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La seconde moitié de 2016 a été prolifique pour la Kriegsmarine dans World of Warships. En août, les cuirassés allemands ont fait leur apparition, bouleversant l'équilibre des cuirassés dans le petit microcosme des batailles navales avec leur gros blindage et leurs canons dévastateurs. Les Allemands n'avaient dorénavant plus qu'à attendre les destroyers pour finir leur arbre technologique. C'est dorénavant chose faite : ils ont été ajoutés avec la mise à jour 0.5.16.

Une nouvelle façon de jouer en destroyer

Comme pour les croiseurs britanniques, Wargaming ne pouvait pas ajouter une nouvelle branche de destroyers sans les différencier des autres. Les destroyers allemands sont une classe hybride. Ils possèdent en effet une artillerie non négligeable : c'est d'ailleurs la seule branche des destroyers où l'artillerie est la plus utile. Par rapport aux autres nations, les destroyers allemands possèdent des canons d'un calibre bien supérieur (en moyenne, 128mm) et ce dès les premiers tiers. Cet armement leur permet de tenir tête aux premiers croiseurs et d'infliger des dégâts non négligeables aux destroyers adverses. Leur portée de 7,6km pour le V-25 (tier II) ou de 9km pour le V-170 (tier IV) est très correcte pour un destroyer et permet de titiller un peu les débuts de partie où les destroyers font la course pour capturer les points vitaux.

Les torpilles sont très différentes des autres nations. Leur portée améliorée est de 6km, ce qui est très bon pour le tier II par exemple. Mais le nombre de torpilles est réduit : en moyenne 5. La position centrale des tubes lance-torpilles fait qu'une batterie peut tirer à babord et à tribord. Grande nouveauté chez les destroyers allemands : des tubes lance-torpilles sont placés à l'avant, ce qui permet de tirer des torpilles (presque) droit devant soi. Cet aménagement modifie totalement la tactique à utiliser en jouant destroyer : il n'est plus obligatoire de se présenter de flanc pour tirer une bordée de torpilles. Le destroyer peut se diriger face au navire visé et lâcher une ou deux torpilles, ce qui complique encore plus la destruction des destroyers par les autres navires.

Concernant leur vitesse, les destroyers allemands s'inscrivent dans la moyenne : le tier II file à 36 nœuds, et jusqu'au tier VI (développés au maximum) les destroyers allemands avancent à une moyenne de 37 nœuds. Cette vitesse n'est pas exceptionnelle comparée aux autres nations mais reste tout à fait convenable. La mobilité est un point essentiel du destroyer allemand : le « drift » pour éviter les tirs et encore plus facile. Un capitaine averti pourra très bien esquiver la plupart des tirs rien qu'en donnant de légers coups de gouvernail. Jouer un destroyer allemand est très plaisant pour ces points.

  
1. Les tubes lance-torpilles ont un placement atypique. - 2. L'angle de tir des torpilles est très large.

Des composants toutefois fragiles

Malgré la bonne artillerie et le placement innovant des torpilles sur le navire, les destroyers allemands ne sont pas dépourvus de défauts. Le premier est leur faible vitesse d'accélération. Comparés aux destroyers des autres nations, l'accélération des destroyers allemands est plutôt faible et un démarrage ne sera pas très rapide, ce qui risque d'être handicapant pour un revirement de situation où le joueur doit s'échapper.

Ce qui marque le plus les esprits est la très grande fragilité des parties du navire. Un obus explosif d'un destroyer adverse suffit à détruire le moteur ou le gouvernail, ce qui est très handicapant. Malchance ou pas, lors des essais des destroyers allemands, chaque obus qui tombait sur la poupe du destroyer (quelque soit le tier) détruisait invariablement le moteur ou la gouverne. Ce point est très problématique car les joueurs chassant les destroyers ont tendance à tirer légèrement trop court afin de ralentir le navire en endommageant ses organes vitaux. Le destroyer allemand se retrouve donc très vite en danger, car le ralentissement l'expose aux tirs meurtriers. Le joueur ne peut pas se permettre d'utiliser son outil de réparation à chaque avarie moteur et il devra donc faire très attention à éviter les tirs ennemis.

Les canons sont assez résistants, mais les tubes lance-torpilles sont aussi très faibles. Leur position et le manque de blindage en font une cible privilégiée et très simple à viser. L'adversaire aura tout intérêt à viser le milieu du destroyer allemand pour lui neutraliser ses tubes lance-torpilles. L'artillerie pourra lui permettre de faire quelques dégâts en ripostant, mais le destroyer reste un navire léger : sans ses tubes lance-torpilles et avec un moteur endommagé, il ne vaut plus grand chose.

  
3. Avec les destroyers allemands arrive le port de Londres. - 4. Malgré le camouflage atypique du Nouvel An, les destroyers allemands sont bien modélisés.

Conclusion

Wargaming a frappé un grand coup en ajoutant les destroyers allemands. La Kriegsmarine fait forte impression depuis l'ajout des cuirassés surpuissants, et les destroyers allemands rebattent à nouveau les cartes. Alors que la suprématie des mers dans les parties pouvait aller aux destroyers japonais avec leurs torpilles longue portée, les destroyers allemands se font une place sur le podium et vont fortement bousculer les joueurs. Avec leurs torpilles multi-directionnelles et leur artillerie puissante, les destroyers allemands sont devenus les concurrents les plus dangereux pour les destroyers nippons. Il n'y a rien à redire : malgré leurs bons points, les destroyers allemands sont fragiles et nécessitent d'être manipulés d'une façon novatrice. Mais encore plus que ceux des autres nations, les destroyers allemands ont le mérite de modifier la donne dans la branche des destroyers, et forcera sûrement les autres joueurs à revoir leurs techniques de chasse au destroyer.

  
5. Les porte-avions sont des cibles encore plus alléchantes. - 6. Un tier IV qui fait des parties très convenables.

Les +

• Possibilité de tirer les torpilles presque partout.
• Portée très convenable.
• Artillerie de pont puissante.
• Maniabilité très correcte.

Les -

• Composants très fragiles.
• On aimerait davantage de torpilles.
• Accélération un peu faible pour un destroyer.
• Navires un peu plus simples à toucher que ses homologues.