Chronique : L'Histoire jour après jour

28 juillet 2013 par Aymdef | Chronique historique

La bataille de Bouvines par Horace Vernet, 1827. Huile sur toile, 958 x 510 cm. Châteaux de Versailles et de Trianon.

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que l'on vous livre livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


22 juillet

1209 : La croisade contre les Albigeois fut parsemée de nombreux drames et le siège de Béziers, suivi par le sac et le massacre de la population, en fit partie. L'armée de Croisés fut chargée par le pape Innoncent III d'éradiquer les cathares. Sous la direction du légat du pape Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux et chef du puissant ordre des moines cisterciens, les 20 000 Croisés marchèrent sur Béziers.

La ville était préparée à un siège, les greniers étaient pleins et les habitants de manquaient pas d'eau grâce aux nombreuses sources présentes dans la ville. Dans une dernière tentative de médiation, l'évêque de la ville demanda à ses fidèles de livrer 222 hérétiques aux Croisés. Les habitants de Béziers refusèrent.

A partir de ce moment-là, le siège aurait pu durer une éternité, sans compter que les Croisés n'étaient pas prompt à rester indéfiniment sur ces terres. Lasses, ils auraient préféré resté chez eux après les 40 premiers jours de campagnes. Mais quelques fougueux Biterrois prirent la décision de défier tête à tête les Croisés en rase campagne. Mal leur en a pris, les Croisés en profitèrent pour entrer dans la ville et le massacre commença alors... Encore une fois, les chiffres divergent d'un chroniqueur médiéval à un autre. Cela va d'une centaine à 22 000 Biterrois tués. Dans la mémoire locale, on appelle ce massacre le "grand masèl" (grande boucherie en occitan).

Selon le moine allemand Césaire de Heisterbach, l'abbé Arnaud Amaury aurait prononcé la célèbre phrase suivante au cours du siège : "Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens !". Mais selon tout vraisemblance, il s'agirait d'un apocryphe (un écrit dont l'authenticité n'est pas établie).


23 juillet

1904 : L'exposition universelle de 1904 bat son plein à Saint-Louis dans le Missouri. Ce fut l'une des plus importantes foires universelles de l'époque post-victorienne. Il débuta le 30 avril pour se terminer le 1er décembre 1904. L'exposition accueillit 62 pays étrangers et 43 des 45 états américains de l'époque. Toutes ces nations mettent en avant leurs industries et leurs cultures. Le célèbre chef Apache Geronimo y fut d'ailleurs exhibé dans un tepee...

Ces expositions sont l'occasion de présenter des inventions. Et celle-ci n'échappa pas à la tradition. Plein de bonnes choses - enfin ça dépend pour qui - y ont été présentées pour la première fois au public international comme la barbe à papa, le hamburger, le hot-dog, le beurre de cacahuètes, le thé glacé et la boisson Dr Pepper (le plus ancien soda américain). Mais ce qui nous intéresse en ce jour du 23 juillet 1904, fut la présentation du cornucopia devant les yeux ébahit des Européens et des Asiatiques.

Il s'agit ni plus ni moins d'un biscuit en forme de cône fourré de deux cuillerées de crème glacée, que l'on appelle tout simplement cornet à glace. Cornucopia est le nom latin de la Corne d'abondance, dont la forme rappelle le cornet de glace.

Il est difficile de dire qui en est l'inventeur puisque de nombreux vendeurs de glaces présents à l'exposition réclament la paternité du cornet. Voici tout de même une version populaire de la naissance du cornet à glace.

Charles Menches, un vendeur de crème glacée manquait de plat pour y mettre la glace. Ernest A. Hamwi, pâtissier d'origine syrienne qui vendait des zlabias (pâtisserie croustillante cuite dans un moule à gaufres), tenait un stand non loin de là. Il vint à la rescousse de Menches et lui proposa de glisser la glace dans le zlabia qu'il aurait roulé pour produire la forme du cornet. Face au succès, les marchands de glace présents dans le salon firent de même... Ainsi serait né le cornet à glace. Comme on dit, la nécessité est mère de l'invention. Mais bon cette jolie histoire est difficilement vérifiable. Hamwi est le seul à la relater dans une lettre adressée au Ice Cream Trade Journal en 1928. Hamwi créa peu de temps après l'exposition, la Cornucopia Waffle Company qui deviendra la Missouri Cone Company en 1910 puis la Western Cone Company.


24 juillet

1534 : Avec ses deux navires et un équipage de 61 hommes, le grand explorateur français Jacque Cartier partit de Saint Malo le 20 avril en direction des côtes du Labrador. Après avoir atteint le golfe du Saint-Laurent et débarqué à Gaspé le 24 juillet, il planta une croix de trente pieds, revendiquant la région pour le roi de France François 1er, devant les yeux incrédules et méfiants des Iroquois du Saint-Laurent qui venaient tranquillement pécher au moment de rencontrer Cartier et ses hommes. Les premiers colons ne s'installeront pourtant dans la baie qu'un siècle plus tard. Jacques Cartier entreprendra ensuite d’autres voyages, où il découvrira le village d’Hochelaga, non loin duquel sera érigée, plus tard, la ville de Montréal.

1967 : On retrouve un autre grand Français, dans tous les sens du termes, à Montréal en ce jour de 24 juillet. Le général de Gaulle arriva dans la ville québécoise après avoir emprunté le « Chemin du Roy » qui relie la ville de Québec à la métropole provinciale. Le long du chemin, de Gaulle fut acclamé par la population francophone. C'est la première visite officielle d'un chef d'État français dans la « Belle Province ». A l'Hôtel de ville, le président français s'adressa aux 500 000 Montréalais en liesse et termine son discours fortement acclamé par : « Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec... libre ! Vive le Canada français et vive la France ! ». Il faut dire que de Gaulle soutenait la souveraineté du Québec, il avait même déclaré lors d'une conférence de presse « Que le Québec soit libre c'est, en effet, ce dont il s'agit. Cela aboutira forcément, à mon avis, à l'avènement du Québec au rang d'un État souverain, maître de son existence nationale, comme le sont par le monde tant et tant d'autres peuples, tant et tant d'autres États, qui ne sont pas pourtant si valables, ni même si peuplés, que ne le serait celui-là. » Bien entendu, ce discours ne sera pas au goût des Canadien anglophones qui voient là un encouragement à la revendication d'autonomie que promeut en particulier l'Union nationale du Premier ministre québécois Daniel Johnson qui est à l'origine de la venue du président français.


25 juillet

1139 : Le comte du Portugal Alphonse-Henriques au commande des troupes chrétiennes, est opposé à une coalition de cinq rois Maures Almoravides. On appela cet affrontement la bataille d'Ourique qui aurait eut lieu dans la région de l'Alentejo au sud du Portugal. Il y a de nombreuses hypothèses au sujet du lieu de la bataille, mais celle-ci est l'hypothèse traditionnelle.

Les Portugais s'étaient rendus en territoire musulman afin d'y piller les terres et s'accaparer le bétail, les esclaves et autres biens comme ils avaient l'habitude. Mais selon les chroniques portugaises, ils n'avaient pas prévu une rencontre avec les Maures. Pourtant, malgré l'infériorité numérique, ils remportèrent la victoire. C'est pourquoi, on appelle également cette bataille le "miracle d'Ourique".

Suite à cette bataille Alphonse-Henriques devient roi du Portugal sous le nom d'Alphonse 1er de Portugal. Il aurait été acclamé par ses troupes. Cette bataille marqua l'histoire du Portugal à tel point qu'elle est symbolisée sur le drapeau du Portugal. En effet les cinq écus bleus représentés sous le fond blanc du drapeau représentent les cinq rois maures de Lisbonne, Badajoz, Beja, Elvas et Évora qui ont été vaincus. Ces cinq écus contiennent chacun cinq points blancs représentant les 5 plaies du Christ disposés en croix.

Il y a de nombreuses légendes entourant la bataille, parmi celles-ci on dit qu'avant la bataille d'Ourique, Afonso Henriques aurait prié pour la protection des Portugais lorsqu'il eut une vision de Jésus sur la croix. Après sa victoire, Afonso Henriques représenta sur l'ancien drapeau (Croix bleu sur fond blanc) la stigmatisation en y apposant les cinq plaies du martyr en signe de gratitude envers le Christ.


26 juillet

1956 : le canal de Suez forme un raccourci entre la mer Rouge et la mer Méditerranée. il est ouvert en 1869. Sa construction a été financée par la France et le gouvernement égyptien. Le Royaume-Uni racheta ensuite la part de l'Égypte dans le canal. De ce fait, c'est une compagnie franco-anglaise qui en assura le contrôle qui s'avéra fort lucratif puisqu'il s'agissait d'un point de passage stratégique pour le pétrole. En outre, la France et l'Angleterre percevaient des droits de péage.

Le 23 juillet 1952, le lieutenant-colonel Gamal Abel-Nasser abolit la monarchie en Égypte par un coup d'état militaire et proclama la république un an plus tard. Dès lors, Nasser s'efforça de lutter contre l'impérialisme étranger. Pour construire le Haut barrage d'Assouan, Nasser chercha de l'aide auprès des Américains. Mais le 19 juillet 1956, lorsque Nasser reconnut la Chine communiste, les États-Unis se retirent du projet, tout comme la Grande-Bretagne.

Le 26 juillet, le président Nasser, qui a le soutien désormais des Soviétiques, annonça à la foule sa décision de nationaliser le canal de Suez et les biens de la compagnie du canal, dans le but de financer son barrage : « Aujourd'hui, au nom du peuple, je prends le canal. Ce soir, le canal sera égyptien, dirigé par des Égyptiens ! ». Il annonce cela sur toutes les radios arabes en l'accompagnant d'un éclat de rire narquois qui est resté dans la mémoire et qui glaça le sang des Occidentaux.

La réaction du "Raïs" provoqua alors une crise internationale, la crise du canal de Suez. En novembre 1956, une coalition franco-israëlo-britannique lança l'Opération Mousquetaire. Bien que la victoire leur était acquise, les forces coalisée doivent se retirer suite aux pressions politiques extérieures et de l'ONU. Nasser ressortit grandi de cette crise politique.


27 juillet

1214 : Le dimanche 27 juillet 1214, les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par quelques milices communales, sont opposées à une coalition constituée de comtes de Flandre et de Boulogne, et du duc de Brabant, le tout menée par Jean Sans Terre, duc d'Aquitaine, de Normandie et roi d'Angleterre, et soutenue par l'empereur du Saint-Empire Otton IV. Tous avaient une profonde détestation pour la monarchie capétienne. Mais c'était Jean sans Terre qui avait le plus à gagner car il souhaitait s'emparer du royaume de France... le gourmand.

Le roi d'Angleterre débarqua à la Rochelle en février 1214 et marcha sur Paris. Il assiégea le château de La Roche-aux-Moines, près d'Angers. Philippe Auguste envoya alors contre lui son fils Louis (le futur Louis VIII le Lion). Le 2 juillet, en voyant arrivée l'armée française, l'armée anglaise se débanda sans combattre. Dès lors, les Français mobilisèrent contre Jean sans Terre les barons anglais eux-mêmes. La guerre se transporta en Angleterre, ce qui conduira à la Grande Charte l'année suivante.

Bien que mis à mal, Jean sans Terre ne lâcha rien et disposait toujours des coalisés. Philippe Auguste s'était établit à Tournai et il décida de faire retraite vers Lille. Il entama son mouvement le 27 juillet au matin. Contre toute attente, l'empereur Otton IV de Brunswick décida de l'attaquer, ne se souciant guère que ce jour soit un dimanche (il faut dire que l'empereur germanique était l'ennemi du pape qui l'avait excommunié, le Pape préférant Frédéric II de Hohenstaufen au trône du SERG).

Les deux camps s'affrontèrent à midi lorsque l'armée française commença à traverser la rivière de la Marcq, sur le pont de Bouvines. Sitôt, l'armée française se déploie face au Coalisés. Pour la première fois de l'Histoire de France, les chevaliers et les milices communales combattirent ensemble sous l'emblème royal de la fleur de lys. La bataille engagée, chacun chercha à survivre à tuer son adversaire ou à le capturer. Dans ce petit jeu, la France fut victorieuse. Otton IV préféra fuir le champs de bataille plutôt que d'être capturé (Il perdra son titre impérial au profit de son rival Frédéric II de Hohenstaufen).

La victoire de Philippe Auguste fut totale, ses pertes en hommes minimes et une bonne partie des seigneurs coalisés était entre ses mains. De plus, elle écarta définitivement la coalition et conféra au règne de Philippe Auguste une justification divine. La France va alors s'affirmer dans le siècle qui s'ouvre comme le principal État européen.


28 juillet

1835 : C'était la fête à Paris, on y fêtait le cinquième anniversaire de la Révolution de juillet, les Trois Glorieuses. Le "roi des Français" Louis-Philippe 1er devait pour l'occasion passer en revue la garde nationale sur les grands boulevards.

Louis-Philippe se rendit à la Bastille entouré des aînés de ses fils, de plusieurs ministres, et de nombreux maréchaux et officiers. Sur le chemin, à la hauteur du 50 boulevard du Temple, une drôle de machine placée sur l'appui de la fenêtre d'une maison explosa. On l'appellera la machine infernale. Par miracle, le roi n'eut qu'une éraflure au front, ses fils étaient indemnes, mais la machine infernale causa la mort de 18 personnes et blessa 42 autres dans le cortège royal, dont le maréchal Mortier.

Peu de temps après, le roi promulgua les lois de septembre ou « lois scélérates » sur les actes de rébellion et la liberté de la presse. La « monarchie de Juillet » évolua alors vers l'autoritarisme et l'impopularité. Les auteurs de l'attentat furent arrêtés au début du mois de septembre. Jugés devant la cour des pairs, ils furent condamnés à mort et guillotinés le 19 février 1836.

Parmi les comploteurs se trouvait Giuseppe Fieschi, un conspirateur corse catalogué comme anarchiste, mais qui en vérité n'avait pas de convictions politiques et aurait agit pour l'argent. C'était un ancien soldat de Murat, qui avait fait de la prison de 1819 à 1826 après avoir voler un bovin er falsifier un certificat de propriété à Bastia. Après sa sortie, il récidiva et dut se cacher sans aucune ressource. Il trouva refuge auprès de ceux qui projettaient un attentat contre Louis-Philippe. Il s'agissait de deux républicains exaltés, liés à la Société des Droits de l'Homme, le sellier Pierre Morey et le droguiste Théodore Pépin. Fieschi les aida à concevoir la fameuse « machine infernale » faite de vingt-cinq canons de fusils juxtaposés et placée sur l'appui de la fenêtre de la maison du 50 boulevard du Temple.

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter

  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton