Info sur le jeu
Plateforme
  • PC Windows
  • Mac OS X
  • Xbox 360
ÉditeurKalypso Media
DéveloppeurHaemimont Multimedia
Date de sortieFévrier 2013

Omerta : City of Gangsters

Le_Moine
Thématique
Mafia
31 janvier
2013

Après avoir relancé la série Tropico, Haemimont Games peut désormais se pencher sur des projets plus personnels. Le studio bulgare nous propose ainsi en ce début d'année 2013 son Omerta : City of Gangsters. Ici il n'est pas question de dictateurs mais de gangsters et de mafia. Reste à savoir si le titre possède assez de qualités pour que les langues se délient.

Boardwalk Empire : Le jeu vidéo.

Est-ce un hasard ? Mais dès les premières informations sur le jeu on pensait qu'Omerta : City of Gangsters était très proche de la série Boardwalk Empire. Et une fois qu'on a lancé sa partie on se rend compte que le jeu de Haemimont Games aurait pu être une adaptation vidéoludique de la série TV. Tout comme Boardwalk Empire le jeu se déroule pendant la prohibition, et prend place à Atlantic City. La ville réputée pour ses hôtels, ses casinos doit remercier un certain Enoch L Thompson (dont le héros de Boardwalk Empire est inspiré) qui a fait d'Atlantic City une ville de plaisirs et de loisirs au temps de la prohibition. Enfin, les plus amoureux de la série reconnaîtront certains lieux sur les cartes du jeu (le ritz, la promenade, les quartiers pauvres d'où vient la sublime Margaret Schroeder,...).

La comparaison s'arrêtera là, si le jeu reprend le même contexte et la même ville que la série, le fond n'est pas semblable. Dans Omerta : City of Gangsters, vous incarnerez votre mafieux. Celui-ci sera d'ailleurs à personnaliser. Avatar, compétences et même son histoire ! A vous de créer le passé et le look de votre futur parrain. Tout comme dans Tropico vous pourrez également choisir ses noms et prénoms.

Fraîchement débarqué de Sicile, notre homme souhaite profiter des « opportunités américaines » pour récolter assez d'argent et faire venir son petit frère aux Etats-Unis d'Amérique. C'est avec ces bonnes attentions qu'il se lie à un ancien mafieux très influent, qui deviendra dès lors votre consigliere, et vous proposera de vous faire un nom. Très vite vous serez repéré par l'un des gros bonnets d'Atlantic City... qui fera alors de vous sa chose, son homme à tout faire. C'est ainsi que vous serez envoyé de quartier en quartier, afin de défendre les intérêts de cet homme ou d'aider l'un de ses fournisseurs à se débarrasser de « parasites ».

Comme dans la série, vous serez ainsi amener à travailler avec toutes les minorités qui peuplent Atlantic City, et vous aurez parfois le choix de faire ami-ami avec eux.

Prohibition oblige, l'alcool est au centre de vos activités. C'est même avec de la bière que tout débutera. Ainsi, le jeu s'articulera pendant plus d'une vingtaine d'heures sous le même schéma : Arrivé dans votre nouveau quartier, votre planque servira de QG afin de développer vos activités. Vous pourrez fonder des commerces ou louer des bureaux pour y installer des activités plus poussés (comme un comptable pour blanchir votre argent). Plus tard vous aurez même l'opportunité d'acheter des terrains pour y construire des points d'intérêts beaucoup plus poussés (Hôtels, casinos, cabinets juridique...). Pour conquérir un quartier vous devrez ainsi développer vos activités, et via des indics repérer de nouveaux endroits intéressants pour vous. Attention, vos « passes-temps » ont des répercutions sur les commerces déjà installés et la tension avec la police. Ayez des relations chaleureuses avec tout le monde pour pouvoir gérer tout ce petit monde facilement et faire du commerce avec eux, ou bien instaurez un régime de terreur, subissez les enquêtes incessantes de la police et faites fuir tout ce qui se met en travers de votre chemin.

Pour réaliser toutes ces opérations vous devrez ainsi accumulez des stocks de bières, de vins, et d'armes. Avec ces commerces, vous pourrez alors vous créer un petit pécule d'argent sale qu'il vous sera possible de blanchir. Et pour avoir de l'argent, ils vous faut commercer ! Des affaires se présentent à vous de manière semi-aléatoire. Vous pourrez acheter et vendre ces produits à différents PNJ via le menu affaires. Pour lancer une transaction il vous suffira d'envoyer l'un de vos hommes de mains, ou votre avatar. Vous deviendrez alors l'un des principaux partenaires du consigliere de la mafia juive, ou du policier le plus corrompu d'Atlantic City, d'un contact de la rébellion irlandaise, un militaire qui vide les stocks de l'armée, ou encore de la fifille à son papa qui ne sait pas quoi faire de son argent ou qui aura besoin d'armes pour aller faire un safari avec son cher papounet... Des personnages parfois drôles et qui représentent très bien les différentes catégories de personnes traitants avec les mafieux pendant la prohibition américaine. Évidemment, tout ne se passera pas toujours très bien. La fille à son papa, se mettra parfois en rogne si vous lui vendez trop d'alcool, ou l'un des mafieux new-yorkais vous accusera d'essayer de l'arnaquer et pourra blesser l'un de vos hommes de main. A chaque problème de ce genre un point d'exclamation vous avertira d'un souci, et vous donnera la possibilité d'effectuer un choix afin de résoudre ce contre-temps. Mais prenez garde ! Chaque action peut faire baisser ou augmenter vos niveaux de respects et de peur. Chacun ayant ses avantages (réduction sur les loyers, intimidations possibles,...). A noter que via le menu affaires vous pourrez aussi accéder à des affaires très spéciales : Comme corrompre un fonctionnaire de police, acheter du respect ou de la peur, rallier à votre cause un mafieux etc...

Voilà pour ce qui concerna la partie gestion/stratégie du jeu. Mais Omerta : City of Gangsters propose aussi de passer à l'action. Avec un système de tour par tour à la XCOM : Enemy Unknown, vous pourrez vous lancer dans des combats face à vos opposants ou à la Police. Si certains conflits font partie de vos missions principales, d'autres sont facultatifs et liés aux affaires abordées précédemment. De même il vous sera possible de braquer des banques. Pour chaque combat vous pourrez affecter jusqu'à 4 personnages sur les 6 qui composent votre « gang ». Chacun de ces hommes de main possède ses compétences et ses armes : Sniper, fada du fusil à pompe, sorineur, expert en combat à mains nues... A vous de savoir quel est votre style. Durant votre partie il sera possible d'attribuer des points de compétences et des bonus à vos hommes de main. Il pourront ainsi développer leurs attributs et devenir plus résistants, plus rusés ou plus violents. Libre à vous de choisir. Attention seulement à ne pas être gravement blessé ou vous faire emprisonner ! Dans le second cas il vous faudra payer très cher ou lancer un assaut sur la prison, quand dans le premier cas il vous faudra attendre que vos blessures guérissent. A noter que si votre « boss » est gravement blessé dans un combat lié à une mission principale ou que s'il est emprisonné, la partie est terminée ! Game Over. Heureusement, le jeu permet de sauvegarder quand on veut et de charger en cas de défaite. Et puis, Omerta : City of Gangsters n'est pas ce qu'on peut appeler un titre très difficile.

Test de Omerta : City of Gangsters
Test de Omerta : City of Gangsters  Test de Omerta : City of Gangsters

Piccioto

Ce qui nous amène à évoquer les défauts du jeu de Haemimont Games. Si la difficulté n'est pas très forte, les principaux défauts résident surtout dans une grande répétitivité des actions. On refait toujours la même chose, et seules quelques missions principales (qui terminent les actes) sortent un peu des sentiers battus. Les décors sont identiques, mêmes banques, mêmes entrepôts, mêmes chantiers... quelque soit le quartier où l'on se trouve. Les quartiers, justement, sont eux assez petits. Les maps sont moins étendues que dans Tropico 3 et 4 où elles ne sont pas déjà grandes. Si le jeu est très prenant, et nous permet de passer de 20 à 40 heures (mode campagne uniquement) très heureuses, on ne peut que constater qu'on tourne en rond. Les évolutions ne sont pas assez notables, la difficulté ne mettra pas un joueur semi-expérimenté en défaut, et en plus le titre n'est pas jusqu'au-boutiste. Le choix de la prohibition et de cette époque d'entre deux guerres était idéal, mais les développeurs ont du avoir peur de la censure... Exit la prostitution, les contrats sur des civils, les témoins, les affaires politico-médiatiques, bref on est bien loin de ce que nous montre la série Boardwalk Empire.

En somme, Omerta : City of Gangsters regorge de bonnes idées, de détails, mais ne pousse pas les choses assez loin. C'est ça le plus dommageable dans ce jeu. De plus, le scénario passe totalement en tâche de fond et ne tient qu'en quelques cinématiques faites d'artworks. Et comme déjà évoqué, les évolutions des personnages et leur personnalisation, est au final anecdotique tant elle manque d'influence sur le jeu. Pire encore, le manque de liberté dans le jeu (le mode campagne en tout cas). Où il n'y a quasiment rien à faire en dehors des objectifs de mission. On regrette de ne pas pouvoir développer son empire « commercial » en plus des quêtes principales, de faire évoluer sa famille, et de devoir gérer des tensions avec les familles adverses un peu comme le proposait Tropico avec les autres puissances mondiales.

Voici donc pour les points noirs de ce titre qui aurait pu être encore meilleur si les développeurs étaient allés jusqu'au bout des idées qui découlaient du choix du contexte historique. Contexte historique sous exploité au passage. Il sert de toile de fond, et permet d'introduire des personnages intéressants et parfois drôles.

La réalisation du titre est, par contre, de bonne qualité. Si chaque quartier possède les mêmes types de maisons, de commerces, il faut bien avouer que la marina n'a rien à voir avec le quartier noir ou le quartier des affaires. Heureusement. Le jeu est fin, sans réel bugs graphique. De plus les rues sont assez détaillées. On appréciera également la destruction des décors, qui possède une influence sur les combats. Un plus non négligeable. Pas de doute, Omerta : City of Gangsters est bien plus beau que Tropico 4 !

N'oublions pas d'évoquer la bande sonore du jeu. Totalement ancrée dans les années de la prohibition, les musiques et bruitages sont très convaincants. On regrettera même qu'aucune édition collector comprenant la soundtrack du jeu ne soit disponible. Contrairement à Tropico, les musiques ne finissent pas par nous écorcher les oreilles. Si elles tournent en boucle, elles sont de grande qualité et finissent par s'implanter dans le décor tant elles sont en adéquation avec l'ambiance du jeu et l'action à l'écran. On sera ravis de constater que le jeu est totalement localisé et que chacun des 20 hommes de main recrutable dans le jeu possède ses propres répliques. Mention spéciale au « Loup y-es-tu ? » du sniper !

Enfin, soulignons qu'en plus du mode campagne de 25-30 heures environ, vous possédez également un mode bac à sable qui vous propose de jouer librement sans suivre d'objectifs imposés, et un mode multijoueurs. Ce dernier nous offre deux types de parties : En coopératif ou en compétitif. Autant le dire tout de suite, ceci n'est qu'un gadget pour les drogués du online et ne sera réelement qu'intéressant si vous trouvez un ami (ou une amie pour les plus chanceux ou les plus riches) avec qui jouer. À souligner que sur Xbox 360 il sera principalement fréquenté par les « chasseurs du succès » qui iront jouer en ligne pour obtenir les deux malheureuses récompenses virtuelles liées à ce mode de jeu afin de pouvoir ajouter un 1000G de plus à leur tableau de chasse.

Test de Omerta : City of Gangsters
Test de Omerta : City of Gangsters  Test de Omerta : City of Gangsters
7.5
Omerta : City of Gangsters

Omerta : City of Gangsters est une excellente surprise. Haemimont Games, surfe sur le succès des Tropico et de la série Boardwalk Empire pour nous offrir une nouvelle licence incrustée en pleine prohibition. Un projet original et savoureux qui manque simplement de finition pour devenir un excellent titre. En effet, le jeu est affecté par le fait de refaire toujours la même chose, et d'un manque cruel de liberté et d'évolution. Il ne reste plus qu'à espérer que les développeurs s’attellent à la tâche pour nous proposer un add-on ou une suite plus aboutie ! En attendant, si vous appréciez cette époque et/ou la série d'HBO, foncez sur ce jeu ! Humour, action, et gestion seront là pour vous faire écouler des tonnes d'alcool et faire de vous le nouveau parrain d'Atlantic City !
Intérêt historique :
  • +L'ambiance
  • +La bande son
  • +Plutôt joli
  • +Mélange gestion et action au tour par tour
  • +Une fausse adaptation de Boardwalk Empire
  • -Manque de liberté
  • -Très répétitif
  • -Ne va pas jusqu'au bout de ses idées
  • -Maps assez petites
  • -Décors semblables
  • -Assez facile

  • Le_Moine Fan de Rallye et des brunes, Ancien membre d'HistoriaGames
  • « La fin de l’espoir est le commencement de la mort. » De Gaulle
    « If in Doubt, flatout. » Colin McRae