presque le DLC de trop…
  • -Le nouveau format des Immersive Pack, très moyennement convaincant

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952