Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Linux
ÉditeurParadox Interactive
DéveloppeurParadox Development Studio
Date de sortieSeptembre 2018

Europa Universalis IV : Dharma

Roi de Dreamland
Thématique
Époque moderne
12 octobre
2018

C’est désormais un rendez-vous habituel sur HistoriaGames pour tous les fans inconditionnels des titres de Paradox Interactive : celui du test du dernier DLC en date.

Après Cradle of Civilization s’intéressant au Moyen-Orient et Rule Britannia qui traitait du monde britannique, voici venir la douzième extension majeure pour Europa Universalis IV, j’ai nommé : Dharma.

Direction le sous-continent indien pour une nouvelle plongée immersive via le développement de nouvelles mécaniques de jeu se concentrant sur une zone géographique précise. La recette est désormais connue et le mode opératoire phare de Paradox est une nouvelle fois appliquée selon des modalités qui furent déjà apportées à la Russie, à l’archipel britannique et plus récemment au Moyen-Orient. Personnalisation accrue de certains pays de la zone, nouvelles mécaniques de jeu exclusives leur étant consacrées, nouveaux événements historiques... le tout est accompagnée par une mise à jour gratuite offrant à tous les joueurs assez de nouvelles fonctionnalités pour leur donner envie d’investir dans le DLC payant en vue de pleinement profiter du jeu.

Ce Dharma vaut-il vraiment la dépense ? Réponse avec notre test.

Un approfondissement du gameplay d'une zone très intéressante, mais relativement méconnue

Pour l’amateur d’Histoire, le sous-continent indien n’est pas toujours une zone du monde très connue avant l’arrivée des puissances colonisatrices. Pourtant, cette vaste région fut si riche et prospère que les Anglais eurent tôt fait de considérer le Raj Britannique comme « le joyau » de leur empire colonial. Le sous-continent indien dispose d’une Histoire riche et passionnante.
Force est donc de constater que le choix de s’attarder sur cette région du monde et de lui consacrer un DLC semble dès lors pertinent, même s’il faut rappeler que les nations indiennes avaient déjà subies un petit lifting depuis la sortie du jeu.

Ce coup-ci néanmoins, la personnalisation des mécaniques de gameplay propre aux entités du sous-continent indien va bien plus loin. Qu’il s’agisse du système religieux ou culturel, mais aussi des « arbres de mission » des nations indiennes, tout a été repensé pour offrir au joueur qui ferait le choix de prendre un pays du secteur une expérience personnalisée et approfondie. Cela permet également dans une certaine mesure de donner aux nations indiennes des armes adéquates leur permettant de résister et d’avoir leurs chances face au colonisateur européen lorsque celui-ci fait son apparition dans le jeu.

Test d'Europa Universalis IV : Dharma

Aussi, la démarche de Paradox de vouloir toujours plus offrir de profondeur et de réalisme à son joueur est louable, mais elle pourrait commencer à faire mal au portefeuille à la longue. Si certaine des fonctionnalités sont gratuites, comme par exemple l’apparition de nouveaux pays et de nouvelles provinces au niveau du sous-continent indien, d’autres restent bel et bien réservées aux seuls possesseurs du DLC.

Un nouveau système de réformes gouvernementales qui fait sens

Ajout majeur du DLC, les réformes gouvernementales font leur apparition et il faut dire que cette fonctionnalité était attendue par de nombreux joueurs tant le système précédent manquait de souplesse et de réalisme.

Auparavant, pour changer de type de gouvernement, il vous suffisait d’atteindre une technologie administrative et le changement se faisait d’un simple clic. Autrement dit, vous vous couchiez le samedi 23 août, vous vous réveilliez le dimanche 24, et sans crier gare, votre monarchie absolue s’était transformée d’un coup, en un claquement de doigt, en une monarchie administrative. Point de mécontentement, ni de signe avant-coureur et encore moins de processus mené sur le long terme... tout se faisait dans l’immédiateté, ce qui était loin d’être réaliste.

Test d'Europa Universalis IV : Dharma

Désormais, chaque pays aura un solde de progrès vers la réforme qui croira plus ou moins vite selon le degré de prospérité et la stabilité interne. À chaque fois qu’il aura accumulé assez de points de progrès vers la réforme, le joueur pourra progresser dans les différentes réformes gouvernementales qui lui seront proposées.

Le système permet là encore davantage de fluidité et de personnalisation dans le gouvernement et les divers avantages qu’il octroiera. C’est une bonne idée qui fournit et offre une progression plus réaliste au regard de l’Histoire.

À partir d’un certain niveau de réforme, vous pourrez alors envisager de devenir une République par exemple. Tout l’intérêt résidera alors dans le fait de prendre des réformes adaptées à ce type de régime et qui faciliteront votre transition politique vers un nouveau type d’Etat. Cela permet également de pouvoir proclamer une république sans nécessairement avoir à passer par la case « révolution », mais de suivre un lent cheminement de votre Etat vers ce type de régime.

Paradox parvient donc à insérer ce système entre plusieurs autres mécaniques déjà présentes dans le jeu sans pour autant qu’il y ait superposition ou encombrement, et c’est une bonne chose qu’il convient de signaler.

