Récit

AntiquitéGuerres médiques

Bataille des Thermopyles

El Presidente
Thématique

En 490 av. J.-C., les Perses avaient tenté de débarquer sur les côtes de l'Attique à l'assaut des cités grecques lors de la premère guerre médique. Les Athéniens aidés des Platéens repoussèrent les Perses lors de la bataille de Marathon grâce notamment à la puissance des hoplites grecs. Les Perses retournèrent chez eux et les Grecs pensaient la victoire acquise et définitive, mais c'était sans compter sur Xerxès Ier qui préparait une nouvelle invasion...

Entre 490 et 480 av. J.-C., les cités grecques ne croyaient pas utile d'organiser de nouvelles défenses. Athènes et Égine reprirent leur conflit. Spartes dut faire face à une crise politique durant laquelle le roi Cléomène fut évincé du trône par les éphores (gouvernement spartiate composé de cinq magistrats annuels) pour être remplacé par Léonidas. Cependant, sous l'impulsion du stratège Thémistocle, Athènes se prépara activement à une éventuelle attaque venue de l'Est. Il fit notamment utiliser les revenus des mines d'argent du Laurion pour construire 200 trières de combat, et développer et fortifier le port du Pirée.

Arrivé au pouvoir en 486 av. J.-C., Xerxès prépara son offensive. Il choisit de passer par la route du nord et fit creuser un canal au pied de la péninsule du mont Athos et établir des ponts sur le Strymon et l'Hellespont pour faire passer ses troupes sur le continent européen. Tout le long du chemin, il fit construire des comptoires de ravitaillement pour approvisonner ses troupes.

En apprenant la nouvelle, les Grecs souhaitant se défendre firent un effort pour s'entendre (Athènes et Égine mettent fin à leur querelle notamment) et se réunirent à l'Isthme durant l'été 481 av. J.-C. où il choisirent un commandant pour les forces grecs de la résistance en la personne de Léonidas. Un autre problème se posa alors très vite... Où donc faut-il stopper l'avancée perse ?

Plan de la Bataille de Thermopyles par BMarten. source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Battle_of_Thermopylae.pdf

I'm a Spartan

En juillet 480, à Thermè (en Thessalonique), Xerxès prit la Grèce du Nord et réussit à joindre sa flotte composée de 6 à 700 trières et son armée terrestre de 150 000 combattants. Les chiffres varient beaucoup d'un historien ancien à un autre, cela peut grimper jusqu'à 500 000 hommes. C'est toujours plus valorisant de grossir les chiffres afin de montrer la puissance du peuple grec face à un envahisseur barbare. Dans tous les cas, ils furent nombreux et largement en supériorité numérique par rapport aux Grecs.

En effet, Léonidas commandait une armée de 6 à 7000 hommes. Il avait été décidé qu'ils devaient prendre position à la passe des Thermopyles, un passage obligé délimité par le golfe Maliaque au nord et le Kallidromo, un massif montagneux du Pinde, au sud. L'armée de Léonidas sur terre était associée à la flotte d'Eurybiade, Spartiate également, qui avait sous ses ordres 300 trières, en majorité athéniennes. Ces dernières attendaient les Perses au cap Artémision et à l'Euripe.

Après des combats particulièrement indécis, des coups de vents et de fortes tempêtes, la flotte grecque dois rebrousser chemin laissant ainsi à Léonidas la charge de repousser les Perses, ou tout du moins repousser l'échéance...

Sûr de son fait, alors que les armées se faisaient face, Xerxès attendit 4 jours avant de lancer un premier assaut, pensant que les Grecs allaient fuir devant l'imposante armée venue de l'Est. Mais les Grecs restèrent en position. Xerxès lance alors sur eux une partie de son armée constituée de Mèdes et de Cissiens. Mal lui en a pris. Les Grecs tiennent fermement leur position en phalange dans l'étroit défilé et les Perses se jettent sur leurs longues lances.

Voyant que cela ne peut marcher, Xerxès envoie aussitôt ses troupes d'élite, les fameux immortels, une armée composée de 10 000 hommes qui se remplacent directement à la mort d'un des siens comme l'explique l'historien et chef militaire Xénophon « si quelqu'un d'entre eux venait à manquer pour cause de mort ou de maladie, on en élisait un autre à sa place, et parce qu'ils n'étaient jamais ni plus ni moins de dix mille. » (Cyropédie, VII, 41, 83.). Bien qu'étant tout aussi brave et courageux que les Grecs, la passe est beaucoup trop étroite pour que les Immortels puissent parvenir à écraser Léonidas et les siens. Le premier jour de combat se termina alors sans vainqueur mais avec de lourdes pertes du côté de Xerxès.

Le deuxième jour se poursuit sur la même lancée que le premier. Les Grecs tiennent bon et les Perses sont de plus en plus démoralisés face à leur résistance. Mais au soir, le vent tourna, lorsque qu'un Grec trachinien, de la cité de Malia, plus connu sous le nom d'Éphialtès, trahit son camp et dévoila à Xerxès le sentier de l'Anopée. Ce sentier, défendu que par un millier de soldats, permettait de contourner l'armée grecque et de les prendre à revers. Léonidas fut prévenu à temps de cette entourloupe et, conscient de l'inévitable massacre, décida de garder avec lui qu'un millier de combattants (Spartiates, Platéens et Thébains) laissant partir le gros de ses troupes pour qu'ils aillent préparer la défense au sud.

Le troisième jour arriva et est marqué par un des actes de bravoure les plus célèbres de l'Histoire, devenant l'emblème de la résistance grecque face à l'envahisseur et de l'esprit de sacrifice des Spartiates. Les Grecs restants résistèrent tant bien que mal jusqu'à leur mort, permettant aux autres Grecs de regagner l'arrière. Léonidas est tué auprès de ses 300 Spartiates et les 700 Platéens et Thébains sous ses ordres.

Conséquence

Xerxès fort de son succès bien que mitigé, poursuit sa route avec ses troupes. Il se heurte sur mer aux Grecs, dans un espace encore une fois trop étroit, à Salamine. La bataille fut confuse mais devient très célèbre. La flotte perse est ravagée. Xerxès repart pour la Perse, par voie de terre, et laisse à Mardonios le soin de poursuivre la conquête. Celui-ci se heurta une dernière fois sur terre aux Grecs réunis à Platées où ils vécurent une cinglante défaite. Et pour finir, au cap Mycale, où la flotte perse vécu une sévère débâcle. Les guerres médiques sont alors terminées.

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter
  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton