Info sur le jeu
PlateformePC Windows
ÉditeurGame-Labs
DéveloppeurGame-Labs
Date de sortieJanvier 2016 (Early Access)

Naval Action

Roi de Dreamland
13 février
2016

Il existe des jeux qui échappent parfois à notre vigilance sur Steam. Pour ma part, Naval Action en fait partie. Me réveillant un bon matin, j'ai vu ce titre s'ajouter dans mes « Recommandations » alors que je n'avais encore aucune idée de son existence la veille, malgré des news qui dataient de 2014 sur HistoriaGames, époque à laquelle je ne faisais pas encore partie de l'équipe.

Développé par le studio ukrainien indépendant Game Labs, auteur de l'excellent Ultimate General, ce jeu vous propose de voguer sur les mers des Antilles à l'époque de l'âge d'or de la marine à voile. « Alors matelot, il tient bon la barre et tient bon le vent ce jeu ? » me direz-vous. Eléments de réponses à travers cette preview.

Un Early Access qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements

Tout d'abord, il convient de dire que le jeu est disponible depuis fin janvier 2016 en accès anticipé sur Steam. Il est donc pour l'heure dans une phase jouable proche d'une version Alpha. Les développeurs se sont ainsi concentrés ainsi sur l'essentiel pour que le joueur puisse s'amuser dans l'immédiat.

Pour l'instant toutefois, le jeu est bien loin d'être fini. Par exemple, les fonds des menus sont bleus et une interface temporaire assez laide vise à être remplacée par quelque chose de plus joli sur le long terme.

Là où ça n'est pas problématique, c'est que les développeurs ont lourdement insisté là-dessus. À la limite de l'alarmisme concernant les bugs que je risquais de rencontrer, ils m'avaient plutôt inquiété. Or, hormis ces aspects visuels assez moches dans les menus et quelques bugs sonores par moment, force est de constater que Naval Action tourne bien et ne crashe que très peu pour un jeu en accès anticipé qui vient tout juste de se lancer. J'ai donc été agréablement surpris.

Attention toutefois, car le titre n'est pour l'heure pas optimisé au mieux en termes de graphismes. Il est donc préférable d'avoir une grosse configuration pour bien le faire tourner sans soucis. Par ailleurs, les développeurs mettent très fréquemment le jeu à jour, ce qui tend ainsi à l'améliorer rapidement.

Si le résultat est pour l'heure assez satisfaisant dans l'ensemble et qu'en l'état actuel, le jeu est largement au-dessus de certains autres titres en accès anticipé que j'ai pu tester, il reste que Naval Action peut encore mieux faire sur le long terme. En effet, Naval Action a un potentiel énorme et il appartient aux développeurs de ne pas le gâcher.

Preview de Naval Action

Un jeu réaliste mais accessible

Naval Action propose un gameplay des plus intéressant. Mettant la focale sur le réalisme vis-à-vis des comportements des navires de l'époque, le jeu offre une expérience des plus authentiques. Ainsi, une carte de la région avec les différentes villes est disponible, mais point de marqueur indiquant votre position dessus. Vous devrez naviguer à l'ancienne, avec votre boussole et en vous basant sur divers points de repères.

Pas de panique toutefois, puisque malgré ce réalisme, le jeu sait rester accessible. En effet, une fonction de téléportation au port a été intégrée afin de rapatrier en urgence les joueurs qui se perdraient en mer. Pour l'heure, elle est gratuite, mais on peut imaginer qu'elle devienne payante à l'avenir afin de sanctionner les joueurs les plus nonchalants. Précisons qu'il s'agit d'argent dans le jeu et non de monnaies réelles.

Le jeu parvient donc à réaliser le tour de force d'allier un réalisme et une authenticité très complète avec des mécaniques assez simples à prendre en main, même si on est loin d'un jeu arcade à la World of Tank.

On pourra alors par exemple déplorer l'absence de tutoriels ingame pour l'heure. Face à un jeu ultra complet et à une interface parfois encore peu claire, les développeurs auraient pu intégrer des tutos dès la mise en disponibilité sur Steam. Cela pourra en effet en rebuter certains, même si la communauté française est très développée sur les canaux de discussion dans le jeu et qu'elle se fait en général une joie de vous aider. En effet, les autres joueurs français présents sur ce chat ont pour habitude de bien déconner dans une ambiance de saine camaraderie. Par ailleurs, l'absence de tutoriel dans le jeu est également compensée par l'existence de nombreux forums et vidéos Youtube pour apprendre à jouer.

Le "Star Citizen" de la marine à voile

Le jeu se base sur le modèle d'un Star Citizen, mais à l'époque de la marine à voile. Ainsi, après avoir choisi le serveur sur lequel vous commencerez votre progression, il vous est demandé de choisir un nom de marin. Troll oblige, votre serviteur s'est nommé Jean-Eudes de la Boustifaille, un nom qui respire bien la France de la royauté.