Le système des ordres repensé : une nécessité plus que bienvenue

Autre nouveauté apportée par Dharma, les différents ordres de votre pays (en général Clergé, Noblesse et Bourgeoisie) qui étaient intégrés à Europa Universalis IV depuis l’expansion « Cossacks » ont été repensés.

Auparavant, si un ordre atteignait 80% d’influence, il provoquait un coup d’Etat. Ce système, contraignant, manquait là encore de souplesse. Paradox Interactive y remédie dans son DLC et nous propose une gestion des ordres plus souple qui permet davantage de jouer avec les différents leviers d’influence les caractérisant.

Ainsi, vous pourrez obtenir plus des différents ordres, mais vous aurez toujours intérêt à maintenir un certain équilibre entre eux, sans quoi votre pays pourrait bien imploser.

Test d'Europa Universalis IV : Dharma  Test d'Europa Universalis IV : Dharma

Hormis cela, les nations européennes qui s’aventureraient du côté de l’Inde voient également leurs possibilités d’actions être diversifiées et renforcées, avec notamment de nouvelles actions possibles et offertes au joueur vis-à-vis des compagnies commerciales, via un système de charte qui permet de s’établir diplomatiquement en Inde sans passer par la voie des armes et de la conquête purement militaire.

D'autres ajouts mineurs complétés par les mises à jour gratuites « Moghols »et « Poland »

La sortie de Dharma s’est conjuguée avec celle de la mise à jour gratuite vers la version « Moghols » du jeu, elle-même complétée depuis par une autre mise à jour gratuite, la version « Poland ».

Ces deux mises à jour apportent leurs lots de petites nouveautés, y compris au niveau du système des institutions, repensé une fois de plus, vous l’aurez deviné, avec davantage de souplesse dans le rythme de propagation de ces dernières.

En fait, tout se passe comme si dans ses DLC payant, Paradox proposait des grandes nouveautés de contenus qui étaient par la suite équilibrées dans le cadre des mises à jour gratuites. Le système fait sens et permet de corriger certains déséquilibres dans le jeu.

Test d'Europa Universalis IV : Dharma

Pendant longtemps, le système des institutions a pénalisé certaines nations du jeu de façon trop injuste. Par exemple, un pays européen se situant un peu loin du lieu de naissance de l’institution « colonialisme » pouvait prendre un retard technologique conséquent, ce qui historiquement ne semble pas trop se justifier.

Désormais, la propagation et la diffusion des institutions dans le monde se fait de façon moins exclusive et moins punitive, et ce n’est là que l’un des nombreux petits ajouts de ces deux mises à jour qui sont pour le coup totalement gratuites.

La mise à jour « Poland » permet par ailleurs d’augmenter le degré de personnalisation de l’expérience de jeu pour un joueur qui chercherait à mener la République des deux-nations vers la gloire. Coincée entre les sphères d’influences du Saint-Empire et de la Russie, avec également un Danemark expansionniste dans le voisinage et l’Empire ottoman qui menace la Moldavie au sud, la Pologne est une nation cernée de rivaux, mais très intéressante à jouer dans Europa Universalis IV.

Petit bonus

Lors d’une partie solo en mode « non ironman », si vous entrez la commande « syntheticdawn » dans la console du jeu, vous verrez l’un des pays de la carte être remplacé par des robots synthétiques provenant du jeu Stellaris, également développé par Paradox Interactive. Ces derniers lanceront alors l’invasion de la Terre et il y a fort à parier qu’ils viseront l’éradication de l’espèce humaine. Un petit bonus bien marrant qui forme une passerelle entre plusieurs jeux de l’univers développé par Paradox Interactive.

Test d'Europa Universalis IV : Dharma
6.5
Europa Universalis IV : Dharma

Bon, mais un poil trop cher
Dharma est un DLC qui s’inscrit dans la trajectoire des DLC les plus récents développés par Paradox pour Europa Universalis IV. A chaque fois, la stratégie est la même : prendre une région précise du monde et augmenter son degré de personnalisation via l’implémentation au jeu de mécaniques propres aux pays la composant. En s’intéressant au sous-continent indien, Dharma fait un choix très intéressant et force est de constater que le contenu est réussi. Néanmoins, au prix où il est actuellement proposé, Dharma semble un peu cher. En effet, il propose moins de contenu que n’en proposait « Cossacks », « Rule Britannia » ou encore « Cradle of Civilization ». Nous ne saurions donc que trop recommander cet achat aux seuls afficionados d’Europa Universalis IV, ceux dont le nombre d’heures de jeu se chiffre en centaines, pour ne pas dire parfois en milliers.
Intérêt historique :Dharma se focalise sur le sous-continent indien, une zone à l’Histoire passionnante totalement absente de nos programmes d’Histoire avant la colonisation par les puissances européennes. Qui en effet connait en détails l’Histoire de l’Empire moghol en France de nos jours ? Peu de monde je pense. En ce sens, son intérêt historique est considérable.
  • +De nouvelles mécaniques toujours plus approfondies pour une zone du monde très intéressante
  • +Le système des réformes gouvernementales, plus souple
  • +Le nouveau système des ordres, moins contraignant
  • +La nouvelle gestion des institutions, plus réaliste
  • -Un contenu un peu faiblard pour le prix demandé

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952