Steel Division 2 : Nos premières impressions après une démonstration sur la version pré-alpha

Roi de Dreamland
18 septembre
2018

Présents à la Gamescom, les petits gars de chez Eugen Systems en ont profité pour dévoiler une démonstration alléchante de leur prochain titre : Steel Division 2. Une démonstration à laquelle nous n’avons pu malheureusement assister sur place, mais pour laquelle nous avons eu la chance de pouvoir bénéficier d’une séance de rattrapage grâce à Pierre-Yves Navetat, en charge du marketing et de la communication pour le studio français.

Pour cette démonstration, c’est une version pré-alpha du jeu, encore en développement et pas attendu avant 2019 qui nous a été dévoilée. Déjà très jolie visuellement et bien optimisée, elle est chargée de belles promesses pour l’avenir de ce titre.

Eugen Systems nous a ainsi présenté l’une des différentes opérations qui sera présente dans le jeu, et qui se concentre sur les évènements autour de la capture de Borisov, lors de l’opération Bagration. Pour rappel, Steel Division 2 sera consacré à cette opération majeure qui opposa l’URSS et les forces de l’Axe quelques semaines après le début de l’invasion de la Normandie par les Alliés occidentaux.

La campagne nous place à la tête des troupes soviétiques qui disposent d’une supériorité assez écrasante en termes d’hommes, de chars et d’avions, mais doivent s’empresser de traverser la Bérézina et de capturer Borisov avant que les chars lourds de la 5ème division de Panzer n’arrive en renfort depuis Minsk pour soutenir les défenseurs allemands.

Steel Division 2  Steel Division 2  Steel Division 2  Steel Division 2

Premier constat, les scénarios des opérations sont variés et liés à un contexte historique précis. Ici, le joueur soviétique doit foncer sur Borisov, et le but du défenseur allemand sera de le retarder le plus possible en attendant les renforts de blindés lourds.

Force est de constater que les développeurs ont dû s’arracher les cheveux pour représenter aussi fidèlement que possible les ordres de bataille des différentes unités de l’époque qui ont pris part aux combats de Bagration. Le fait que les troupes soviétiques soient largement supérieures aurait pu rendre le jeu déséquilibré, mais cette absence de symétrie et d’équilibrage entre les deux camps a été compensée par l’attribution d’objectifs précis et différents pour chacun des partis en puissance.

Ainsi, si le joueur fait le choix de relever le défi ardu de contrôler les défenseurs allemands, il ne pourra sans doute pas venir à bout de la totalité des forces soviétiques, bien plus nombreuses que les siennes, et devra se résoudre à lutter en infériorité numérique. La victoire s’obtiendra alors par le fait de réaliser un objectif moins ambitieux qui consistera à tenir durant un certain temps les points de victoire sur la carte stratégique, face aux furieuses vagues d’assauts de l’armée rouge. Pour ce faire, il faudra compter sur la supériorité des précieux blindés Tigre et autres Panther, face aux hordes de T-34.

Car oui, désormais, le mode campagne se joue à deux niveaux : celui de la carte stratégique et celui de l’affrontement tactique. Steel Division : Normandy 44 se concentrait essentiellement sur le niveau tactique et les développeurs ont estimé que les différentes batailles présentées manquaient de contextualisation historique et de liant entre elles.

Très clairement, l’accent ici est mis sur un changement d’échelle assez évident à cerner. Là où Normandy 44 se limitait au seul front du Cotentin, Steel Division 2 nous offre un théâtre de jeu de la taille de l’actuelle Biélorussie. Il en résulte une carte stratégique énorme et une immense liberté de mouvement et de planification stratégique qui s’appliquera à chacune de nos nombreuses unités dans une campagne au tour par tour, où chaque période de temps écoulée représente environ une demi-journée.

Qu’il s’agisse de l’état du terrain, du relief et des capacités logistiques et du ravitaillement de vos troupes, tout a été pensé et intégré et Pierre-Yves Navetat va même jusqu’à parler d’un « nouveau jeu dans le jeu ».

Le souci du détail est ici très profond et cela va même jusqu’aux statistiques des différentes et quelques 600 unités du jeu, bien plus détaillées qu’elles ne pouvaient déjà l’être dans le premier opus. Vous pourrez d’ailleurs admirer leurs sublimes modélisations dans l’armurerie qui fait son retour dans le jeu pour l’occasion.

Steel Division 2  Steel Division 2  Steel Division 2  Steel Division 2

Au niveau stratégique, vous orchestrerez alors le déplacement de vos unités avec une liberté totale. Les possibilités de contournement, d’encerclement et d’embuscades sont immenses, mais vous devrez garder à l’esprit que toutes vos unités n’ont pas la même capacité de déplacement ou d’engagement. Ainsi, une unité de reconnaissance aura une capacité de déplacement accrue, mais elle pourra être mise en infériorité rapidement au combat sans le soutien d’unités plus robustes...

