Chronique : L'Histoire jour après jour
11 août 2013 par Aymdef | Chronique historique
Chères lectrices, chers lecteurs, amies gameuses, amis gameurs ! Voici votre chronique dominicale !
HistoriaGames, au delà de sa passion des jeux vidéos, se veut toujours plus proche de l'Histoire, qui est l'origine même de sa création. C'est ainsi que l'on vous livre livre, jour après jour sur la page Facebook de notre site (http://www.facebook.com/) les événements de l'Histoire. Du 1er Janvier au 31 Décembre, retrouvez les événements qui ont marqués l'Histoire de l'Humanité sur notre page Facebook et sur la chronique hebdomadaire dédiée à la réédition de ces événements.
Plongez-vous dans l'Histoire...
5 août
1392 : Tout commença le 13 juin lorsque Pierre de Craon attenta à la vie, sans succès, d'Olivier V de Clisson, connétable de France et grand seigneur de Bretagne. Après son échec, Pierre de Craon trouva refuge auprès de Jean IV duc de Bretagne, allié des Anglais. Poussé par ses Marmousets (conseillers du roi), Charles VI réclama vengeance et se rendit avec l'armée royale en Bretagne malgré son état fiévreux.
Il faisait chaud le 5 août 1392, les chaleurs étouffèrent Charles VI. Le roi venait de quitter le Mans, vêtu d'un surcot en velours noir et de chausses noires, la tête couverte d'un chaperon rouge écarlate également en velours, rien de tel pour attirer le soleil...
Le roi et ses troupes chevauchèrent sur la route qui les menaient en Bretagne lorsqu'un illuminé surgit des fourrées, saisissant la bride du cheval du roi, il lui cria « Arrête, noble roi, ne passe outre, tu es trahi.» Après une discussion qui dura quelques minutes, la troupe repartit, laissant l'illuminé continuer ses imprécations...
Comme dit précédemment, il faisait chaud, le soleil était à son zénith et la troupe royale traversait une plaine. Le page du roi chargé de porté la lance royale s'assoupit sous l'effet de la chaleur, il laissa alors tomber la lance qui alla heurter le bouclier d'un chevalier. Le roi fut surpris par le bruit, lui aussi faisait un petit somme. Il tira aussitôt son épée et frappa ses compagnons en criant : « Sus, sus aux traîtres ! Ils veulent me livrer ! ». Six chevaliers furent tués avant qu'on ait pu le maîtriser et avant qu'il s'en prenne à son frère Louis 1er d'Orléans !
Durant son règne (1380-1422), il subira 44 attaques, dont chacune durera 3 à 9 mois. Charles VI le Bien Aimé, s'appela dès lors Charles VI le Fou. Pendant ce temps, le duc d'Orléans et le duc de Bourgogne se disputèrent le pouvoir... Consanguinité, trouble bipolaire, schizophrénie... personne ne sut de quoi été atteint le roi.
6 août
1908 : Sur le site d’une ancienne briqueterie à Willendorf, dans la région de la Wachau en Basse Autriche, une Vénus a été découverte, datant du Gravettien (une phase du Paléolithiquesupérieur) comme l'a révélé la stratigraphie du site,. Selon la datation relative, la Vénus aurait été façonnée il y a environ 25 000 ans.
La Vénus de Willendorf est une statuette en calcaire. Elle mesure 11 cm de hauteur et représente une femme nue, debout, les bras posés sur les seins. La tête, finement gravée donnant l'impression d'une chevelure tressée, est penchée en avant. Il se pourrait qu’elle ait été peinte dans les tons rouges car de traces de pigments sont conservés.
Comme tout ce qui sort de l'ordinaire au Paléolithique, il existe de nombreuses et diverses interprétations sur cette statuette représentant une femme corpulente et stéatopyge (galbe fessier particulièrement marqué), on appelle d'ailleurs ce type de Vénus paléolithiques, les Vénus stéatopyges. Il peut s'agir d'un symbole de fécondité, une représentation de l’idéal féminin paléolithique, un fantasme érotique de nos lointains ancêtres, la déesse mère...
Depuis quelques années, la Vénus de Willendorf est devenue une icône et sert de logo pour les mouvements de revendication de la rondeur.
7 août
1919 : Le 14 juillet avait eu lieu le défilé de la victoire sur les Champs-Élysées pour marqué la fin de la Grande Guerre. Le commandement militaire avait ordonné aux aviateurs de défiler à pied ce qui avait eu le don de les énerver considérant qu'il s'agissait d'une provocation. Un groupe d'aviateur décida de se venger en tentant l'exploit de passer sous l'Arc de Triomphe...
Avec 500 heures de vol à son actif, Charles Godefroy (31 ans) fut considéré comme le plus apte à relever ce défi. Accompagné de son ami et journaliste Jacques Mortane, qui a notamment publié de nombreux ouvrages dédiés aux As de l'aviation (Hélène Boucher, Roland Garros, Jean Mermoz...), Charles Godefroy s’entraîna sous le pont sur le Petit-Rhône à Miramas et étudia l'Arc de Triomphe afin d'étudier les courants d'air et déterminer une voie aérienne. Tout cela se fait dans le plus grand secret car cela était extrêmement interdit.
