Les annales de la compagnie wisigothique - Chapitre VI

El Presidente
Thématique
28 mars
2015

Nous poursuivons les aventures de la compagnie wisigothique avec le deuxième chapitre. Pour rappel, mon objectif est de raconter ma campagne avec les Wisigoths d'une manière romancée en étant le plus proche possible de la réalité historique, tout en y incorporant des éléments de fiction : Les Annales de la compagnie wisigothique, une chronique nommée ainsi en hommage au romain de Glen Cook.

Liste des épisodes

Chapitre I  |  Chapitre II  |  Chapitre III  |  Chapitre IV  |  Chapitre V  |  Chapitre VI

Une journée héroïque

C'est lors d'une journée ensoleillée que nous passâmes à l'attaque. Une journée qui allait déterminer une fois pour toute notre destinée. Si nous perdions cette bataille, nous rejoindrions nos frères Ostrogoths et nos ancêtres, si nous la gagnions, alors les portes de Rome nous seraient grandes ouvertes. Rarement autant d'hommes furent rassemblés sur un même champs de bataille. Salona n'était qu'une mise en bouche par rapport à celle-ci. 125 000 Romains réunis pour défendre ce qu'il restait de leur empire face à 80 000 Wisigoths qui n'avaient rien d'autre à perdre que leurs familles. Le rapport de force semblait parfaitement déséquilibré mais si je vous raconte cette histoire dans ces pages c'est que nous avions survécu, et de forte belle manière qui plus est.

L'assaut fut lancé tôt le matin par Alaric, prenant au dépourvu les forces romaines qui s'attendaient à une nouvelle fuite de notre part et non à une attaque désepérée. Comme à leur habitude les Romains étaient désunis si bien que nous pûment anéantir chaque légion les unes après les autres. Ataulf arrivant en renfort, cela laissa le temps à Alaric d'attaquer tout d'abord la Legio III Augusta.

Notre tactique était toujours la même, nos archers en première ligne, nos guerriers en seconde et nos cavaliers sur nos ailes. Nos archers reçurent l'ordre de fuir dès que l'ennemi serait à trente pas. Nos ballistarii, nos chasseurs et nos lanceurs se mirent à lancer carreaux, flèches et caillasses sur nos ennemis ralentissant leur progression et réduisant leur rang comme il se devait. Nos guerriers n'eurent aucun mal à terminer le boulot, aidés par notre cavalerie qui chargea les archers romains. Nous reprîment position en attendant la seconde vague.

Le temps d'abattre cette première légion sans trop de pertes ni de difficulté, Ataulf et l'Armée des Morts nous avaient rejoint. Ses guerriers s'étaient positisionnés sur notre gauche, prêts à accueillir la Legio VIII Equestris venue en renfort depuis la mer. Ces renforts étaient pour la plupart des lanciers, ils nous étaient difficiles d'envoyer des cavaliers pour les prendre à revers, si bien qu'Ataulf préféra utiliser ses brigands à cheval lanceurs de javelot. Ceux-ci se révélèrent efficaces et décimèrent deux unités de lanciers romains. Les autres soldats, en marche rapide, tentaient de rejoindre la Legio X Gemina qui faisait face maintenant à la Compagnie noire. Ataulf ordona tout de même à sa cavalerie d'attaquer les renforts romains pour éviter qu'ils n'arrivent en surnombre sur l'armée d'Alaric. Une action qui se révéla salvatrice pour nous, les renforts n'arrivèrent jamais à rejoindre la Legio X.

Nos forces entrèrent en contact avec la deuxième vague, beaucoup plus massive que la première, mais nos hommes tinrent bon jusqu'à l'arrivée des hommes d'Ataulf. Une fois la jonction opérée, s'en était fini des Romains. Leurs généraux tombaient les uns après les autres, leur moral était au plus bas. Ils commençaient à fuir le champs de bataille. Dans la plus grande pagaille, une mauvaise nouvelle arriva. Ataulf, un des plus grands généraux wisigoths, était tombé alors que ses nobles guerriers subissaient l'attaque des equites romains. La nouvelle de sa mort fut rude à encaisser mais nos hommes n'allaient pas arrêter le combat, bien au contraire, cela les ragaillardit.

