Les nouveaux secrets de la tombe étrusque d'Aléria

Thématique
5 mai
2020

Au temps lointain où l'humanité entière n'était pas confinée sous la menace d'une grippe énervée, nous vous parlions de la découverte d'une importante nécropole romaine à Aléria, en Corse, où se trouvait entre autres une précieuse tombe étrusque ayant livré du mobilier très riche.

Les fouilles ayant poursuivi leur travail, l'Inrap a récemment confié la suite de ses découvertes, notamment que le défunt inhumé dans cette tombe est une défunte; inhumée ici entre 300 et 350 avant J.-C.

Les nouveaux secrets de la tombe étrusque d’AlériaVue de l'intérieur de la tombe, avec le corps et le mobilier funéraire encore en place © Roland Haurillon, Inrap

On ignore son nom, son âge et les raisons de son décès ; mais l'on peut déjà affirmer que cette dame devait faire partie d'une classe aisée, voire dirigeante de la société corse de l'époque, au vu des très nombreux objets qui l'entourent. « Toutes les céramiques peintes sont des productions d'Étrurie et sont datées du IVe siècle avant notre ère », a affirmé l'institut.

Outre des coupes vernissées, des vases à parfums, deux miroirs en bronze et un vase à versoir (askos, en grec), les archéologues ont découvert un étrange petit anneau de bronze aux pieds de la défunte, vraisemblablement seul reste d'un objet construit en matériau périssable comme de la vannerie, et qui s'est décomposé avec le temps.

En analysant le trésor par tomodensitométrie (une technique d'imagerie médicale par absorption des rayons X), ils ont également découvert que les contenants en céramiques contenaient des objets encore inconnus, ou d'autres céramiques. Le travail sur ce mobilier funéraire va se poursuivre pendant encore un bon moment, et il reste beaucoup de choses à découvrir.

Les nouveaux secrets de la tombe étrusque d’Aléria  Les nouveaux secrets de la tombe étrusque d’AlériaGrâce au scanner par rayon X, les archéologues ont pu visionner l'intérieur de ces objets sans les détériorer © BCRX, Inrap

Cette nécropole vient renouveler les précédentes découvertes sur le monde funéraire étrusque, qui dataient des années 60 et 70, lorsque la fouille du site voisin de Casabianda avait livré pas moins de 180 sépultures. D'après Mr. Franck Léandri, directeur régional des Affaires culturelles, cette découverte est « une clé de compréhension [...] Elle va nous permettre de réinterpréter toutes les tombes découvertes il y a quarante ans avec des méthodes modernes d'investigation, c'est une sorte de chaînon manquant avec ce qu'on avait, avant, comme données scientifiques ».

Et pour cause : les Étrusques, anciens maîtres de Rome, ont régné sur un grand territoire en Italie jusqu'au Ier siècle avant notre ère, avant que la future superpuissance romaine ne les absorbe et ne fasse disparaître leur culture avec les siècles.