S'il est bien un musée qui peut se targuer de faire des expositions intéressantes sur l'histoire militaire, il s'agit ni plus ni moins du Musée de l'Armée. Après une exposition "De Gaulle et Churchill" relatant les carrières des deux personnages emblématiques puis de leurs relations durant le deuxième conflit mondial, un retour au Moyen-Age s'est imposé. Depuis début octobre et jusqu'au 24 janvier 2016, il vous est ainsi possible de visiter l'exposition "Chevaliers et Bombardes : d'Azincourt à Marignan" mettant en scène le déclin de l'ost médiéval et de la "chevalerie" au profit de l'artillerie et d'une réformation de l'armée.

Entre innovation et archaïsme

L'exposition débute avec une présentation des différents personnages et rois importants de la période sous forme d'un arbre généalogique. Puis vient la première confrontation présentée : Azincourt, le 25 octobre 1415. 600 ans après, le simple nom de cette bataille rappelle la cuisante défaite française. Près de 9000 Anglais, acculés, face à un ost féodal d'une ou plusieurs dizaines de milliers de Français. Face aux flèches des arcs longs et au sol détrempé, les troupes françaises ne firent pas long feu. C'est cette défaite que le début de l'exposition présente donc, avec armures, armes et interfaces visuelles à l'appui.

On comprend ainsi que l'organisation militaire française était en retard, teintée d’archaïsme. L'ost médiéval se devant d'être réformé, succédèrent alors aux chevaliers les hommes d'armes. Mais la guerre de 100 ans ne se limitant pas à cette bataille, d'autres aspects y sont mis à l'honneur : l'épopée de Jeanne d'Arc, la réformation du système français, les succès en découlant et l'utilisation progressive de l'artillerie que j’omets volontairement pour ne pas tout révéler de la visite.

L'artillerie, la reine des batailles

La seconde partie de l'exposition s’intéresse à Marignan, du 13 au 14 septembre 1515. Après la présentation des guerres d'Italie, le visiteur a la possibilité d'observer armes et équipements de l'époque, où l'artillerie prend de plus en plus d'ampleur. Par la combinaison des armes dont l'artillerie, on comprend mieux la victoire franco-vénitienne et le retentissement de cette bataille. Parmi les pièces visibles, un impressionnant carré de piquiers et les armures de personnages clés tels François 1er ou Bayard, le chevalier sans peurs et sans reproches.

En moins d'une heure, il est ainsi possible d'assister au déclin de l'ost féodal et l'émergence de l'utilisation des pièces d'artillerie. Mais il est néanmoins dommage que ce siècle (1415-1515) soit survolé en une heure, en omettant certains détails qui auraient eut leur place : la chevalerie a déjà subi de sérieux revers avant Azincourt, comme à la bataille de Bannockburn (en 1314 donc près de 100 ans avant Azincourt), pour ne citer qu'elle, où les schiltroms écossais de Robert le Bruce, formation de piquiers, tinrent en échec les charges anglaises et permirent à l’Écosse d'assurer son indépendance.

L'exposition est donc très intéressante. Rapide à traverser, elle n'en reste pas moins très instructive, avec, de surcroît, la traduction des informations importantes pour nos amis anglais. Comptez 8€50 pour la visite de l'exposition seule (gratuit pour les – 18 ans) ou 12€ pour l'ensemble du musée exposition comprise.

Pour en savoir plus : www.musee-armee.fr