Chronique : L'Histoire jour après jour

12 mai 2013 par Kreuzberg | Chronique historique

Bataille de Wilderness

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que Kreuzberg, chroniqueur, nous livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


6 mai

1864 : Fin de la bataille de Wilderness. Après que les armées sudiste et nordiste aient hivernés en face à face et à quelques kilomètres de distance à peine, ne laissant que la Rapidan River les séparer, le général nordiste Ulysses Simpson Grant décide de déloger le général sudiste Robert Edward Lee de ses positions. Mais ce dernier, sachant que Grant voudrait livrer combat dans la forêt sombre de Wilderness, ne bougea pas et attendit que l'armée fédérée traverse la Rapidan River pour contre-attaquer sur les flancs tandis que les nordistes seraient dans la Wilderness.

Le 5 mai, les avant-gardes fédérées et confédérées se rencontrèrent. L'armée confédérée de Lee, forte de 61 025 hommes, est dans une mauvaise posture : elle est en infériorité numérique, et les 20 000 hommes de renforts du général Longstreet ne sont pas encore arrivés. Quant à l'armée fédérée de Grant, composée de 101 895 hommes, elle est puissante par sa supériorité numérique mais faible par sa méconnaissance du terrain, chose que possèdent les Sudistes.

Trois corps nordistes progressèrent dans la forêt, quand deux corps sudistes les interceptèrent. Après de virulents assauts, les fédérés sont contraints par les confédérés de défendre le point d'intersection de deux routes afin de sauvegarder leur progression vers le Sud.

Mais le 6 mai, Grant lança une contre-attaque sur l'aile droite de Lee, ce qui fit reculer sur un kilomètre et demi les forces sudistes. La ligne de front arrivant au niveau du QG confédéré, Lee voulut commander en personne une offensive pour rétablir la situation, mais les braves Texans chargèrent en demandant au commandant en chef de rester en arrière. Les Texans stoppèrent les nordistes, tandis que le général Longstreet, qui venait d'arriver en renfort, les fit reculer. Grant rétablit la ligne de front et la tint ; mais sur l'aile gauche, le général sudiste John Gordon aperçut une brèche et donna l'assaut quelques heures plus tard. Les fédérés, croyant à la défaite, commencèrent à fuir le champ de bataille.

Les tirs fratricides fusèrent du fait que la forêt était trop sombre. Mais la situation se rétablit et Grant sauva son armée en la faisant progresser sur l'aile droite de Lee en direction de Spotsylvania. La phrase qui rétablit toute l'affaire ? « J'en ai par dessus la tête d'entendre ce que Lee va faire ; vous avez toujours l'air de croire qu'il va nous faire un double saut périlleux et atterrir sur nos arrières et nos deux flancs à la fois. Regagnez donc votre commandement et essayez un peu de penser à ce que nous allons faire nous-mêmes plutôt qu'à ce que Lee est en train de penser »


7 mai

1954 : Après près de deux mois d'intenses combats, les Français perdent la bataille de Diên Biên Phu, dans le cadre de la guerre d'Indochine.

La petite ville vietnamienne et sa plaine environnante sont, depuis le 13 mars, le théâtre d'une violente bataille opposant le corps expéditionnaire français, sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et l’essentiel des troupes vietnamiennes (Việt Minh) commandées par le général Giáp.

Retranchées dans la région de Diên Biên Phu, les forces françaises sont envahies de toute part par les troupes communistes du Viêt-minh. Ils résistèrent tant bien que mal jusqu'au jour où ils sont contraints de capituler, par arrêt du feu, faute de munitions, selon les consignes reçues de l'état-major français à Hanoï.

Cette bataille est connue pour être à la fois la plus longue, la plus furieuse et la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre mondiale, et l'un des points culminants des guerres de décolonisation. Selon les estimations, près de 8 000 soldats Vietminh furent tués pendant la bataille, contre 2 293 dans les rangs de l'armée française.

Le 20 juillet 1954, sont signés les Accords de Genève qui met fin aux hostilités entre la France et la République démocratique du Viêt Nam, dont la guerre a débuté le 2 septembre 1945. Les accords instaurèrent également une partition du pays de part et d'autre du 17e parallèle Nord.


8 mai

1945 : Double-capitulation de l'Oberkommando der Wehrmacht (OKW). Après une terrible guerre de sept ans à l'échelle planétaire, la souffrance et la mort de millions d'êtres humains, la ruine de nombreux Etats et le profit d'autres, la montée en puissance puis la chute de la plupart des dictateurs européens et la mise en place d'une fracture mondiale qui a encore des répercussions sur notre époque, les autorités militaires allemandes signent leurs deux capitulations à Reims et à Berlin. Les Actes de Capitulation du IIIe Reich sont constitués de deux capitulations, l'URSS et les Alliés ayant voulus avoir chacun leurs capitulations : la Guerre Froide se met déjà en place. La capitulation de Reims, signée le 7 mai 1945 à 02h41, entérine la défaite des forces armées allemandes du front occidental face aux Alliés.


