Info sur le jeu
PlateformePC Windows
Éditeur1C Company
DéveloppeurHaggard Games
Date de sortieSeptembre 2007

Death to Spies

Le_Moine
11 juin
2013

Les jeux sur la Seconde Guerre mondiale sont peut-être nombreux mais rares sont ceux qui nous plongent du côté soviétique. Les jeux d'action/infiltration sont, quant à eux, peu nombreux. Du coup quand un petit studio russe décide de combiner les deux on ne peut être qu'intéressé ! Et c'est ainsi qu'on se plonge dans l'aventure Death to Spies.

Il y a forcément une amicale d'anciens nazis ou un club ou une association...

Dans Death to Spies, vous incarnez un agent du SMERSH. Cet acronyme (Смерть шпионам ! » « Smiert chpionam ! ») désignait l'expression « Mort aux Espions (Death to Spies) ». Il s'agissait du département de contre-espionnage soviétique pendant la seconde guerre mondiale. Son but principal était d'éliminer les traîtres, déserteurs, espions et éléments criminels de l'Armée Rouge. Directement sous les ordres de Staline, ce « service » avait pour but de s'infiltrer et de nettoyer n'importe où en Europe sans que personne n'en remarque la présence.

Avec la variété de missions que le SMERSH pouvait accomplir, on était en droit d'attendre d'un jeu basé sur ces événements, une variété tout aussi importante. Et c'est le cas ! Durant ses 11 missions, Death to Spies va nous faire voyager mais aussi nous en faire voir de toutes les couleurs. Meurtre, vol de documents, remplacement de documents par des faux, kidnapping (!), sabotage, espionnage... Les objectifs sont bien plus variés que dans les références du genre (Splinter Cell ou Hitman). Les situations sont ainsi diversifiées et n'appliquent pas le même schéma continuellement. Un véritable plus.

Ce qui a de bien avec les jeux d'infiltration, c'est que l'on sait d'avance à quelle sauce l'on va être mangé ! Ici pas question de se la jouer Steve McQueen, car la sauce est très très piquante ! En effet, made in Russia oblige, Death to Spies est un jeu difficile. C'est là son principal défaut car ça le rend peu accessible et bien énervant pour les autres. Et oui, le jeu est assez réaliste et souhaite offrir une aventure pleine de challenge. Ainsi, tuer un ennemi par balle c'est l'impossibilité de récupérer son costume pour mieux s'infiltrer derrière les lignes ennemies. De même, le couteau peut détruire un costume ennemi... et oui, Death to Spies se veut réaliste ! Il faut donc ruser, piéger tout ce que l'on peut (objets, corps, portes) ou surtout... passer par derrière ! Chloroforme et couteau étant les deux armes les plus efficaces du jeu pour mener ses missions à bien.

Et ce n'est pas tout, l'IA ennemie est très poussée ! Les allemands ne sont pas myopes, et sont même plutôt des aigles ! Il est donc très facile de se faire repérer. Et dans ce cas, on devient vite un lapin russe, l'ennemi ouvrant le feu sans trop d'hésitation. Paradoxalement l'IA a des « coups de folie » assez étrange et parfois abandonnera la poursuite dès les premières secondes. Pourquoi ? On ne sait pas. Ce défaut confère à certains niveaux une difficulté aléatoire assez peu agréable.

Pour le reste, Death to Spies est un jeu d'infiltration classique sans grande nouveautés. Plus réaliste et plus fouillé que les ténors, certes, mais les habitués du genre ne seront pas perdus... d'autant plus que toutes les capacités sont disponibles dès le début du jeu. Enfin, n'enterrons pas si vite ce Death to Spies qui peut s'avérer surprenant tout de même. En effet, le titre propose des missions non linéaires. La même mission peut se jouer de manière diamétralement différente, d'autant plus que l'IA peut réagir (sans « bugs » cette fois-ci) différemment.

Il est également possible de piloter certains véhicules (comme la moto-sidecar BMW R75).

Du côté de la réalisation graphique, on doit avouer qu'Haggard Games a fait du bon boulot. Sans être une claque visuelle, le jeu offre une réalisation de qualité et surtout une belle variété des décors. L'ensemble est même assez détaillé et offre une belle plongée dans cette époque de la Seconde Guerre mondiale si souvent exploitée. Le plus de Death to Spies c'est de proposer des localisations réelles. On ne sait pas si elles sont basées ou non sur de véritables missions du SMERSH, mais tout est tiré de décors bien réels. Un plus non négligeable. Aussi, les maps sont assez grandes et offre une liberté d'action bien plus poussée que dans les autres jeux d'infiltration.

Vous avez la déplorable habitude de survivre

La composante sonore du titre est, elle aussi, de bonne facture. Même si certaines musiques plus typées Medal of Honor peuvent sembler en décalage avec le style du jeu, il faut avouer que nos oreilles seront agréablement servies par la bande son de ce jeu. Rien d'extraordinaire non plus, mais un résultat de bonne facture.

Au final ce Death to Spies est une belle surprise ! Sorti un peu de nul part, 1C a bien fait d'éditer le jeu d'Haggard Games. Moins grand public qu'un Splinter Cell ou un Hitman, le jeu n'en est pas moins un bon titre ! Un indispensable même pour les amoureux d'infiltration et de Seconde Guerre Mondiale.

Malheureusement, le jeu rate la perfection. La faute à une difficulté bien trop extrême (même en facile) et ce à cause d'une IA très poussée et à la vue d'aigle qui ne laisse place à aucune erreur. On aurait aimé un meilleur dosage de la difficulté afin que le jeu puisse plaire à un public plus large. Car, en l'état, le soft sera surtout un calvaire pour beaucoup de non-initiés et rebutera les moins patients. C'est là le défaut qui plombe ce Death to Spies, ce qui est vraiment regrettable tant le jeu a de qualités !

Quoi qu'il en soit, le soft a de quoi vous occuper pendant une douzaine (voire le double suivant votre niveau de jeu) et sans vous lasser !

8.0
Death to Spies

Death to Spies est un titre surprenant et prenant ! Malgré un contexte déjà pas mal exploité, le soft d'Haggard Games apporte un petit peu de fraîcheur aux jeux d'infiltration et aux jeux vidéo inspirés de la Seconde Guerre Mondiale. Le titre est de grande qualité mais pêche par une difficulté décourageante et une IA exigeante.
Intérêt historique :
  • +L'ambiance
  • +Liberté d'action
  • +Variété des missions
  • +Réaliste
  • +Original malgré un contexte déjà bien exploité
  • -L'IA pas toujours égale
  • -Difficulté repoussante

  • Le_Moine Fan de Rallye et des brunes, Ancien membre d'HistoriaGames
  • « La fin de l’espoir est le commencement de la mort. » De Gaulle
    « If in Doubt, flatout. » Colin McRae