Info sur le jeu
PlateformePC Windows
Éditeur
  • Matrix Games
  • Slitherine
DéveloppeurWestern Civilization Software
Date de sortieAvril 2015

Brother against Brother : The drawing of the Sword

Zglub
Thématique
Guerre de Sécession
8 mai
2015

À l'heure où le Vieux Continent commémore trois conflits majeurs (bicentenaire de Waterloo, centenaire de la Grande Guerre, 70 ans de l'armistice de la 2ème GM), aux États-Unis, il y a 150 ans à peine, prenait fin la guerre ayant causé le plus de pertes parmi les soldats américains : la Guerre de sécession.

Hasard du calendrier ou acte conscient, c'est justement le moment choisi par Western Civilization Software et Matrix Games pour sortir Brother against Brother : The drawing of the Sword, simulation tactique au tour par tour de quatre batailles ayant eu lieu au début de cette guerre. Ce jeu avait déjà fait l'objet d'une petite présentation lors du Home of Wargamers 2014. Que vaut-il maintenant après cette longue gestation ?

Les bonnes résolutions ???

Je ne parle pas des résolutions que l'on prend le 1er janvier et que l'on oublie le 2. Non, je parle ici de la résolution de l'écran. Autant commencer le test par les choses qui fâchent, pour une fois. Sachez que sur certaines cartes graphiques, le jeu sera franchement injouable au-delà d'une résolution supérieure à 1024X768. Choisir une option relèvera du parcours du combattant. Ce problème est connu depuis longtemps, mais bon, il demeure... Je trouve cela dommageable, surtout que le jeu en lui-même est loin d'être mauvais.

Toujours d'un point de vue graphique, il vaut mieux décider d'afficher les unités sous la forme de symboles OTAN, plutôt que la représentation sous la forme de silhouettes de soldats. Sur ce point, on est loin de ce que l'on peut attendre à l'heure actuelle.

Même si ces points semblent secondaire pour un jeu de ce type, il convient malgré tout de les relever, afin d'informer de potentiels acquéreurs sur ce qui les attend.

Personnellement, le fait de devoir baisser la résolution de l'écran à chaque fois fait que, pour une fois, tester un jeu s'est plus apparenté à une corvée qu'à du plaisir, bien que, je le répète, le jeu est très intéressant.

Brother against Brother
Brother against Brother  Brother against Brother

Venons en aux faits...

Donc, Brother against Brother est axé sur quatre batailles du début de la guerre de sécession : la première bataille de Manassas (ou Bull Run), Williamsburg, Wilson's creek et enfin Mill Springs. À première vue, il semble que d'autres batailles fassent l'objet d'extensions ou de stand-alone, mais cela reste à confirmer.

Le jeu est au tour par tour, sur une carte essayant de reproduire le plus fidèlement possible les champs de bataille. Le développement des cartes à d'ailleurs fait l'objet de longues recherches historiques et d'analyses topographiques pour coller le plus possible à l'histoire. Sur ce point, le pari semble gagné. Les cartes sont recouvertes d'hexagones pour régler le déplacement des unités.

L'échelle de jeu est le régiment, même s'il peut y avoir la possibilité de diriger des bataillons indépendants lors de certaines batailles. Chaque tour de jeu représente 20 minutes en temps réel.

Au niveau des types d'unités présentes, il y a bien entendu l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie, les états-majors (de différents niveaux : armée, corps, division, brigade), mais également des unités de ravitaillement, très importantes pour permettre aux troupes de continuer à se battre efficacement.

Importance de la chaîne de commandement

Si le joueur fait agir principalement des unités représentant des régiments, ceux-ci n'évoluent pas seuls sur le champ de bataille. En effet, chaque régiment fait partie d'une brigade, elle-même évoluant au sein d'une division. Les divisions sont reprises dans un corps d'armée. L'échelon suprême étant le chef d'armée. Chacun de ces échelons est dirigé par un général. Signalons à ce sujet qu'une grande partie des généraux présents fait l'objet d'une petite biographie qu'il est possible de consulter en effectuant simplement un clic-droit sur le portait du général.

Chaque général possède 6 caractéristiques : initiative, tactique, commandement, leadership, cavalerie et artillerie. Ces caractéristiques influencent le comportement des unités qui leur sont subordonnées, et seront mieux à même de réagir en cas de changement d'ordre, par exemple.

Les actions que pourront effectuer un régiment sont tributaires des ordres donnés au niveau de la brigade, premier relais dans l'échelle de commandement. Si la brigade a comme ordre de marcher, les régiments qui la composent ne pourront pas approcher à moins de 4 hexagones d'une unité ennemie, tandis que si l'ordre est d'avancer, elle pourra approcher jusqu'à 2 hexagones. Pour aller au contact, l'unité devra avoir un ordre d'assaut ou de charge.

Bien entendu, il est possible de changer l'ordre donné à une brigade. Mais pour que cela se passe du mieux possible, il faudra que le général de brigade se trouve dans le rayon de commandement du général de division, qui idéalement devrait être lui-aussi dans le rayon de commandement du général de corps d'armée... D'où l'importance de placer les généraux à bonne distance de leurs subordonnés, sans toutefois les exposer. Pour pouvoir tenir compte du changement d'ordre, le général de brigade devra passer un test d'activation (sorte de jet de dés). En cas d'échec à ce test, l'ordre ne prendra effet qu'à la fin du tour.

Si les généraux de brigade ont le plus d'options en termes d'ordres disponibles (7 au total), les échelons supérieurs ne sont pas inactifs pour autant. Ainsi, un général de division aura la possibilité de désigner un hexagone comme étant une cible prioritaire si jamais une unité ennemie venait à s'y trouver. Les unités amies attaquant cet hexagone bénéficieront alors d'un bonus conséquent, et peut-être même de la possibilité d'effectuer une seconde attaque lors du tour.

Les commandants de corps d'armée bénéficieront d'un certain nombre d'unités de reconnaissance, en fonction de leur caractéristique « tactique ». Ces unités, non représentées sur la carte, pourront se voir désigner un hexagone précis et dévoileront les unités ennemies éventuellement cachées. Une autre option offerte aux commandants de corps d'armée est la possibilité de coordonner les attaques divisionnaires.

Enfin, le général commandant une armée pourra accorder aux unités d'une division un bonus de mouvement, afin d'occuper une position cruciale ou de renforcer un point particulier du champ de bataille.

Brother against Brother
Brother against Brother  Brother against Brother

En bas de l'échelle de commandement...

L'unité de base est donc le régiment (ou la batterie pour l'artillerie). Ces unités sont caractérisées par différentes valeurs. Il y a bien entendu les effectifs, mais également l'état de préparation, le moral, le nombre d'officiers les commandants (ainsi que les subalternes pouvant remplacer un officier blessé ou tué), mais également une description de l'armement utilisé, qui va influencer sur la distance à partir de laquelle l'unité pourra ouvrir le feu.

Il est également possible d'agir directement sur une unité, indépendamment des ordres donnés au niveau de la brigade. Ainsi, il est possible de changer la formation d'une unité : colonne, ligne, tirailleur. Les unités de cavalerie peuvent également démonter. L'artillerie peut effectuer un tir de contre-batterie. Les unités peuvent se voir interdire de charger une unité ennemie, ou au contraire, leur en laisser la possibilité, voire l'obligation de charge une unité ennemie à portée.

Enfin, il est possible d'ordonner à une unité de se rendre, pour éviter d'accumuler des pertes inutiles, et de voir ainsi chuter inutilement le moral du camp dirigé.

Pour certaines unités qui se sont particulièrement distinguées au cours des différentes batailles, il est également possible d'afficher un petit texte présentant l'unité, ainsi que son histoire, ses faits d'armes... Très intéressant pour celui qui est passionné par cette période ou simplement pour en apprendre un peu plus sur le conflit.

Et le gameplay ?

La gestion des ordres et le déplacement des unités se fait tout simplement d'un clic de souris. Il suffit de sélectionner l'unité ou le général, de cliquer sur l'hexagone où l'on souhaite que l'unité se déplace, ou sur l'ordre à donner, et tout se fait automatiquement. Bien entendu, le déplacement des régiments se fera en fonction des ordres de sa brigade, ce qui fait que le régiment pourra aller plus ou moins près de l'ennemi.

