Chronique : L'Histoire jour après jour

21 avril 2013 par Aymdef et Kreuzberg | Chronique historique

Bataille du Chemin des Dames

Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !

HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que Kreuzberg, chroniqueur, nous livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.

Plongez-vous dans l'Histoire...


15 avril

1632 : Bataille de Rain am Lech. L'armée suédoise composée de 40 000 hommes et menée par le roi Gustave II Adolphe de Suède s'était emparée de Nuremberg et Donauwörth les jours précédents. La situation militaire semble terrible pour le Saint-Empire et la Ligue Catholique. Les Suédois percent partout en Allemagne, le front éclate et les armées catholiques refluent de toutes parts. Soucieux de rétablir la situation, le comte Jean t'Serclaes de Tilly qui est général en chef des armées impériales et catholiques décide de positionner ses faibles troupes bavaroises fortes de 25 000 hommes à Rain am Lech pour empêcher Gustave II Adolphe de traverser le Danube.

Le 14 avril, le roi de Suède étudia les retranchements catholiques ; il en déduit qu'une attaque frontale serait suicidaire malgré l'infériorité numérique du contingent bavarois. Il laisse son artillerie sur place pour pilonner Rain am Lech tandis qu'un corps du génie suédois établit une tête de pont dans la nuit du 14 au 15. Le 15 avril, Gustave II Adolphe fit traverser le Danube par une grande partie de ses forces et alla attaquer de flanc les positions bavaroises tandis que l'artillerie pilonnait toujours en masse. Le comte de Tilly, informé que son flanc cédait, envoya des renforts sur ledit flanc et se précipita lui-même dans le feu de l'action.

Les affrontements furent effroyables. Le comte de Tilly lui même fut gravement blessé et transféré à l'arrière. De là, il délégua le commandement au prince-électeur Maximilien de Bavière, qui décida d'abandonner le combat et d'organiser la retraite vers Ingolstadt. La bataille de Rain am Lech était donc une victoire décisive suédoise assurant le contrôle d'une partie du Danube.

Mais les Suédois eurent énormément de difficultés à poursuivre la campagne. En effet, le comte de Tilly organisa la défense des villes d'Ingolstadt et de Ratisbonne malgré ses affreuses douleurs. Le 30 avril, après avoir délégué tout ses pouvoirs et donné ses derniers ordres, celui-ci mourut à Ingolstadt. Gustave II Adolphe de Suède ne parvint pas à briser les défenses incroyables que feu Tilly avait préparé avant sa mort.


16 avril

1917 : Début de la Bataille du Chemin des Dames. Autrement appelée Seconde Bataille de l'Aisne ou "Offensive Nivelle", elle commence à six heures du matin avec un message télégraphique du général Robert Nivelle : « L'heure est venue, confiance, courage et vive la France ! ». 61 divisions d'infanterie et 7 divisions de cavalerie françaises partent à l'assaut de 41 divisions d'infanterie allemandes sous un déluge de feu. Mais le général Ludendorff, qui commande l'armée allemande sur place, a su exploiter ce terrain qui est sous contrôle allemand depuis 1914 ! Des postes d'observations, des tunnels, des nids de mitrailleuses et des tranchées impeccablement construites ont transformés la vaste plaine en une forteresse allemande à moitié sous terre.

Le plan français consiste à détruire les premières lignes allemandes avec un bombardement massif sur un front de trente kilomètres de large. L'infanterie chargera ensuite, accompagnée par un feu roulant. La cavalerie quant à elle sera destinée à poursuivre et charger les débris des forces allemandes. Mais le général Nivelle n'a pas pris en compte le terrain qui est défavorable aux Français qui se trouvent en contrebas des postes-clés allemands. De plus, les 194 chars dont disposent les Français sont éparpillés à travers le front, ce qui les rend vulnérables.

La bataille du Chemin des Dames est un désastre dès son commencement. Le député français Jean Ybarnégaray déclare : « La bataille a été livrée à 6 heures, à 7 heures, elle est perdue ». La progression est plus lente que prévue. Les Français sont fauchés par les mitrailleuses allemandes, la troisième ligne allemande est quasiment intacte malgré le bombardement français et quelques bataillons allemands sortent des souterrains pour prendre les Français à revers. Nivelle ordonne de continuer l'offensive, mais les pertes sont lourdes et les Allemands massacrent dans les rangs français. A 14h, l'assaut des chars est lancé ; nouveau désastre : sur 128 chars engagés, 57 sont détruits, 64 sont tombés en panne ou sont enlisés.

Le soldat Paul Clerfeuille écrit : « Ordre nous est donné de creuser des trous individuels. Moi qui ai entendu parler du plan, je sais qu'à cette heure nous devrions déjà avoir passé Craonne et être dans la vallée de l'Ailette. Je dis aux camarades : « Ça ne va pas ! » c'était vrai. [...] le plan d'attaque du général Nivelle est raté. ».

Le général Nivelle avait promis que la bataille ne durerait que 48h ; elle durera sept mois pour se solder par une lourde défaite française. Chez les Français, on dénombrera 187 000 victimes, pour 163 000 chez les Allemands.


17 avril

1917 : Bataille de Merckem. Cet affrontement entre les forces belges et les forces allemandes est du à la troisième bataille de l'Yser déclenchée par les Français. Merckem, petit village flamand, avait été le théâtre de violents combats entre 1914 et 1915, jusqu'à ce que les Belges évacuent le village après l'inondation de la vallée de l'Yser. Les Allemands, soucieux de concentrer le plus de troupes possible face aux Français et aux Britanniques et pensant que les Belges n'auraient pas la force ni la volonté de reprendre Merckem, placent des hommes âgés ou malades en garnison dans la ville flamande.

L'objectif allié est de faire une percée par Merckem : en effet, une fois le village pris, on pourrait déclencher des offensives vers les hauteurs de Klerken et le bois de Houthulst pour enfin faire un coup de faucille vers le littoral belge occupé par les Allemands.

A 8h du matin, les Allemands s'emparent du quartier "De Kippe" de la ville de Merckem après une courte préparation d'artillerie. Les Belges, menés par les généraux Michel et Jacques, font une contre-offensive et reprennent le quartier à 10h. Mais les Allemands relancent l'offensive sur trois postes différents ; les Belges semblent écrasés. Mais dans l'après-midi, contre toute attente, l'armée belge reprend le dessus et fait 789 prisonniers. Les Allemands battent en retraite aux alentours de 21h30.

Au final, la victoire belge n'est que limitée, du fait que chaque camp conserve ses positions de départ. Mais le moral des troupes belges remonte en flèche, et les généraux Michel et Jacques sont anoblis baron par le roi des Belges. Dans les semaines suivantes, l'armée belge pilonnera les positions allemandes. L'infanterie belge, succès après succès, fera reculer l'armée allemande jusqu'en septembre.


18 avril

1506 : Début de la construction de la Basilique Saint-Pierre du Vatican. Oeuvre de Michel-Ange, Raphaël et Bramante, ce sera le plus somptueux et le plus imposant des édifices de la Chrétienté. Le bâtiment religieux sera érigé devant une vaste place comportant 284 colonnes.

La façade, qui s'étend sur 144 mètres et qui mesure 45 mètres de hauteur, porte l'inscription latine "IN HONOREM PRINCIPIS APOST PAVLVS V BVRGHESIVS ROMANVS PONT MAX AN MDCXII PONT VII", soit "En l'honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l'an 1612, 7e année de son pontificat". En effet, la basilique aurait été construite à l'emplacement des reliques de Saint-Pierre, apôtre du Christ et premier Pape, conformément à la Bible selon Saint-Mathieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ».

La basilique possède six cloches qui sonnent à chaque élection papale pour accompagner la fumée blanche partant de la Chapelle Sixtine pour l'annonce "Habemus Papam".


19 avril

1943 : Début de la révolte dans le ghetto de Varsovie. Depuis janvier et à la suite des déportations de la population civile vers les camps d'extermination, la population du ghetto est passée de 450 000 à 71 000 personnes. L'Union militaire juive, l'Organisation juive de combat et l'Armée Interieure polonaise s'opposent par la force aux déportations, prenant le contrôle du ghetto.

Les Allemands mettent du temps à réagir et le 19 avril, la police et les forces auxiliaires SS entrent dans Varsovie sous le commandement du SS Oberführer Ferdinand von Sammern-Frankenegg. Son plan qui consistait à reprendre la ville polonaise en 3 jours est un échec. Il est remplacé ensuite par Jürgen Stroop. Le ghetto fut anéanti en 4 semaines...

En effet, les Juifs qui restaient encore dans la ville se soulèvent contre les SS nazis qui ont reçu de Hitler l'ordre de les exterminer. Leur combat désespéré durera jusqu'au 16 mai.

Durant les combats, environ 7 000 résidents du ghetto ont été tués, 6 000 ont été brûlés vifs ou gazés durant la destruction totale du quartier, les nazis déportèrent les survivants dans le camp d'extermination de Treblinka et dans les camps de travail de Poniatowa, de Trawniki et de Majdanek.

Le jeu vidéo Uprising44, développé par les Polonais DMD Enterprise, rend hommage à cet événement.


20 avril

1792 : Le roi Louis XVI, qui avait encore toute sa tête, et l'Assemblée législative déclarent la guerre à l'empereur d'Autriche, marquant ainsi le début des guerres de la Révolution française. Les raisons sont nombreuses. Les vielles monarchies européennes espéraient profiter du chaos de la France. Les nobles français qui avaient fui la France, demandèrent leur soutien. D'ailleurs, le 27 août 1791, l'empereur d'Autriche Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés français, publièrent la déclaration de Pillnitz. Bien qu'i s'agissait d'une pure formalité, celle-ci déclarait l'intérêt des monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille et menaçaient de vagues mais graves conséquences à quiconque les agresserait. Également bon à rappeler, Marie-Antoinette était la sœur de Léopold II d'Autriche.

A la suite de la déclaration de la guerre le 20 avril, le nouvel empereur d'Autriche, François II, et son allié, le roi de Prusse, prennent de suite l'initiative et lancent conjointement une offensive. Les contre-révolutionnaires français sont ravis au début car l'armée française recule et espèrent donc leur libération. Mal leur a pris de penser cela, les Français, poussés par un élan patriotique imprévu, scellent l'alliance du peuple en armes et de la Révolution, et repoussent peu à peu les armées coalisées.

Ces guerres furent caractérisées par une ferveur révolutionnaire et de nombreuses innovations militaires. Ces multiples campagnes sauvèrent le régime révolutionnaire français, pourtant confronté à une sérieuse opposition européenne (Angleterre, Prusse, Autriche, Russie, Suède, Empire Ottoman…). Les victoires contribuèrent à étendre de façon significative l'emprise territoriale de la France.

Cas du manifeste du Duc de BrunswickLes guerres prirent fin le 25 mars 1802 avec le traité d'Amiens, à la suite des victoires de Bonaparte à Marengo, de Moreau à Hohenlinden et de Brune et Murat en Italie.

En image ci-contre : « Cas du manifeste du Duc de Brunswick. » Caricature anonyme de 1792. Quatre personnages représentant les nations étrangères montrent leur hostilité au manifeste de Brunswick. La Renommée plane dans le ciel en tenant une pancarte portant les mots République française. Ce manifeste promettait que si la famille royale française était épargnée, les civils français ne seraient pas atteints...


21 avril

1836 : C'est la bataille de San Jacinto. Depuis le 2 octobre 1835, les Texans sont en conflit contre le Mexique. On appele cela la Révolution Texane, durant laquelle il y a eut l'épisode héroïque du siège de Fort Alamo dont nous avions déjà parlé le 6 mars dernier.

Les Texans gagnent leur indépendance à la bataille de San Jacinto (près de Houston). Ils prennent ainsi leur revanche car la bataille de Fort Alamo s'était achevé avec le massacre des 200 résistants du fort assiégé par 5000 mexicains. Ici, les forces en présence sont également déséquilibrés. Les Texans, commandés par Sam Houston, ne comptent que 910 hommes et 2 canons ("two sisters") alors que les hommes d'Antonio López de Santa Anna sont au nombre de 1400.

Cependant, la plupart des soldats mexicains étaient équipés d'un matériel obsolète acheté aux Anglais et de fusils ayant servi à la bataille de Waterloo et étaient mal nourris. Plus de 630 d'entre eux furent tués, et 760 furent capturés, alors que les Texans ne subirent que des pertes légères. On dénombre seulement 9 tués.

Il est 16h30 au moment où les Texans, qui s'étaient avancés silencieusement du camp des Mexicains, donnèrent l'assaut. S'était l'heure de la sieste pour les Mexicains. Il est trop tard pour eux. Les Texans déchargent leurs armes et leurs deux canons, balayant les quelques Mexicains debout, puis lancent la charge au cri de "Remember the Alamo and Goliad !".  La bataille aura duré 18 minutes.

Le 29 décembre 1845, le Texas rejoindra les États-Unis d'Amérique en devenant la 28ème étoile du drapeau américain. Chaque année, à la même date, a lieu le San Jacinto Day durant lequel se déroule une reconstitution de la bataille.

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter

  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton
  • Kreuzberg Ex-Chef de la section littérature , Ex-Testeur, Ex-Chroniqueur, Ex-Historien

  • Ancien membre d'HistoriaGames : Tombé au combat