À la fin de chaque tour, s’engagera alors la résolution tactique des différents combats qui peuvent opposer jusqu’à 5 bataillons de part et d’autres. Le concept ressemble un peu à ce qui se fait dans les campagnes d’un jeu Total War, et devant la multitude des combats tactiques jouables, le développeur a tenu à laisser au joueur une possibilité de les simuler, même s’il peut être très grisant de tous les jouer un par un, tant au niveau de l’amusement que de celui de la durée de vie pour le jeu, qui s’annonce énorme.

Ainsi, vous aurez donc le choix : allez-vous jouer toutes les batailles pour faire durer le plaisir, ou bien essentiellement vous concentrer sur la carte stratégique et ne jouer que les batailles décisives ? Si vous faites le choix de simuler une bataille, vous aurez droit à un rapport détaillé qui indiquera phase par phase les réalisations de vos troupes.

On aurait alors pu penser que le fait d’autoriser 5 bataillons dans chaque camp allait rendre le jeu brouillon et difficilement jouable face à une multitude d’unités difficiles à toutes gérer dans le même temps. Il n’en est rien, car dans Steel Division 2, le changement d’échelle se fait également au niveau des combats.

Sur le front de l’Est, tout est plus grand, et les 25 cartes présentées sont ainsi énormes, vous permettant d’étaler vos plus nombreuses troupes sur un front plus large. Les distances d’engagement ont aussi été revues à la hausse, tout comme la portée de tir des différentes unités, dans un soucis d’équilibrage. Il y a fort à parier que les unités de reconnaissance auront un rôle crucial à jouer. Et dans l’hypothèse où vous craindriez de ne pas réussir à surveiller et gérer toutes vos unités, sachez que le développeur planche sur un mode coopératif pour la campagne.

Steel Division 2  Steel Division 2

Autre concept intéressant, celui des phases de déploiement. Non seulement, il a été conservé par rapport à Steel Division : Normandy 44, mais il est également étendu. En effet, en bataille, vous aurez toujours les phases A, B et C qui rendent compte avec pertinence de la montée en puissance progressive des deux armées qui s’affrontent. Mais dans Steel Division 2, cette logique a également été reprise au niveau stratégique.

Ainsi, lorsque vous provoquerez le déclenchement d’une bataille tactique entre deux unités, toutes les unités à proximité et situées dans une zone d’influence entourant le lieu de la bataille seront susceptibles d’être appelées en renfort. Plus elles seront proches du lieu du combat, plus elles pourront arriver rapidement sur place.

Par exemple, si vous engagez une unité avec une division et qu’une autre de vos divisions se situe à ses côtés et à proximité immédiate, vous pourrez déployer des unités de vos deux divisions dès la phase A une fois en bataille. Par contre, si votre division se situe un peu plus loin, ou qu’elle doit traverser une zone accidenté pour rejoindre le combat, ses unités pourront n’être disponibles qu’à partir de la phase B et de la phase C. Cette nouveauté, très intéressante, promet de nombreuses opportunités tactiques supplémentaires, dans un jeu qui semble d’ores et déjà bien parti pour ne pas en manquer.

Steel Division 2  Steel Division 2

Hormis cela, il est également intéressant de noter quelques changements de concepts dans le gameplay : certaines forêts peu denses seront désormais traversables par les chars et les véhicules. Pour finir, un petit mot sur l’aspect visuel du jeu. Les couleurs et les graphismes sont très réussies et l’ambiance signée nous donne vraiment l’impression d’être sur le front de l’Est, avec des gerbes de fumées et d’immenses colonnes de véhicules naviguant dans des vastes étendues.

En conclusion de cette démonstration, nous pouvons dire que l’ambition de Eugen Systems avec Steel Division 2 est tout simplement titanesque : celle de représenter et de contextualiser l’opération Bagration, l’une des plus grosses de la Seconde Guerre mondiale, à l’échelle 1 :1. En cas de réussite, Steel Division 2 pourrait frapper un grand coup et s’imposer comme l’une des références ultimes en matière de STR sur le long terme.

Steel Division 2  Steel Division 2

Mais face à de si belles promesses et à une ambition de cette ampleur, les risques de se planter sont grands et ne doivent pas être négligés. À ce titre, l’échantillon du jeu qu’il nous a été donné d’observer se veut rassurant et semble démontrer qu’Eugen Systems maitrise son sujet et avance dans la bonne direction.

Nous avons donc hâte d’en découvrir davantage et d’avoir Steel Division 2 en mains pour voir s’il parvient à transformer le magnifique essai qu’il nous promet !