Chronique : L'Histoire jour après jour
16 juin 2013 par Aymdef | Chronique historique
Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !
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Plongez-vous dans l'Histoire...
10 juin
1944 : C'était il y a 69 ans, les Alliés venaient de débarquer sur les plages de Normandie et commençaient à grappiller du terrain. Au petit matin, des chenillettes chargées de soldats allemands s'arrêtent dans une petite bourgade paisible, proche de Limoges et comptant près de 1200 habitants, Oradour-sur-Glane. Il s'agissait d'un détachement du 1er bataillon du 4e régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS. Cette compagnie SS compte environ 120 hommes qui se sont déjà illustrés en Russie dans l'extermination des populations civiles.
La veille, la 2e division SS Das Reich avait déjà commis des atrocités à Tulle, en Corrèze, alors qu'elle remontait vers la Normandie pour y rencontrer les Alliés. En représailles d'attaques commis par des maquisards, les Allemands avaient pendu 99 hommes tirés au sort et envoyèrent 149 otages en déportation.
À Oradour, les SS rassemblent la population sur le champ de foire sous le prétexte d'une vérification d'identité. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants puis divisés en 6 groupes et enfin enfermés dans des granges qui seront mitraillées par les SS. En quelques secondes, les hommes sont massacrés et les Allemands mettent le feu aux granges. Au même moment, les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église où sont entreposées pailles et caisses d'explosifs. La charge explosive qui doit faire s'effondrer l'église n'est pas suffisante, les SS tirent alors à la mitraillette et lancent des grenades à main. Les cris s'estompèrent alors...
Les SS laissèrent 642 victimes, dont 246 femmes et 207 enfants, dont 6 de moins de 6 mois, brûlés dans l'église. Oradour-sur-Glane deviendra par la suite en Europe occidentale le symbole de la barbarie nazie.
Un centre de la Mémoire a été construit depuis dont en voici le site : www.oradour.org
11 juin
1144 : Tous les grands personnages du royaume de France étaient conviés avec en tête, le roi Louis VII le Jeune et son épouse, la duchesse Aliénor d'Acquitaine. Tous étaient là pour assister à la consécration du chœur de la basilique de Saint-Denis, dédiée au premier évêque de Paris, décapité par les Romains vers 250.
La basilique de Saint-Denis était à l'origine une église abbatiale élevée au Vème siècle au temps des rois mérovingiens. Elle devint alors très vite un lieu de pèlerinage. L'église devint ensuite une nécropole royale à la mort de ce bon roi Dagobert qui a mit sa culotte à l'envers. Pépin le Bref et ses deux fils Carloman et Charlemagne y seront consacrés roi de France par la suite...
C'est l'abbé Suger, conseiller du roi Louis VII, qui fit reconstruire l'église avec le sentiment d'œuvrer pour le bien de l'Église et du royaume en ayant une optique totalement différente de son adversaire Bernard de Clairvaux, qui prônait le dépouillement des lieux de culte. Il y avait déjà eu les prémices de cet art français pour la cathédrale de Saint-Étienne à Sens, construite vers 1130. L'abbé Suger avait été séduit par les nouvelles formes du bâtiment, plus léger et élancé et bien plus lumineux.
C'est pourquoi, il fit agrandir l'abbatiale grâce notamment au maître d'œuvre Pierre de Montreuil (qui travaillera ensuite sur Notre-Dame de Paris) en remaniant le narthex (entrée de l'église) d'une façade dotée pour la première fois d'une rose et de trois portails de grandes dimensions. Il modifia aussi le chœur en lui ajoutant des chapelles rayonnantes. Grâce à cela, l'édifice devint très tôt un établissement prestigieux et riche et tous les seigneurs et évêques présents ce 11 juin 1144, voudront la même chose dans leur territoire...
12 juin
1429 : Près d'un mois après sa victoire à Orléans (8 mai 1429), Jeanne d'Arc est en route pour Reims où le dauphin Charles doit être sacré. La jeune femme pieuse ne souhaitait pas que sa route soit encombrée par ces maudits Anglais, et s'était donc employée à liquider toutes les troupes anglaises qui subsistaient dans la vallée de la Loire après leur défaire à Orléans.
Près d'Orléans, se trouve une petite bourgade où des soldats anglais commandés par William de la Pole, comte de Suffolk, s'y était réfugié en attendant des renforts de la part du duc de Bedford, Jean de Lancastre.
L'armée française forte de 2 000 hommes était commandée par Jean II d'Alençon qui fut rejoint par les compagnies de Jean de Dunois et Florent d'Illiers, alors capitaine de Châteaudun. L'armée comptait alors près de 3000 hommes et se mis en marche vers Jargeau poussée par Jeanne d'Arc. Les capitaines français étaient plutôt réticent car il ne connaissait pas le nombre de soldats anglais, mais Jeanne les exhorta comme le montre le témoignage de Guy de Laval : "Jeanne, voyant qu'il y avait quelques difficultés entre eux, leur dit qu'ils ne craignent aucune multitude et qu'ils ne fassent pas difficulté de donner l'assaut aux Anglais, car Dieu conduisait leur affaire. Elle dit que si elle n'en était sûre, elle préférerait garder les brebis plutôt que de s'exposer à de tels périls".
L'armée français pensait s'arrêter pour la nuit aux portes de la ville, mais l'armée anglaise vint à leur rencontre. Celle-ci était finalement composée de 5000 hommes. Le combat était alors inévitable et les deux armées s'engagèrent. Jeanne d'Arc monte aux remparts en brandissant son étendard mais une pierre vient la frapper à la tête la faisant chuter. Elle se releva exhortant une nouvelle fois ces troupes de combattre l'envahisseur. Ce qu'ils firent et plutôt bien puisqu'ils remportèrent la victoire !
13 juin
1684 : Le château de Marly et le parc de Versailles étaient situés en hauteur et éloignés des rivières. Afin de les alimenter en eau, il fallut construire un gigantesque dispositif de pompage des eaux de la Seine qui se fera appelé la "Machine de Marly".
Le jeune et ambitieux Arnold de Ville, un entrepreneur liégeois, proposa au roi Louis XIV la construction d'une ébauche, pour le château du Val à Saint-Germain-en-Laye, de ce que sera la Machine de Marly, afin de lui montrer de quoi il était capable. Avec Rennequin Sualem et son frère Paulus, maîtres-charpentiers et mécaniciens liégeois, de Ville mit en place cette machine qui satisfait amplement le roi. Le projet de la Machine de Marly est alors lancé et les constructions débutèrent en 1681 près de Bougival. L'ensemble des travaux, avec le chenal et les digues sur la Seine, ainsi que la construction de la machine et du réseau d'aqueducs et de bassins, allait durer 6 ans.
La construction de la machine mobilisa 1800 ouvriers, dont un grand nombre de Wallons (qui avaient l'expérience des travaux hydrauliques acquis dans les mines), et nécessita plus de 100 000 tonnes de bois, 17 000 tonnes de fer et 800 tonnes de plomb et autant de fonte. La Machine de Marly est achevée le 13 juin 1684. L'aqueduc de Louveciennes fut achevé en 1685 et l'ensemble des travaux, trois ans plus tard, en 1688. Le coût total du chantier fut de 5,5 millions de livres tournois. Rennequin Sualem fut nommé Premier ingénieur du Roy par Louis XIV et anobli. Arnold de Ville devint très riche et accéda à l'aristocratie.
Cependant, la machine ne parvint jamais à fournir le débit attendu, mais fonctionna tout de même durant 133 ans avant d'être remplacée en 1817 par plusieurs pompes successives plus performantes, jusqu'à des électro-pompes en 1968.
14 juin
1658 : Cela fait près de 24 ans que la dynastie française des Bourbons et la dynastie espagnole des Habsbourg sont en guerre. Il s'agit de la guerre franco-espagnole, un conflit militaire qui commença, en 1635, par l'intervention française dans la guerre de Trente Ans, à laquelle participait déjà l'Espagne. Durant cette longue période, la Fronde éclata en France. Les frondeurs furent soutenus par l'Espagne qui s'est empressée à leur défaite en 1653 d'accueillir leur armée et leur chef dont le fougueux Louis II de Bourbon-Condé, un de grands capitaine de son temps, celui qui gagna à Rocroi (voir le résumé). Condé va devoir faire face à un autre grand général, Turenne, qui maitrise parfaitement l'art de la guerre.
De 1656 à 1658, Condé et Turenne s'affrontent lors de plusieurs batailles dans ch'nord à la tête de leur armée respective. Le 23 mars 1657, la France et l'Angleterre de Cromwell s'allièrent contre l'Espagne par le traité de Paris selon lequel Dunkerque et Mardyck seraient cédés à l'Angleterre et Gravelines reviendrait à la France. La situation devint alors défavorable pour les Espagnols.
Turenne disposait de 20 000 hommes dont 3000 anglais de la New Model Army. De plus les Anglais tiennent la mer. Commandée par Don Juan d'Autriche et Condé, l'armée espagnole était composée de 18 000 hommes dont une bonne partie de Français et 2000 Anglais, partisans des Stuart.
L'affrontement a lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin vers 8 heures, d'où le nom de la bataille. Le centre et la droite de Don Juan sont rapidement enfoncés grâce aux furieux piquiers anglais. Turenne peut concentrer sa cavalerie et attaquer de flanc. Il est aidé par les navires anglais qui bombardent la plage dégagée par la marée. La gauche dirigée par Condé tient le coup. Condé ira même à charger par 3 fois avec sa cavalerie, mais cela ne sera pas suffisant, la bataille est terminée après 2 heures de combat. Turenne a perdu 500 hommes dont une majorité d'Anglais. Les Espagnols perdent quant à eux plus de 6 000 hommes dont 3 000 à 4 000 prisonniers.
Le 25 Juin, Dunkerque est aux mains des Français qui remettent la ville à Cromwell conformément au traité de Paris. La paix entre les Français et les Espagnols sera signée le 7 novembre 1659 lors du Traité des Pyrénées.
15 juin
1215 : En Angleterre, à la suite d'une courte guerre civile, les barons anglais excédés des exigences militaires et financières du roi et de ses échecs répétés en France (La Roche-aux-Moines et Bouvines), imposèrent à Jean sans Terre un traité appelé Magna Carta ou Grande Charte (Magna Charta Libertatum), un texte de 63 articles. La postérité verra dans ce texte la première limitation imposée à l'arbitraire monarchique et l'amorce de la démocratie moderne.
Par ce traité, la noblesse anglaise s'assure le respect des coutumes et des droits féodaux. Le roi, qui était particulièrement méprisé à l'époque, s'engage notamment à ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord du Grand Conseil composé de barons et d'ecclésiastiques. Il s'engage aussi à ne pas procéder à des arrestations arbitraires comme l'atteste l'article 39 : «Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelques manières que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à l'emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays».
La Grande Charte est conservée au British Museum de Londres et est encore aujourd'hui le fondement des institutions britanniques.
16 juin
1815 : Également appelée bataille de Fleurus, la bataille de Ligny opposa l'armée prussienne menée par le maréchal Blücher et composé par près de 90 000 hommes à une partie de l'armée français commandée par Napoléon 1er composée par 3 corps d'armée (soit moins de 60 000 hommes).
Bien qu'elle ne fût pas aussi importante et décisive comme l'aurait souhaité Napoléon, cette bataille est connue pour être la dernière victoire de Napoléon. Elle se déroula durant la période des Cents-Jours. De retour à Paris le 20 mars 1815, Napoléon constitue l'armée du Nord pour aller à la rencontre des Anglo-hollandais et des Prussiens qui avancent sur la Belgique. L'objectif de Napoléon était de combattre sur 2 fronts plutôt que de combattre la coalition dans son ensemble.
Après la prise de Charleroi, Napoléon scinde son armée en deux colonnes. Il confie celle de gauche au maréchal Ney qui doit progresser vers Bruxelles. Napoléon qui dirige celle de droite, se heurte le 16 juin aux troupes commandées par Blücher.
Après un combat d'une grande intensité avec de nombreuses pertes dans les deux camps, les Prussiens enfoncés en leur centre se replièrent en route. Cependant dans la fuite, ils ne seront inquiétés que trop tard par l'armée française, car ils auront déjà rejoint Wellington... Les Prussiens ont perdu 12 000 tués et blessés, ainsi que 8 500 prisonniers et déserteurs. Les Français perdent 11 130 tués et blessés.
Fait intéressant durant la bataille : Blücher aurait pu être capturé car son cheval a été tué durant la bataille et le maréchal s'est retrouvé sous lui. Il a pu être dégagé de son cheval par son fidèle aide de camp et fuir le champ de la bataille.