Au niveau des combats, il n'y a pas à proprement parler d'ordre à donner. Si une unité ennemie est repérée, elle sera attaquée soit à distance, soit au corps-à-corps si l'unité a pu s'approcher suffisamment.

Une fois que le joueur a donné ses ordres, les combats sont résolus, et ensuite l'ordinateur fait agir ses unités. Ensuite, un petit résumé du tour apparaît, indiquant les événements du tour qui vient de se dérouler (unité en déroute, perte d'un général…) ainsi que les pertes survenues suite aux combats.

Quant à la carte en elle-même, chaque hexagone indique les différents éléments de terrain présents (bois, fortifications éventuelles, niveau d'élévation…). Des objectifs sont également présents sur la carte. Pour prendre un objectif, et ainsi marquer des points de victoire, il faut qu'une unité occupe l'hexagone. Les généraux ne peuvent s'emparer d'un objectif. Il faut une unité combattante. Par ailleurs, certains objectifs ne peuvent être pris que par un camp particulier.

Enfin, un point d'interrogation est présent sur certains hexagones. En effectuant un clic-droit sur ces hexes, un petit texte apparaît et donne des informations complémentaires sur cet endroit du champ de bataille et de son rôle lors de l'affrontement en question. Une fois de plus, on ne peut que souligner la qualité du travail de recherche historique qui a été réalisée.

Sur la partie gauche de la carte, il y a deux onglets. Le premier est l'ordre de bataille des forces à disposition du joueur. Un simple clic sur une des unités de la liste centre directement la carte sur cette unité. Très pratique lorsqu'il s'agit, par exemple, de ramener un régiment dans le rayon de commandement du général de brigade.

Le deuxième onglet indique les renforts qui doivent arriver, ainsi que leur heure d'arrivée.

Brother against Brother
Brother against Brother  Brother against Brother

Quant au contenu proposé

Comme indiqué au début du test, le jeu se concentre sur quatre batailles. Cependant, pour chaque bataille, le jeu propose soit des scénarios alternatifs (du genre Et si…), soit la possibilité de commencer à jouer alors que la bataille fait rage depuis un laps de temps plus ou moins variable. Ce qui fait au total une quinzaine de scénarios disponibles.

Signalons aussi qu'il y a quatorze niveaux de difficultés, même si les différences entre certains niveaux ne sont pas toujours perceptibles.

7.0
Brother against Brother : The drawing of the Sword

Abstraction faite des problèmes techniques et graphiques, Brother against Brother est un bon jeu, très fouillé d'un point de vue historique. L'échelle de commandement doit rester au centre des préoccupations du joueur, qui devra veiller à assurer une bonne interaction entre les différents niveaux de commandement. Le seul regret est peut-être le nombre limité d'actions à certains niveaux. Les cartes sont jolies, très lisibles et assez détaillées. Sans être le jeu de référence sur la guerre de Sécession, Brother against Brother mérite qu'on s'intéresse à lui, surtout si de nouveaux contenus font leur apparition.
Intérêt historique :À ce niveau, le jeu est irréprochable. Les recherches effectuées au niveau des lieux où se sont déroulés les affrontements, l'ordre de bataille assez complet, les anecdotes sur les unités ou sur certains sites particuliers ne font qu'accentuer la crédibilité de Brother against Brother quant au contenu proposé. L'importance accordée à la chaîne de commandement retranscrit également les contraintes de l'époque.
  • +Le travail de recherche historique, tant au niveau des forces en présence que de la topographie des lieux
  • +Gameplay simple et intuitif
  • +Manuel de jeu assez complet
  • +Importance de la chaine de commandement
  • -Problèmes de gestion de certaines cartes graphiques
  • -Graphismes des unités (mieux vaut utiliser les symboles OTAN)
  • -Pas de localisation française

  • Zglub Le Wargamer belge, Ancien membre d'HistoriaGames
  • "La guerre! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires." G. Clémenceau