9 mai

Environ 1457 av.J.-C. : Bataille de Megiddo. On ne sait pas exactement à quelle date la bataille se déroula, mais la date précédemment énoncée est la plus retenue par les historiens. Elle opposa l'armée égyptienne commandée par le pharaon Thoutmôsis III et une armée syro-palestinienne commandée par le roi de Qadesh. Le casus belli fut le soulèvement de la province cananéenne. Ainsi donc, 10 000 soldats égyptiens marchèrent vers une armée coalisée dont les effectifs sont aujourd'hui inconnus, bien que l'on considère que l'armée syro-palestinienne était moins importante que l'armée égyptienne.

La bataille se déroula à l'embouchure des passes du Mont Carmel, non-loin de la ville de Megiddo, puisque les coalisés s'y étaient concentrés ; et pour cause, l'endroit était une position stratégique forte. Après la mort du pharaon Hatchepsout, le nouveau souverain Thoutmôsis III engagea directement la première de ses seize campagnes militaires qu'il dût mener pour mater les révoltes et soumettre les Asiatiques. À la mi-juillet, les Égyptiens prirent Gaza et continuèrent leur marche cent dix kilomètres plus loin. Mais l'armée du pharaon était dans une situation difficile : deux routes s'offraient à elle. Une la faisait progresser en terrain découvert, facilitant le travail d'espionnage de l'ennemi. L'autre permettait de surprendre l'ennemi, mais était en réalité un défilé, et le risque de guet-apens était très présent. Les officiers égyptiens préconisèrent de marcher en terrain découvert pour éviter une écrasante défaite dans le défilé, mais le pharaon passa outre les conseils de son état-major et fit passer ses troupes par le défilé. Et contre toute attente, aucun incident ne se produisit. A la fin de la marche, l'armée du pharaon était en face de l'armée syro-palestinienne surprise.

Thoutmôsis III chargea à la tête de son infanterie et de ses chars après une harangue à son armée (« Tous les chefs des pays du Nord sont enfermés à l’intérieur de la place. C’est donc prendre mille villes que de prendre Megiddo. Emparez-vous de la ville vaillamment ! »). L'armée coalisée fuit et va s'enfermer dans la ville de Megiddo. Mais les Égyptiens préfèrent piller les ressources et les possessions environnant la place forte que de s'attaquer directement au siège : la conséquence sera que le siège ne se terminera pas immédiatement dans une offensive héroïque, mais au bout de sept longs mois. Le pharaon vola un lourd tribut aux vaincus, avant de les autoriser à partir, humiliés, en chevauchant des ânes.

La bataille de Megiddo fut la première bataille qui fut relatée à l'écrit par des spécialistes dans l'Histoire de l'Humanité. C'est le scribe royal Tjenen qui rédigea le texte qui fut gravée sur les parois du temple d’Amon-Rê à Karnak, en 225 lignes mesurant 25 mètres chacune.

Suite à cette bataille, le pharaon gagna un prestige énorme, remporta la première de ses nombreuses victoires sur les Asiatiques et reçut les hommages de nombreux états, notamment la lointaine Babylone.


10 mai

1774 : Mort de Louis XV. Le 26 avril, des symptômes aggravés de la petite vérole se développèrent chez le souverain déjà fortement atteint depuis plusieurs semaines.

Louis XV se retrancha dans son château de Versailles et les nouvelles du roi n'arrivaient quasiment plus. Le 1er mai, le Parlement de Paris envoya auprès du roi un conseiller notaire secrétaire de la Maison et de la Couronne de France, Monsieur Nicolas Félix Van Dievoet. Les dernières filles du roi et l'oncle maternel du Dauphin vinrent également assister à l'agonie du roi.

Une bougie fut allumée sur le balcon royal pour signaler l'existence du roi agonisant. Selon la légende populaire, Louis XV aurait prononcé ces mots avant de mourir : "Après moi, le déluge !". On sait aujourd'hui que cette phrase est apocryphe. Le 10 mai 1774, à 15h30, un huissier alla éteindre la bougie. Le roi était mort. Une septicémie aggravée par des complications pulmonaires l'avaient emportés.

Variolique, Louis XV ne fut pas embaumé, c'est d'ailleurs le seul roi français qui n'eut pas cet honneur post-mortem. Et c'est la raison pour laquelle son corps ne sera pas intact et ses restes en putréfaction baigneront dans de l'eau de sel marin lors de l'ouverture de sa tombe par les révolutionnaires en 1793.

Sa mort rendra indifférent les Parisiens, mais selon les chroniques de l'époque les Français provinciaux furent émus par le décès de celui que l'on appelait dans sa jeunesse le "Bien-Aimé". Son petit-fils, Louis XVI, monte sur le trône. Souverain incompétent, homme ayant toujours désiré être serrurier, il s'attirera les foudres du peuple et ne saura résister à la Révolution française de 1789.


11 mai

1940 : Bataille de Grebbeberg. La veille, les forces armées allemandes s'étaient ruées vers la Hollande et la Belgique, en espérant que le corps expéditionnaire britannique et que le premier corps d'armée français passeraient la frontière. La bataille de France a commencé. Si les généraux allemands réussissent leur pari (puisque Giraud a envoyé ses forces en Belgique plutôt que de les conserver en France) et peuvent faire leur coup de faucille vers Dunkerque, ils doivent pour autant s'emparer de la Hollande malgré tout.

Le groupe allemand Küchler envahir le nord des Pays-Bas, tandis que des divisions parachutistes allemandes sautent sur les villes-clés de Hollande, sur les arrières des forces néerlandaises et françaises. Enfin, cinq divisions isolées allemandes s'enfoncent lentement dans le territoire hollandais, face aux défenses alliées.

En face de la Wehrmacht, les Alliés sont divisés en deux groupes : le groupe français Giraud qui occupe le sud, et le groupe hollandais Winkelman qui occupe le nord. Quelques corps et divisions hollandais sont dispersés et ne sont rattachés à aucun groupe.

Grebbeberg est un petit hameau entouré d'étendues d'eau à proximité de la ville de Nimègue. Et c'est là que les forces néerlandaises du sud, qui ne sont ni du groupe Giraud ni du groupe Winkelman, se sont retranchées pour former un étui défensif. 15 000 soldats néerlandais sont rassemblés là, sous le commandement des généraux Godfried, Harberts et van Loon.

En face, le général von Tiedemann attaque avec 25 000 soldats allemands. Le Reich a donc la supériorité numérique et qualitative et ce, malgré les précautions néerlandaises lors de la création de l'étui défensif de Grebbeberg.

La bataille est sans intérêt d'un point de vue tactique, mais d'une violence inouïe. Les Allemands lancent une série d'offensives d'envergure sur les positions néerlandaises, et la 4ème division hollandaise commandée par le général van Loon se fait massacrer sur place. Au bout de trois jours, les forces néerlandaises ne sont plus en état de combattre, et elles battent en retraite, cédant Grebbeberg à feu et à sang aux Allemands victorieux.

Les Hollandais ont opposés une résistance héroïque aux Allemands contrairement à ce que certains s'imaginent. 417 soldats néerlandais se sont sacrifiés dans la défense du hameau marécageux, tandis que 257 soldats allemands sont tués dans les assauts.

Les généraux Godfried, Harberts et van Loon effectuent une retraite rapide et couronnée de succès dans l'après-midi du 13 mai. Mais l'effort est vain : le dispositif néerlandais est enfoncé. Les divisions de Karl von Tiedemann et le groupe Küchler pousseront en territoire hollandais. Le bombardement de Rotterdam, le 14 mai 1940, signera la défaite totale et définitive de l'ensemble des forces armées néerlandaises (excepté celles combattant en Zélande où les combats continueront jusqu'au 18 mai grâce au soutien de 15 000 soldats français).


12 mai

1942 : Début de la seconde bataille de Kharkov. Après la contre-attaque hivernale soviétique qui réussit avec succès et permit d'éviter la prise de Moscou, le maréchal Semion Timochenko se lança dans une offensive d'envergure contre les forces de la 6ème armée allemande. Ainsi, Timochenko, fort de 765 300 hommes, 1 000 chars et 926 avions attaqua von Bock, Paulus et Pflugbeil qui possédaient environ 550 000 hommes, 450 chars et 700 avions. Le 12 mai 1942, à 6h30, les Soviétiques bombardèrent violemment les positions allemandes par une préparation d'artillerie d'une heure et des attaques aériennes de vingt minutes. C'est à 7h30 que la première vague d'assaut soviétique chargea sur les positions allemandes ; malgré une résistance tenace, les divisions germaniques reculent non sans avoir entamé les lignes soviétiques. Timochenko doit faire donner sa seconde vague d'assaut. Dans les premières 72h, l'armée allemande absorba l'essentiel du choc soviétique. Mais Paulus avait réagit avec calme, organisant des actions défensives et des contre-attaques locales qui stoppent progressivement les Soviétiques et réduisent les pertes allemandes.

Plusieurs jours plus tard, la Luftwaffe vient secourir les forces allemandes et bombarde violemment les positions soviétiques. Parallèlement à cela, Kleist dirige la contre-offensive de la 1. Panzerarmee. En quelques heures, les Soviétiques refluent. Toute la 6ème armée allemande se met en branle et encercle le dispositif soviétique sous quelques jours à peine. Timochenko demande des renforts, Staline ne les enverra pas. Le 25 mai, les soldats soviétiques sont lâchés en hordes par l'état-major pour briser l'encerclement : ces techniques, barbares et insensées, réduiront le moral des soldats soviétiques et permettront aux Allemands de faire 170 958 tués, disparus ou prisonniers et de capturer la plupart des chars soviétiques sur ce front. La seconde bataille de Kharkov est un cuisant revers pour l'URSS.

  • Kreuzberg Ex-Chef de la section littérature , Ex-Testeur, Ex-Chroniqueur, Ex-Historien

  • Ancien membre d'HistoriaGames : Tombé au combat