Le 7 août 1919 à 7h20, Charles Godefroy décolla de l'aérodrome de Villacoublay dans un biplan Nieuport 11 surnommé "bébé" en raison de sa petite envergure de 7,52 m. Jacques Mortane se trouvait près de l'Arc de Triomphe, prêt à immortaliser l'instant. Godefroy arriva à la porte Maillot, contourna deux fois l'arc et commença son approche par l'avenue de la Grande-Armée. La voûte étant haute de 29m, il n'avait pas beaucoup de marge et pourtant il réussit à passer devant l'incrédulité des badauds parmi lesquels certains s'étaient jeté au sol alors que d'autres prenaient la fuite.
Après 30 minutes de vol, Godefroy rentra à l'aérodrome comme si de rien n'était. Pendant un temps tenu secret, son nom fut finalement dévoilé et les autorités ne lui collèrent qu'un simple avertissement.
8 août
1918 : L'offensive des Cent-Jours désigne l'ultime offensive conduite par les Alliés contre les Empires centraux sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918.
Les attaques allemandes commençaient à devenir de moins en moins efficace. Les troupes américaines arrivées en juillet permit de redonner un nouvel élan aux Alliés qui en profitèrent lors d'une vaste offensive planifiée par le maréchal de France Ferdinand Foch.
L'offensive des Cent-Jours comprend plusieurs séquences batailles victorieuses dont la première fut à la bataille d'Amiens (ou bataille de Montdidier) qui a eu lieu du 8 au 15 août. Elle débuta par une attaque de plus de 10 divisions alliées (australiennes, canadiennes, britanniques et françaises) avec plus de 500 chars. C'est la surprise dans le camp allemand qui voit ses lignes percées par le Corps australien et le Corps canadien. Les chars en profitèrent pour attaquer les positions allemandes par l'arrière, semant ainsi la panique et la confusion. Les Alliés avaient avancé de 24 km et fait 17 000 prisonniers tout en s'étant emparés de 330 canons. Le total des pertes allemandes furent estimées à 30 000, lors de la première journée, alors que les Alliés ont eu environ 6 500 tués. Le général en chef des armées allemandes Erich Ludendorff surnomma ce jour « le jour noir de l'armée allemande ».
Les jours suivants, la résistance allemande se fit de plus en plus forte mais la défaite allemande fut nette. Les pertes allemandes s'élevèrent à 40 000 hommes victimes et 33 000 prisonniers. Les pertes françaises et britanniques totalisèrent 46 000 soldats.
9 août
1945 : Trois jours plutôt, une bombe atomique fut larguée sur Hiroshima mais cela n'avait pas suffi à vaincre la détermination des dirigeants japonais qui continuèrent d'ignorer l'ultimatum de Potsdam et ne prirent aucune mesure pour amorcer le processus de reddition, espérant toujours une issue favorable aux négociations avec l'Union soviétique. Les Américains en larguèrent alors une autre sur Nagasaki... Cinq jours plus tard, l'empereur Hirohito se résigna à une reddition sans condition.
Le projet Manhattan avait été initié en 1942, sept mois après l'entrée en guerre des États-Unis, pour contrecarrer le programme nucléaire de l'Allemagne nazie. C'est le président américain Harry S Truman qui prit la décision de lancer les bombes sur le Japon pour des raisons qui prêtent encore à débat parmi les historiens. S'agissait-il de satisfaire l'opinion publique en vengeant les soldats tués sur le front du Pacifique ou en obligeant les Japonais à libérer les nombreux prisonniers de guerre ? Laver l'affront de Pearl Harbor ? Réduire la durée de la guerre ? Éviter l'opération Downfall, un débarquement sur l'archipel ? Montrer sa force de frappe dissuasive à l'URSS ? Justifier un programme dont le coût avait été exorbitant (2 milliards USD) ?
Quelques furent les raisons, les deux bombes firent des centaines de milliers de victimes au Japon. La comptabilisation des morts est rendue très difficile car il y a de nombreuses circonstances à prendre en compte (ville en partie évacuée, présence de réfugiés venant d'autres villes, destruction des archives d'état civil, disparition simultanée de tous les membres d’une même famille, crémations de masse...). A Hiroshima, la bombe aurait causé la mort de 90 000 à 140 000 personnes. A Nagasaki, elle fit 60 à 80 000 victimes selon l'estimation la plus récente.