Après le choix Ô combien important du nom (ne serait-ce que pour avoir beaucoup de « souague ».), vous devrez choisir une nation parmi les pays suivants : Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Provinces Unies, Suède, Espagne, Danemark-Norvège. Ajouté à cela, vous pourrez selon vos actions devenir Pirate ou Corsaire. Bien entendu, votre humble serviteur a fait le choix de défendre la France.

Votre terrain de jeu sera alors constitué de la totalité des Antilles et de la côte Est des Etats-Unis. Dans cette étendue d'eau énorme, de nombreuses villes portuaires ont été bâties le long des côtes. Chaque pays a une zone d'influence bien à lui. Par exemple, les villes françaises sont concentrées autour de Fort-Royal, dans la partie Est de la carte.

Pour l'heure, la majorité des joueurs a bien entendu fait le choix de jouer pour l'Angleterre. Sans surprise, on peut imaginer que certains ont fait ce choix juste « parce que c'était les plus forts sur mers ». Regrettable et idiot au possible, car de ce fait, l'équilibrage n'est pour l'heure pas optimal.

Vous commencez donc votre aventure sur les mers avec un navire de 7ème classe, soit la classe la plus faible. Vous pourrez toutefois lui acheter de meilleurs canons et améliorer ses équipements moyennant un peu d'or afin de booster sa puissance. Pour l'heure, le HMS Victory est l'un des seuls navires de 1ère classe et il est encore très rare d'en croiser.

Pour progresser, vous devrez gagner de l'expérience et de l'or qui peuvent s'accumuler en réalisant des missions, mais aussi en commerçant ou en vous battant contre d'autres joueurs. Les missions qui vous serons confiées par l'Amirauté vous chargerons d'objectifs divers et variés à remplir contre des navires contrôlés par l'IA en échange d'or et d'expérience. Toutefois, si vous voulez vous frotter à des joueurs humains, sachez que des batailles instanciées existent également. Plus vous gagnez d'expérience, plus vous montez en grade, et chaque grade supplémentaire vous permettra de commander un plus grand équipage, vous offrant ainsi l'accès à de plus grands navires, à partir du moment où vous avez les moyens de l'acheter.

Preview de Naval Action

Un volet social développé

Naval Action ne propose pas uniquement de se battre sur mer contre des IA ou des joueurs humains. Le jeu met en effet l'accent sur un volet social que l'on retrouve dans les MMORPG. Outre un système de crafting permettant de créer des objets rares et de les échanger, vous pourrez également mettre vos navires en vente sur le marché, ou collaborer avec d'autres joueurs humains en constituant une escadre.

Le commerce est aussi très développé entre les ports et les joueurs humains. Vous pourrez charger les calles de vos navires de précieuses marchandises à revendre aux plus offrants. Attentions toutefois à ne pas vous faire arraisonner par un autre joueur dans le cas où vous transporteriez des marchandises de contrebande.

Par ailleurs, comme je l'ai déjà souligné plus tôt dans cette preview, les chats ingame permettent un échange spontané et rapide entre joueurs. De nombreux français sont très actifs dessus, et il est ainsi facile de se constituer une bande de copains pour former une escadre et aller ensemble piller les mers. Force est de constater qu'à travers toute ces mécaniques, le jeu valorise et met en avant la coopération. Aussi, n'oubliez jamais qu'un navire qui navigue seul en haute mer est, certes plus discret qu'une flotte complète, mais également plus vulnérable. Vous voilà donc prévenu quant aux bienfaits de jouer la carte du social.

Preview de Naval Action

Des combats instanciés

Afin d'éviter de faire surchauffer les serveurs ordinateurs de 99% des joueurs, les développeurs ont pris la décision d'instancier les combats. Concrètement, cela signifie que vous aurez un mode de navigation « libre » en « monde-ouvert » dans lequel vous pourrez vous déplacer vers les ports et objectifs. Quand vous ferrez le choix de lancer ou de rejoindre un combat, un temps de chargement vous plongera alors dans une instance et la bataille commencera.

Le combat est un art complexe dans Naval Action et il relève énormément de choix stratégiques à forte incidence. Aussi, il est vivement recommandé de regarder quelques tutos, ou mieux encore, notre vidéo que vous pourrez retrouver ci-dessus, afin d'en apprendre les rudiments.

Le principal à retenir, c'est que vous n'avez pas de moteur. Vous devez donc composer avec les éléments, en l'occurrence la mer et le vent, dont il convient d'optimiser le placement par rapport à votre voilure. Hormis cela, le but du jeu est simple : couler ou arraisonner l'ennemi si vous êtes en supériorité, fuir dans le cas inverse.

Pour ce faire, vous disposez de trois types de projectiles : boulets pour les dégâts de structure « normaux » visant la coque, chaines pour endommager les mâts et la voilure de votre adversaire, le rendant ainsi moins manœuvrable, et enfin les grappes de mitrailles pour cibler à courte portée l'équipage adverse.

Votre équipage justement, aura pour sa part plusieurs « modes » comme le mode « navigation » optimisant la vitesse, le mode « armement » optimisant le temps de rechargement des canons ou encore le mode « abordage » qui vous permettra d'aborder les navires adverses. La mécanique de l'abordage se déroule en phases successives avec des lancés de dés. Pas de vue FPS donc, désolé pour ceux qui en rêvaient.

Le combat se termine lorsque le navire ennemi est abordé, coulé ou s'est enfui. Vous pouvez alors retourner en « open-world » et toucher votre récompense. N'oubliez pas de vous procurer des kits de réparation qui serons très utiles pour réparer les dégâts que votre navire à subit dans le combat après celui-ci.

Preview de Naval Action

La conquête des Antilles

Outre le combat « immédiat » en instances et en face à face, Naval Action propose également des luttes à plus grandes échelles. Ainsi, vous pourrez rejoindre des affrontements en 15 contre 15, mais également prendre part à des conquêtes de villes et de ports sur la carte. En effet, si chaque pays a une zone de base d'influence lui appartenant, il peut s'étendre sur des villes neutres ou bien encore s'emparer de celles de pays ennemis. Il vous est donc donné la possibilité de lancer des assauts sur les ports pour les capturer et les faire passer sous le contrôle de la faction que vous défendez.

Toutefois, ces opérations coûteuses sont réservées aux joueurs ayant des navires puissants et énormément d'or. Elles nécessitent un temps de préparation et de planification important. Un joueur de bas tiers comme je le suis encore à l'heure actuelle n'a ainsi pas les moyens de voguer loin des eaux de sa capitale pour prendre part à des combats de ce genre.

La mécanique rend malgré tout la vie sur le serveur dynamique et plaisante. C'est une très bonne idée de la part des développeurs qui rompt un peu avec la monotonie que pourrait constituer les missions et offre un affrontement à une autre échelle. On voit souvent des pays se livrer une lutte acharnée pour le contrôle de tel ou tel port. Il est fréquent de voir ainsi basculer une ville trois ou quatre fois dans la même journée.

Cette partie du jeu très intéressante vous sera notamment présentée dans une prochaine vidéo d'HistoriaGames. Alors restez connectés.

A+
Naval Action

Ambition et potentialité immense
Pour l'heure, Naval Action souffre encore de quelques symptômes habituels chez un jeu en accès anticipé. Il parvient malgré tout à laisser une très bonne impression, et surtout à nourrir d'énormes espoirs quant au futur de son développement. Pour l'heure, même si le jeu n'est clairement pas fini, il reste très excitant à prendre en main, après une période d'apprentissage et d'adaptation. L'articulation particulièrement bien pensée entre open-world, combat en instance, conquêtes et commerce offre ainsi une expérience de jeu très complète et vous permettra de mener votre petite vie sur les mers aux commandes de votre fameux trois mat fin comme un oiseau. Les développeurs semblent pour leur part très impliqués et ont envie de proposer un jeu aboutit et de qualité sur le long terme Alors que dire ? Pour l'heure, le jeu est en vente au prix de 37 euros sur Steam. Pas donné certes, mais quand on voit les belles promesses des développeurs, on ne peut que répondre HISSEZ-HAUT ! SANTIANO !
Intérêt historique :Naval Action offre une représentation des plus fidèles de la marine à voile, et rien que pour ça il vaut la peine d'être joué. Les mécaniques de combats et de commerce sont parfaitement maîtrisées vis-à-vis de l'Histoire. On pourra cependant regretter le fait que chaque pays n'ait pas un arbre technologique qui lui soit propre.
  • +Visuellement beau et abouti, une véritable claque
  • +Complet et très authentique, une future référence
  • +Réaliste à souhait, surtout en combat
  • +Bien pensé dans son contenu avec les différents modes de jeu
  • +Original, tant au niveau de la période qu'au niveau du type de jeu proposé
  • +Majestueux dans les sensations grisantes qu'il procure au joueur
  • +Plein d'ambition et de très belles promesses pour la suite, le résultat final risque d'envoyer du très lourd.
  • -Des menus vraiment moches, mais liés à l'Early Access 
  • -L'absence de tutoriels intégrés au jeu, vraiment rebutant pour certains joueurs
  • -L'inertie pas top en mode « open-world »
  • -Certains bugs et crashs, lié à l'Early Access, mais que l'on rencontre surtout si l'on a une configuration un peu trop tendre.

  • Zog Chroniqueur, Historien, Testeur, Youtubeur
  • « Une Europe fédérée est indispensable à la sécurité et à la paix du monde libre. » par Jean Monnet en 1952