Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • PlayStation 3
  • Xbox 360
ÉditeurUbisoft
DéveloppeurUbisoft Montréal
Date de sortie
  • 16 novembre 2007 (PS3, Xbox 360)
  • 11 avril 2008 (PC)

Assassin's Creed

Orochti
Thématique
Moyen-âge, Croisades
15 août
2012

Assassin's Creed, ou pour les petits français « Le Crédo des Assassin » est une grande série qui a laissé sa marque au sein de l'univers des jeux vidéo. Et pourtant, le premier jeu ne devait être qu'un simple essai technique pour Ubisoft ! En effet, les développeurs n'aurait jamais cru que le jeu aurait eu autant de succès et de renommé sur la culture vidéo ludique. Assassin's Creed a su ainsi se créer un nom dans cet univers, et nous allons aujourd'hui présenter l'ainé de la série éponyme.

Jouer un assassin...

Intéressons-nous d'abord à l'histoire qui se mérite d'être originale en mélangeant à la fois un soupçon de science-fiction, avec une grande base de réalité historique. D'ailleurs, le jeu démarre en nous annonçant haut et fort : « Le jeu est inspiré d'événements et de personnages historiques réels. » Nous y reviendrons plus tard.

Toujours est-il que nous contrôlons Desmond, un jeune homme dont nous n'en savons finalement que très peu sur lui. On apprend rapidement qu'il est retenu prisonnier par Abstergo, une grosse compagnie multinationale, qui a besoin de lui ou plutôt de ses ancêtres. En effet,  Abstergo sont à l'origine d'un appareil nommé l'Animus qui est capable de lire le code génétique des gens, et ainsi de revivre le souvenir de ses ancêtres. N'ayant pas trop le choix, sous peine de mourir, Desmond doit alors continuellement se rendre dans cette machine et revivre l'histoire de son ancêtre Altaïr. C'est à ce moment que le jeu débute réellement, ou du moins les phases principales.

Altaïr fait partie d'un ordre quasi-sacré : les Assassins. Ces derniers ont leur propre crédo à suivre (ne jamais tuer d'innocent, savoir être une lame invisible dans la foule, protéger ses frères assassins). Hélas, Altaïr est un peu trop orgueilleux, et cela le mènera à sa perte. Après avoir échoué dans une mission de haute importance, et après avoir bafoué le crédo, Altaïr est rétrogradé au rôle de novice assassin et devra suivre de nouveau les fondements de son ordre afin de récupérer sa place d'antan, de maitres assassins.  Un scénario plutôt intéressant, plus compliqué que l'on pourrait croire, avec quelques rebondissements qui mérite qu'on s'y intéresse.

Donc, notre rôle est celui d'un assassin, et par conséquent, de tuer certaines cibles. Cependant, ne pensez pas que tout cela est facile. Il ne suffit pas d'avoir le nom de votre cible pour pouvoir finir notre mission. En tant que digne assassin, chaque mission sera divisée en deux temps : une phase d'enquête et une phase d'action. La première consistera à préparer notre assassinat. Ecouter les rumeurs, préparer le terrain, trouver des éventuelles cachettes, etc...

Tout ceci a pour but évidemment de faciliter notre seconde phase, celle de l'assassinat. Sachez cependant que la première phase n'est pas obligatoire dans l'absolu. C'est-à-dire que si vous avez la possibilité de réaliser une des actions (écouter une conversation, brutaliser un homme...) dans l'ordre que vous souhaiter et de décider quand mettre fin à cette phase. Nous avons donc là une certaine liberté pas désagréable, qui peut permettre de terminer le jeu plus rapidement. Cependant, je déconseille de « rusher » ces phases-là car vous perdrez alors le cachet du jeu. Car, oui, c'est bien l'un des intérêts du jeu, c'est de préparer doucement notre assassinat, de planifier notre acte afin de réussir de la meilleur manière possible. Mais, le jeu propose un tout autre intérêt.

Test de Assassin's Creed
Test de Assassin's Creed  Test de Assassin's Creed

Un monde ouvert...

Assassin's Creed propose différentes villes de la Terre-Sainte comme terrain de jeu pour notre cher Altaïr, telle Damas ou Saint-Jean-d'Acre en passant par la mythique ville de Jérusalem. Le jeu propose alors une prouesse technique car chaque ville est entièrement visitable et libre d'être parcouru ! Les joueurs ne pourront pas s'empêcher de s'arrêter au sommet d'une tour et d'observer l'horizon, admirant alors le travail énorme de reconstitution d'Ubisoft. D'ailleurs, les développeurs mettent en avant cela à nos yeux en proposant des points d'observation qui permettent d'admirer le paysage (et de révéler peu à peu la carte du jeu) avant de faire un saut de la foi. Si le jeu propose des graphismes assez corrects, voire bon pour 2007, le coté artistique du jeu prend de l'avant et nous impressionne. Encore aujourd'hui, sur une télé HD, le résultat est juste magnifique. Le seul défaut graphiques du jeu sont les personnages qui sont ni moches, ni beaux, mais à peine corrects.

Et ce n'est pas tout ! Votre assassin possède plusieurs mouvements qui permettent d'être encore plus libre. À nous la découverte de Masyaf et de Damas sur les toits de la ville, ou sur les cordes à linges. Notre cher Altaïr pourrait être le fils spirituel de Spiderman tant l'escalade est pour lui un jeu d'enfant. Le gameplay est très facile à prendre en main, et très intuitif, ce qui vous permettra d'être jamais, ou très rarement, bloqué dans une phase de plateforme.

Être assassin demande aussi des armes et Assassin's Creed nous en propose seulement de quatre types. D'abord une lame secrète qui est l'arme emblématique de cet ordre capable de tuer discrètement. Nous avons également l'épée qui donne lieu à des combats malheureusement trop facile. Les autres armes sont moins utilisées car plus contextuelles comme les dagues de lancés et les poings, qui seront utiles seulement en cas de phase interrogatoire plutôt qu'en combat réel.

En résumé, le gameplay est très accrocheur mais malheureusement assez peu fourni. Il faudra attendre alors son frère Assassin's Creed II pour vraiment voir un gameplay bien plus riche. Ceci dit, le gameplay de ce premier opus est agréable, et on ne rage jamais sur ce propos (hormis les phases au dessus de l'eau, les connaisseurs me comprendront).

Test de Assassin's Creed
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Mais, un gout amer reste...

Hélas ! Même s'il est un jeu d'exception, il lui reste un bon nombre de défauts. À commencer par celui de la répétitivité. Si durant les premières missions, nous nous amusons, les dernières commencent à être assez lourdes. Le joueur s'ennuie rapidement à refaire exactement la même phase d'enquête, et de tuer la cible dite. Il manque de la variété à ce titre, qui fait que beaucoup de joueur ne le termineront pas... à tord.

De plus, le jeu présente une durée de vie assez moyenne avec à peine une dizaine d'heures pour la quête principale. Toutefois, une quête annexe pour les collectionneurs est proposée dans laquelle vous devez  rechercher tous les drapeaux de chaque ville, ce qui, évidemment, fait grimper la durée de vie.

D'autre part, parlons des phases de gameplay avec Desmond qui sont tout simplement barbantes. Le joueur est paralysé, ne pouvant faire aucun mouvement hormis marcher. Certes, des secrets se cachent durant ces phases, mais le gameplay est tellement rigide que le joueur n'aura pas envie d'aller plus loin, si ce n'est d'aller se coucher pour prendre de nouveau l'Animus, le lendemain matin.

Enfin, nous pourrons mettre en avant les phases de dialogues qui sont impossible à passer et sont parfois trop longues, ce qui, par conséquent, casse le rythme du jeu.

Test de Assassin's Creed
Test de Assassin's Creed  Test de Assassin's Creed

« inspiré d'événements et de personnages historiques réels »

D'un point de vue d'un historien, que vaut réellement le jeu ? Nous pouvons déjà féliciter les développeurs de s'être lancé sur un tel projet, avec cette volonté de présenter l'histoire. Cependant, est-ce que tout est vrai ?

Le jeu nous propose d'incarner un assassin en 1191 à Jérusalem. Nous sommes alors en plein milieu de la troisième croisade. L'ordre des assassins est l'un des plus grands mythes du moyen-âge, alors appelés haschischin, qui dans la croyance sont des hommes qui consommaient du haschisch. Dans le jeu, en aucun cas nous entendons parler de drogue, ou autre. Ceci dit, rien ne prouve non plus que cet ordre historique fût vraiment consommateur. Leur siège serait basé sur la forteresse de Masyaf et ce serait effectivement le cas. Les nizârites (étant le nom historique de cet ordre) étaient une branche hérétique de l'orthodoxie musulmane et leurs actes se limitaient à déstabiliser le pouvoir en place.

Dans le jeu, c'est complètement différent ! Si la religion n'est pas définie clairement dans Assassin's Creed, le but des assassins est tout autre. La première phase du jeu reste très éloignée de cette histoire et de cet ordre finalement, et c'est vraiment vers les dernières heures de jeu que nous comprenons que l'histoire est plus compliquée. Je n'expliquerai donc pas ici l'objectif réel des assassins dans le jeu afin d'éviter tout spoilier.

Posons-nous alors une autre question. Assassins et Templiers, y a-t-il eu des combats entre eux ? L'objectif ultime dans Assassin's Creed est de s'approcher d'un certain Robert de Sablé, qui est un personnage bien réel ayant vécu la troisième croisade. De plus, il est le onzième maitre du temple, combattant aux cotés de Richard Cœur de Lion. Le jeu respecte tout à fait cela. Son rôle durant la croisade est tout à fait respecté, et on retrouve même les batailles importantes comme la prise d'Acre. Cependant, Ubisoft s'éloigne de la réalité à partir de ce moment là. Robert de Sablé aurait voulu unir Richard et Saladin, chef militaire musulmans, pour attaquer à l'ordre des Assassins. Après quoi il serait mort suite aux événements du jeu. En réalité, Robert de Sablé ne fit rien de tout cela, ne participant qu'à la prise d'Acre et ne mourut qu'en 1193 (et non en 1191).

Au final, véritable jeu historique ? Oui et non. Le jeu est une fiction qui se sert de l'histoire, d'événements et de personnages historiques afin de créer son propre scénario. Ainsi, le jeu reste très intéressant pour un joueur aimant l'histoire, retrouvant alors l'ordre des Assassins, des Templiers et des villes majeurs de la Palestine durant la troisième croisade. Pour autant, si tout le background est vrai, le reste est une fiction, et une étude plus approfondie doit être faite pour savoir discerner le vrai du faux.

Test de Assassin's Creed
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8.5
Assassin's Creed

Naissance d'un mythe
Assassin's Creed est le premier opus d'une grande série, et peut-être fier d'être le père fondateur de jeux formidables. Le jeu a, certes, des défauts assez graves pour un jeu vidéo, il est tout pardonné pour l'atmosphère qu'il dégage. Assassin's Creed est un jeu à avoir dans son étagère, car plus qu'un jeu, c'est devenu une icône du jeu vidéo.
Intérêt historique :
  • +Monde libre et vaste
  • +Gameplay intuitif
  • +Décor sublime
  • +Scénario intéressant
  • +Animations réussies et réalistes
  • +Atmosphère très prenante
  • -Répétitif
  • -Phases avec Desmond presque inutiles et barbantes

  • Orochti Le Chti templier, Ancien membre d'HistoriaGames
  • "Tu dois aimer la France, car la nature l'a faite belle, et son histoire grande." Ernest Lavisse
  • "Eureka !" Archimède