Il y avait quelques opposants à ces deux bombardements notamment les généraux Dwight D. Eisenhower et Douglas MacArthur qui ne jugèrent pas utile l'atomisation, jugeant le Japon profondément affaibli dès le début de 1945 et la capitulation toute proche. Leó Szilárd, instigateur du projet Manhattan, également réticent, déclara après la guerre : « Si les Allemands avaient largué des bombes atomiques à notre place, nous aurions qualifié de crimes de guerre les bombardements atomiques sur des villes, nous aurions condamné à mort les coupables allemands lors du procès de Nuremberg et les aurions pendus. »
10 août
1539 : François Ier promulgue entre le 10 et le 15 août (le texte n'est pas daté mais le dictionnaire d'Histoire de Michel Mourre le date au 10 août) une ordonnance rédigée par le chancelier Guillaume Poyet, avocat et membre du Conseil privé du roi. Elle comprend 192 articles, qui touchent à plusieurs domaines. Elle limite notamment la compétence des tribunaux ecclésiastiques aux seules causes concernant les sacrements et la discipline. Elle fixe les règles de la procédure criminelle, organise l'instruction secrète et réglemente la question. Mais ce que l'on retient surtout c'est qu'elle exige que tous les actes administratifs, politiques et judiciaires soient rédigés en français et non plus en latin, la langue de toutes les personnes instruites de l'époque. Désormais, tous ceux qui parlent la "langue d'oïl", pratiquée dans le bassin parisien et le val de Loire, ont désormais accès aux actes officiels.
Cette ordonnance a été édicté à Villers-Cotterêt puis enregistré au Parlement de Paris le 6 septembre 1539. L'article 111 révèle l'intérêt de cette ordonnance puisque désormais tous les sujets du roi pourront comprendre les documents administratifs et judiciaires.... tant qu'ils parlent la langue d'oil, ce qui n'est pas forcément le cas pour le reste de la France (breton, alsacien, basque, flamand, corse, picard, provençal...). En effet, la France ne s'est pas construite avec une unité linguistique d'origine comme ce fut le cas pour l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Espagne. Voici l'article 111 rédigé en moyen français : « Et pource que telles choses sont souventeffois ad-venues sur l'intelligence des motz latins contenuz esdictz arrestz, nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes autres procédeures, soyent de noz cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soyent de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et autres quelzconques actes et exploictz de justice, ou qui en dépendent, soyent prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langage maternel françois, et non autrement. »
Vous trouverez l'ensemble des articles sur le site de l'Assemblée nationale : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/villers-cotterets.asp
11 août
1492 : Le pape Innocent VIII mourut à Rome, le 25 juillet 1492. Des élections pour en nommer un nouveau furent alors organisées et c'est l'Espagnol Rodrigo Borgia qui en sortit vainqueur grâce à une large majorité des deux tiers des prélats réunis en conclave. Connaissant le personnage, il n'était pas improbable qu'il ait acheté certains votes, bien qu'aucune preuve n'ait été apportée à ce jour. Rodrigo Borgia prit le nom Alexandre VI.
Rodrigo Borgia était célèbre pour ses errements de comportement qu'il avait déjà en tant qu'archevêque. Johann Burchard, prélat et maître des cérémonies de la cour pontificale, en fut un des témoins les plus crédibles. Il relata tous les événements se passant au Vatican dans un journal qu'il tint de 1483 à 1508. On sait notamment que Rodrigo avait eu quatre enfants reconnus de sa première relation avec Vannozza Cattanei, une jeune patricienne romaine. On peut notamment citer César, modèle du "Prince" de Machiavel, emblème de la rapacité, de la fourberie et du manque de scrupule, et Lucrèce Borgia, mariée par 3 fois et qui a eu 8 enfants. Rodrigo les dota richement et tenta de les mettre à l'abri du besoin par des mariages dignes de princes. Dès 1489, il commença une relation avec Giulia Farnèse (concubina papae), alors âgée de 15 ans. De leur aventure naîtra une fille. Alexandre VI s’est également rendu célèbre par la fameuse soirée orgiaque du 31 octobre 1501, ancêtre du Bunga Bunga, pendant laquelle ses convives, notamment César et Lucrèce, ont été invités à faire preuve de la plus grande virilité auprès d’une cinquantaine de danseuses dévêtues.
Mais on sait également que Rodrigo Borgia était un protecteur des Arts et des Lettres et faisait preuve de tolérance. Il protégea notamment les juifs des pogroms, en introduisant même certains à la Curie, ce qui fut mal vécu par certain. Il ne faut pas non plus oublier que c'est lui qui est l'auteur de la bulle "Inter Caetera" fixant la ligne de démarcation qui, du pôle Nord au pôle Sud, séparait les sphères d'influences et les droits respectifs de l'Espagne et du Portugal.
Alexandre VI mourut brutalement le 6 août 1503 après une soirée de fête. Certains prétendent que le poison en fut la cause. Incontestablement, Alexandre VI laisse dans la chrétienté un grave malaise qui va aller en s'amplifiant avec les années. Même parmi les historiens chrétiens il ne trouvera pas de véritable défenseur. Machiavel écrivit, à propos d'Alexandre VI : "Durant toute sa vie, Alexandre VI ne fit rien d'autre que de tromper le monde. Nul ne posséda mieux que lui l'art de la rouerie. Nul ne confirma ses promesses par des serments les plus sacrés et nul ne les tint moins que lui. S'il réussit toujours à abuser les gens, c'est que nul ne connaissait mieux que lui les côtés faibles des hommes."