Les Romains étaient en panique, totalement en déroute et désorientés. Une fois de plus, les Wisigoths étaient victorieux face à une grande armée romaine. Nous perdîmes tout de même 35 000 frères durant la bataille mais l'Empire comptait 82 000 hommes en moins. S'en était fini d'eux et les portes de Rome nous étaient désormais grande ouverte... enfin c'était ce que nous crûmes.

Les ennemis de mon ennemi sont mes amis

En effet, alors qu'on avait posé notre campement afin de récupérer,deux autres armées romaines surgirent pour nous attaquer. Cette fois-ci la fuite était nécessaire. Nous trouvâmes refuge près de la cité d'Aquileia. Nous posâmes notre campement dans les ruines encore fûmantes. Nous offrîment une majestueuse cérémonie funéraire à Ataulf. Alaric confia à son frère Wittiza le commandement de l'Armée des Morts. Une fois nos morts pleurés, il était temps de repartir au combat. Nos guerriers à cheval furent améliorés en cavaliers germaniques, particulièrement efficaces contre la cavalerie ennemie et possédant une robustesse et une armure supérieure.

Un soir, le grand hall de la Compagnie noir fut témoin de disputes alors que les nobles s'adonnaient à leur petit plaisir malsain, les joutes verbales. Alaric surprit son monde en acceptant d'y participer. Il fit forte impression, puisque notre roi fut proclamé victorieux. On lui offrit une corne remplie d'hydromel qu'il ne tarda pas à engloutir. Cet homme savait comment gagner notre respect.

Durant le printemps de l'année 405, nous apprîmes que les Huns étaient de retour. Aussitôt, Alaric prit la tête d'un corps diplomatique pour aller à leur rencontre. Charaton, roi des Huns, accepta la rencontre. Alaric lui proposa, non pas une alliance, mais plutôt de rejoindre notre guerre contre les Romains, en échange nous rentrerions en guerre contre les Marcomans et... les Greuthunges. Charaton accepta l'offre ce qui réjouit au plus haut point Alaric. En retournant vers notre camps, il me confia qu'il comptait se servir des Huns pour éliminer les dernières forces romaines et nous ouvrir le passage vers Rome.

Notre roi avait eu le nez creux car les Huns attaquèrent aussitôt Ravenna après avoir subi une attaque romaine sur la mer. Nous fîmes de même. Les Romains en apprenant la nouvelle avaient déserté la région si bien que la ville était facilement prenable. Alaric décida de confier à Wittiza, aidé des Huns, la prise de la cité pendant que la Compagnie noire se reposait. Les Huns décidèrent de raser la ville après sa prise. Nous avions naturellement accepté.

En plus des Huns, nous reçûmes l'aide indirecte des séparatistes romains qui s'étaient élevés à la suite de notre grande victoire. L'empire vivait ces dernières heures et nous étions l'instigateur de ce chaos. Nous étions fiers. Les rebelles se trouvaient au nord près de Genua où étaient positionnaient deux armées romaines selon le rapport de notre espion Alatheus.

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Tous les chemins mènent à Rome

Une horde des Huns se rendit à Florentia durant le Printemps 406. Nous décidâmes de les accompagner. La cité fut attaquée et rasée durant l'été. Notre espion Wulfila nous révéla qu'il n'y avait plus d'armées romaines au sud de notre position. Cette fois-ci Rome était à nous !

Une nouvelle bonne nouvelle nous arriva, les Illyriens souhaitaient faire la paix en nous versant 1500 pièces d'or. Alaric accepta, surtout que nos coffres commençaient à se vider de plus en plus. Enfin, les Huns repartirent vers le nord, si bien que nous étions désormais seuls.

Nous parvinmes à Rome durant l'automne. Aucune défense importante. Notre objectif principal allait pouvoir être accompli, onze ans après le début de notre aventure.

L'assaut commença, comme n'importe lequel de nos assauts, par la destruction de la porte et des tours qui la gardent au nord de la ville soi-disant éternelle. Nos onagres qui ont bourlingué à travers l'Europe ont fait du bon boulot en détruisant la porte et une des deux tours. Pendant ce temps; Wittiza et ses hommes nous rejoignaient pour les festivités.

Nos archers avancèrent ensuite pour lancer des volées de flèches enflammées sur les hommes présents sur les murailles afin d'anéantir ce qu'il leur restait de moral. Puis nos lanciers s'engagèrent à travers la porte. Au prix de lourdes pertes, l'ennemi perdit du terrain. Les défenseurs sur la muraille furent ensuite liquidés. Il ne nous restait plus qu'à prendre le palais impérial et la cité était à nous. Au passage, nos hommes en profitèrent pour faire une visite de la cité, notamment du Colisée. Mais ils ne furent pas très impressionnés.

La ville était prise et dans un élan de bonté Alaric décida de ne pas la raser, mais de la piller pour remplir nos coffres.

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La fin d'un long voyage

L'hiver pointait son museau et nous prîmes la route vers le nord sur quelques lieux avant de poser notre campement. Nous ne savions pas encore ce que nous allions faire. L'empire romain d'Occident se disloquait, l'Est était à la merci des Huns, nous ne savions pas encore ce qu'il se passait à l'ouest mais c'était la direction que nous devions prendre. Mais cette fois-ci il s'agissait de nous installer, notre peuple était las de la guerre et souhaitait que nous trouvions des terres pour nous reposer et nous développer.

Pendant que l'hiver passait, deux armées romaines approchèrent de nos positions, mais au lieu de nous attaquer, celles-ci préfèrent nous contourner pour rejoindre le sud de l'Italie. Nous forcions désormais le respect.

Nous reprîmes la route au printemps de l'année 407. Genua était en vue tout comme des rescapés de l'armées romaines. Ces derniers prirent la fuite à la vue des Huns qui se trouvaient dans la région. Notre route était sûr, plus rien ne pouvait nous arrêter.

Durant l'été, Alaric ordonna la création d'une troisième armée, constituée essentiellement des mercenaires que nous avions recrutés précédemment. Il confia cette armée, dénommée les Loups de Guerre, à Froia, fils de Wittiza.

Nous avions atteint Genua durant l'hiver. Wittiza dont l'armée commençait à s'impatienter se chargea d'attaquer la cité en peine. Le succès aidant, il alla attaquer également Seguso, située non loin. Cela permit à la fois de faire plaisir à ses hommes et de remplir de nouveau nos coffres.

Pendant notre progression, nos espions Alatheus et Wulfila surveillaient les éléments hostiles qui pouvaient se trouver sur notre route. C'est ainsi que plusieurs agents ennemis furent éliminés.

Nous arrivâmes à proximité d'Aqua Sextia durant le printemps. Malheureusement, la cité était assiégée par un peuple venu de loin, qui se nommait les Eblani. Il y avait aussi des Angles qui les accompagnaient. On aurait bien voulu s'installer ici, mais les Angles furent les plus rapides. Une raison pour commencer à les détester ces maudits...

Bon gré mal gré, nous continuâmes notre route vers l'Hispanie puisqu'aucune terre en Gaule ne pouvait nous accueillir Nos espions nous apprirent qu'une région disposait des conditions idéales pour que nous nous y installions. Malheureusement, la cité qui régnait sur ces terres était assiégée par des rebelles. Il nous fallait faire vite cette fois. La cité se nommait Tarraco. Wulfila prit l'initiative d'assassiner le général de ces rebelles, ce qu'il fit avec réussite.

Nous arrivâmes à proximité de Tarraco durant l'hiver. Fort heureusement, les rebelles n'assiégeaient plus la cité qui tomba rapidement entre nos mains. Wittiza et son fils Froia s'étaient chargés de prendre la cité. Afin de détruire toutes représentations romaines, il fut décidé de détruire complètement la cité pour mieux s'y installer.

Notre horde prit fin dès la fondation de la nouvelle ville. Alaric en prit les reines laissant à Wittiza et à Froia le soin de mener les armées vers de prochaines conquêtes. La Compagnie noire fut dissoute car elle ne pouvait pas survivre sans son chef, mettant ainsi fin à cette chronique. Quant à moi, je fut nommé proche conseiller d'Alaric, une fonction ennuyante et peu intéressante à relater...

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Ainsi, s'achève les aventures de la compagnie wisigothique, j'espère que vous avez apprécié la lecture !

  • Aymdef El Présidente, Rédacteur en chef, Testeur, Chroniqueur, Historien Email | Twitter
  • "L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." George S. Patton