Chronique : L'Histoire jour après jour

21 juillet 2013 par Aymdef | Chronique historique

Le monument commémoratif de la rafle réalisé par le sculpteur et peintre Walter Spitzer et l'architecte Mario Azagury. Il représente des civils innocents : enfants, femme enceinte, personnes âgées, symbolisant les victimes de la rafle. Le socle de la statue est incurvé, rappelant la piste du Vélodrome d'Hiver.

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Plongez-vous dans l'Histoire...


15 juillet

1099 : A l'appel d'Urbain II, la Première Croisade fut lancée lors du Concile de Clermont en 1095. 4 ans après, les croisés enlevèrent aux musulmans la ville de Jérusalem et reprirent ainsi le tombeau du Christ.

Nombreux furent ceux partis d'Europe pour rejoindre le Moyen-Orient, Nombreux furent ceux qui périrent sur le chemin qui devait les amener vers la rédemption. Au final, il ne resta qu'une poignée de croisés à l'arrivée en Terre Sainte au terme d'un voyage long de 3 années et particulièrement éprouvant.

Les quelques 12 000 fantassins et 1500 chevaliers posèrent le siège de la ville, le 7 juin 1099, dans la chaleur de l'été. L'armée des croisés était dirigée par Raymond de Toulouse et Godefroy de Bouillon. La ville était défendue par Iftikhâr al-Dawla, gouverneur de Jérusalem.

L'attaque des croisés fut lancée le 14 juillet mais la garnison fatimide riposta en incendiant les tours roulantes, avec du feu grégeois. Les croisés trouvèrent la parade le lendemain, avec une tour de siège recouverte de peaux de bêtes fraîchement écorchées, permettant ainsi une meilleur protection au feu. Les échelles arrivèrent ensuite à se poser au pied des murailles permettant aux assaillants de grimper à l'encontre des défenseurs. Jérusalem est prise.

Mais ce que l'on retiendra surtout de ce siège, fut le massacre des habitants juifs et musulmans par les croisés dès leur entrée dans la ville. Durant l'après-midi, le soir et le matin suivant, entre 3000 et 70 000 personnes seront ainsi tuées. Comme vous le constatez, ces chiffres varient énormément puisque cela a donné lieu à des exagérations chez les chroniqueurs arabes comme chez les Francs.


16 juillet

1942 : On appela cet événement tragique de l'Histoire de France la Rafle du Vélodrome d'Hiver, plus connue sous le nom de rafle du Vel' d'Hiv. Cela n'est pas la première fois que l'on s'en prend aux Juifs un 16 juillet en France, puisqu'en 1394, Charles VI le Fou fait expulser les juifs de France. On leur reprochait notamment d'être responsables de la peste et d'autres épidémies...

Le 16 juillet 1942, 7000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour arrêter les 13 152 Juifs parisiens dont 4115 enfants de moins de 16 ans et 5 919 femmes. Les Allemands en désiraient bien plus mais c'était sans compter sur les divers actes de solidarité des Parisiens. En effet, certains policiers ont laissé fuir leurs victimes. Des concierges et des anonymes en ont cachés chez eux. Certains Juifs avaient également été prévenus par la Résistance.

Toujours est-il qu'une partie des Juifs est emmenée par autobus dans le camp de Drancy, une autre vers le Vélodrome d'Hiver, avant d'être déportée vers les camps d'extermination allemands notamment celui du d'Auschwitz-Birkenau. Ils ne seront qu'une centaine à avoir survécu à la déportation, dont aucun enfant...

Le 17 juillet 1994, un monument commémoratif de la rafle a été inauguré sur le square de la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d'Hiver. Chaque année y est organisée une cérémonie commémorative, le dimanche suivant le 16 juillet. On se souvient également du discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 qui est le premier président de la République à reconnaître la responsabilité de la France dans la rafle et dans la Shoah : « Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français. Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police. [...] La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »


17 juillet

La mort de John Talbot par Charles-Philippe Larivière.1453 : Grâce à Charles VII et ses réformes administratives, le royaume de France s'est refait une santé. Avec le Connétable Arthur de Richemond, le roi de France créa les compagnies d'ordonnance constituant une véritable armée permanente, capable de rivaliser avec les troupes anglaises.

A la faveur de ce nouvel élan, la reconquête de la Normandie en 1450 fut un succès, celle de la Guyenne aussi en 1451. Cependant, cela faisait déjà 300 ans que la Guyenne était anglaise et les Aquitains regrettèrent rapidement les Anglais, notamment à cause des mesures prises par Charles VII comme l'impôt permanent qui permettait de financer l'armée. Ainsi, les Bordelais demandèrent l'aide au roi Henri II. Celui-ci était déjà empêtré dans une guerre civile, la guerre des deux roses, et envoya 3000 hommes commandés par le vieux John Talbot, célèbre pour les petites escarmouches victorieuses qu'il avait mené sur les terres françaises. Ce corps expéditionnaire débarqua en octobre 1452, et entra en triomphe à Bordeaux, recevant le soutien des seigneurs gascons. Les Français préparèrent alors la riposte pour l'été suivant.

Un corps d’armée français, fort de 8000 hommes, commandés notamment par Jean Bureau (grand-maître de l'artillerie), descendit la vallée de la Dordogne et se posa à Castillon plutôt que de prendre directement Bordeaux. Les Anglais, forts de 5000 à 10 000 hommes (en comptant les recrues gascons), partirent à la leur rencontre. Talbot l'impétueux souhaitait se diriger rapidement vers Castillon et laissa derrière lui son artillerie...

Le 17 juillet, Talbot donna l'assaut mais la petite troupe française qui y était posté se replia sur le champs vers un camp retranché. Les Anglo-gascons firent alors une pause... qui sera rompu par les Castillonais qui les informèrent que les Français allaient lever le camp. En effet, ils auraient aperçu un nuage de poussière se levant vers le camp des Français.

Sans plus attendre, Talbot donna l'ordre d'attaquer, mais il a été trompé, le nuage n'était qu'une fumisterie. Les Anglais font face à un fossé entourant le camp français et se retrouvent sous le feu nourri de l'artillerie française. C'est la débandade et les combattants anglo-gascons durent fuir le champ de bataille lorsque la cavalerie bretonne chargea. Certains, emportés dans leur élan, se noieront dans la Dordogne située non loin de là. Quant à Talbot, celui-ci fut désarçonné, son cheval ayant reçu un boulet de canon. Un archer français l'acheva avec sa hache. Bordeaux se rendit peu de temps après face à la menace de l'artillerie française. S'en est fini de la guerre de Cent Ans, qui ne dura pas cent ans, qui s'acheva pourtant sans traité.

A signaler, tous les ans à la même période, un spectacle d'art et d'histoire est organisé pour reconstituer la bataille. Cette année, il a lieu du 19 juillet au 16 août, donc n'hésitait pas à vous y rendre si vous passer à Castillon La Bataille.


18 juillet

64 : L'Histoire est parsemée de grands incendies (Londres, Alexandrie, New-york...). Parmi les plus célèbres, se trouve l'incendie de Rome qui se déroula sous le règne de Néron, un empereur que l'on décrit souvent comme fou, despote cruel, tyran odieux, à l'ambition démesuré, ayant assassiné sa mère Agrippine...

Dans la nuit du 18 au 19 juillet, un incendie éclata dans les boutiques romaines qui se trouvaient aux abords du Circus Maximus. Néron était en vacance à Antium à ce moment et dut se rendre en grande hâte à Rome, le feu ayant pris de l'ampleur et menacé son palais. L'incendie fit rage durant 6 jours.

Les sources historiques divergent énormément d'un auteur antique à un autre. Suétone prétend que Néron jouait de la Lyre et chantait la chute de Troie au somment du Quirinal pendant que sa ville brûlait. Tacite, quant à lui, écrit que Néron accueillait des réfugiés en ouvrant les monuments du Champ de Mars, en y installant des baraquements et en approvisionnant en vivres les alentours. De plus, il aurait fait baisser le cours du blé à cette occasion.

Mais ce n'est pas tout. Peu de temps après l'incendie, Néron lança de grand travaux sur les décombres du Grand Incendie de Rome pour y faire construire son immense Domus aurea. Cela fut sûrement mal vécu et suspicieux. L'érudit Suétone accusa Néron comme l'auteur de l'incendie. Son but aurait été de faire renaître de ses cendres la ville et de la renommer Neropolis... Tacite avança plutôt une série d'actions efficaces de l'empereur pour lutter contre le désastre.

Origine criminelle ou accidentelle, il semble que les études modernes penchent pour la seconde version. De plus, l'image fortement négative de Néron causée par les auteurs antiques, tend aujourd'hui à être relativisée par les études actuelles.


19 juillet

1870 : Le prince allemand Leopold de Hohenzollern-Sigmaringen proposa sa candidature au trône d'Espagne le 21 juin 1870. Ce trône était laissé vacant depuis la révolution de septembre 1868. La France était opposée à cette candidature craignant l'encerclement du pays par les Prussiens. Le 12 juillet, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen retira sa candidature. La France demanda alors confirmation par l'intermédiaire de son ambassadeur Vincent Benedetti envoyé dans la ville d'Ems. Le 13 juillet, le roi Guillaume de Prusse confirma posément le retrait dans une dépêche, en ajoutant qu'il « n'a plus rien d'autre à dire à l'ambassadeur ».

Cependant le télégramme du roi de Prusse que l'on appela la dépêche d'Ems, relatant son entretien avec l'ambassadeur de France, est réécrit par le Chancelier de Prusse Otto von Bismarck. Celui-ci laissa croire à un congédiement humiliant de l'ambassadeur de manière à provoquer l'indignation des Français. Il fit télégraphier la dépêche aux ambassades allemandes et aux journaux allemands et français.

Le 19 juillet, Napoléon III tomba dans le piège et déclara la guerre à la Prusse avec les conséquences que l'on connaît, puisqu'il s'agit d'une sévère débâcle de l'armée française, nettement en infériorité numérique et surtout mal préparée...


21 juillet

Hitler et Mussolini examinent les dégâts causés par la bombe déposée par le colonel Stauffenberg au Q.G. du Wolfsschanze.1944 : Appelée Opération Walkyrie, cet attentat fut le deuxième auquel échappa le Führer après celui du menuisier Georg Elser en 1939... Parmi les conjurés se trouvaient plusieurs membres de la noblesse militaire allemande.

Mais celui qui aura le beau rôle fut le colonel Claus von Stauffenberg. Il a combattu notamment au côté du maréchal Rommel en Afrique, où il a perdu son œil gauche, sa main droite et deux doigts de sa main gauche. Fervent supporter de la politique raciale du nazisme au départ, il changea peu à peu d'avis sur la question face à la brutalité des SS, notamment durant l'hiver 1941/42 en Russie. Il écrivit d'ailleurs : « Il est temps que maintenant quelque chose soit fait. Toutefois, celui qui ose faire quelque chose doit être conscient que c'est bien en tant que traître qu'il entrera dans l'Histoire allemande. Cependant, s'il s'abstient d'agir, il serait alors un traître face à sa propre conscience. » Nommé en juillet 1944 chef d'état-major de l'armée de réserve du général Fromm, Claus von Stauffenberg participe aux conférences militaires au Wolfsschanze, la Tanière du Loup, situé dans la forêt à l'est de Rastenburg.

Ce complot, ou plutôt ce coup d'état, avait pour but de mettre fin à la vie d'Hitler et de la persécution des Juifs, de placer un nouveau régime dont la forme n'avait pas encore été décidée (monarchie ? dictature conservatrice ? démocratie parlementaire ?) et de faire la paix avec les Anglos-Américains tout en continuant la guerre contre les Soviétiques.

La date choisie pour l'attentat fut le 20 juillet. Claus von Stauffenberg se rend à la réunion donnée au Wolfsschanze à 12h30 au lieu de 13h, Hitler recevait une visite de Mussolini par la suite, la dernière. Stauffenberg dépose une valise remplie d'explosifs sous la table, près d'Hitler. Il quitte la salle prétextant un coup de fil à passer. Un des militaires présents dans la salle déplaça la valise car elle le gênait. Désormais, celle-ci était séparée d'Hitler par le lourd support en chêne de la table. Vers 12h45, la charge explose, mais le Fürher en sort indemne, protégé par le pied de la table.

Alors que tout était prêt pour le coup d'état, les conjurés durent faire machine arrière. Heinrich Himmler prit les choses en main pour retrouver les coupables. Hitler promet alors une sévère répression. Stauffenberg et d'autres chefs de la conjuration sont retrouvés et exécutés sur place. Rommel qui était au courant de l'attentat mais qui décida de ne pas y participer, se suicidera le 14 octobre. La Gestapo aurait arrêté 7000 personnes. 5000 d'entres elles auraient été exécutées.


21 juillet

356 av. J.-C. : Érostrate (ou Herostratus), une jeune racaille de la cité d'Éphèse mit le feu au temple d'Artémis (déesse de la chasse) à Éphèse. Considéré comme l'une des Sept Merveilles du monde, ce temple avait été bâti vers 560 av. J.-C. et financé par le roi Crésus. Il possédait des dimensions colossales (137,74 m de longueur et 71,74 m de largeur) entouré de 127 colonnes et était reconnu pour la richesse de sa décoration.

Ce 21 juillet, ce c...... d'Érostrate voulant devenir célèbre dans le seul but de se rendre immortel, commit l'impensable. Il sera très vite reconnu coupable par les magistrats de la cité qui le feront torturés et exécutés. De plus, les Ephésiens condamneront à mort toute personne de la cité qui prononcera son nom.

Le même jour, naquit Alexandre le Grand. A l'âge de 23 ans, il proposa de financer la restauration du temple. Les Éphésiens qui le craignaient refusèrent diplomatiquement, expliquant qu'il n'était pas convenable à un dieu de dédier un temple à un autre. La reconstruction fut tout de même relancée grâce au financement de plusieurs cités (c'était avant Kickstarter).

Les malheurs du temple se poursuivirent dans les siècles suivants. Néron s'accapara plusieurs œuvres parmi les plus célèbres. Les Goths venus de la mer Noir pillèrent le temple vers 262. Un tremblement de terre l'endommagea. Le temple finit par fermer définitivement à la suite de l'édit du général Théodose en 391 et fut détruit en 401 (quelle erreur !) par une foule conduite par saint Jean Chrysostome.

Malheureusement, comme ce fut le cas très souvent à l'époque, les pierres du temple, en tout cas ce qu'il en restait, furent utilisées pour la construction d'autres bâtiments, et certaines des colonnes seront transférées à Sainte-Sophie.

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter

  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton