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L'After Action Report (AAR) consiste à relater de manière plus ou moins ludique et/ou romancée une partie de jeu vidéo, généralement du point de vue du joueur. Il s'agit la plupart du temps de jeux de stratégies, qui s'adaptent le mieux à ce concept.

Celui qui va suivre va raconter en dix épisodes une partie de Hearts of Iron IV à la tête de la république française, jouée avec les mods suivants : Historical German Flag, More Divisions Icons, More Models Images, Non-Reflective Waters, et Strategic View Adjustments. L'Italie, l'Allemagne et le Japon ont chacun reçu un bonus de 12,5% au démarrage de la partie.

Liste des épisodes

Épisode 1 | Épisode 2 | Épisode 3 | Épisode 4 | Épisode 5 | Épisode 6 | Épisode 7 | Épisode 8 | Épisode 9 | Épisode 10

29 août 1940

Toujours aucun combat à signaler aux frontières nationales. Après avoir dévoré en quelques jours les Pays-Bas et la Belgique, les divisions allemandes ont stoppé leur avancée.

Mis à part quelques combats de patrouilles isolées, ni les Italiens ni les Allemands n’ont tenté d’offensive majeure sur le territoire français. L’aviation monte une garde vigilante, mais les trois armées se sont observées en chiens de faïence pendant tout l’été. Les avions allemands et italiens sont restés sur leurs aérodromes, se contentant occasionnellement de quelques vols de reconnaissance au-dessus de nos lignes.

J’ai travaillé d’arrache-pied pour mettre sur pied une économie de guerre. D’après les chiffres de production industrielle et les rapports que me font parvenir les bureaux d’approvisionnement de l’arrière, nous estimons que notre dispositif défensif sera au point sous six mois. Les livraisons d’armes et de matériel aux divisions en sous-dotation seront achevées, les unités en formation auront rejoint leurs postes, et nos lignes fortifiées seront terminées, car nos ouvriers travaillent nuit et jour. Mais malgré l’optimisme de Weygand, il apparaît clairement, selon moi, qu’il faudra compter une année supplémentaire pour mettre sur pied un quelconque corps d’armée ayant une réelle capacité offensive et envisager une action sur le front de l'ouest. D’ici là, il faut espérer que l’Axe ne changera pas d’attitude... car ils conservent la puissance nécessaire pour nous écraser.

En Afrique, les combats se prolongent. Les Italiens ont presque perdu toute l’Éthiopie ; et en Lybie, la victoire est acquise sur les forces de Mussolini et les divisions de volontaires espagnols. Néanmoins, ces hommes se battent férocement et les restes de l’armée expéditionnaire italienne se sont retranchés à Ueddan. La 7e armée d’Afrique a subi des pertes humaines et matérielles conséquentes ; mais elle encercle totalement ce réduit.

Lorsque nos rangs seront réorganisés, ils écraseront cette poche et poursuivront vers l’est pour achever la jonction avec les divisions anglaises venues d’Égypte.

15 octobre 1940

Nous avons appris il y a peu que l’Italie déclarait la guerre à la Grèce, revendiquant le territoire entier et les îles de la mer Egée. Mussolini poursuit donc sa chimère d’un nouvel empire romain réunifié. En ce qui nous concerne, nous espérons que ce conflit va le forcer à retirer des troupes de la frontière alpine.

L’opération Scipion est terminée, les troupes de la 7e armée ont écrasé la poche d’Ueddan et capturé les derniers défenseurs. La campagne de Lybie a néanmoins eu un coût humain élevé ; les contingents du général Catroux ont subi de lourdes pertes et ont donc reçu l’ordre de prendre leurs quartiers dans la région de Tobrouk, le temps de réorganiser leurs rangs et de recevoir des armes et du matériel.

29 janvier 1941

Sous la neige, la France est encore en guerre. Le calme plat règne toujours à nos frontières, et nous devons organiser des exercices militaires réguliers pour garder occupés nos soldats désœuvrés et maintenir leur moral. À l’arrière du front, on comprend mal l’attitude de l’Axe. Les Allemands n’ont pas bougé un pouce et conservent 80 divisions devant la ligne Maginot ; les Italiens en font autant dans les Alpes. Le front de Grèce n’a pas eu l’effet escompté : l’Axe a conservé toutes ses forces pour nous menacer.

Ce statut quo va se prolonger, jusqu’à ce qu’un camp se décide à prendre l’initiative de l’offensive. Pour l’heure, il semble probable que nos fortifications frontalières dissuadent l’ennemi de tenter une attaque. Néanmoins, le plan de réarmement et de rénovation de nos forces armées initié il y a quatre ans est terminé : à présent, tous les citoyens servant les armes de la France disposent d’une arme et du matériel prévu.

À partir de maintenant, notre appareil militaro-industriel et nos ressources humaines, politiques et matérielles se consacrent entièrement à la construction de capacités offensives. Bientôt, un nouveau chasseur, le Dewoitine D.520, va entrer en service : nous tenons là un appareil rapide, léger et doté d’un armement redoutable, qui pourra se mesurer aux meilleurs chasseurs de la Luftwaffe.

Les bureaux des ateliers Bloch mettent également aux points de nouveaux bombardiers tactiques et stratégiques qui vont être construits à plusieurs centaines d’exemplaires, et qui vont bientôt bombarder la Ruhr et le nord de l’Italie.

La victoire est acquise en Afrique, mais en Extrême-Orient, les combats se prolongent. La 13e armée de Jean Touzet du Vigier fait des merveilles malgré le manque criant de matériel. Cet officier a démontré une débrouillardise exceptionnelle : ses soldats sont parvenus à freiner l’avancée japonaise et à stabiliser le front, en soulageant les troupes de Bao Dai. Deux divisions d’Afrique ont été envoyées renforcer cette armée, ainsi qu’une paire d’escadrilles de chasseurs et de bombardiers.

2 avril 1941

Dans un surprenant élan de solidarité, l’ensemble des partis politiques français vient de signer un accord avec le gouvernement Pétain, annonçant ni plus ni moins que le retour de l’Union Sacrée, mouvement qui avait uni notre pays durant la Grande Guerre.

Dans une déclaration commune à la presse, ils ont clamé vouloir mettre de côté leurs différends jusqu’à la fin des hostilités, l’intérêt national l’emportant sur tout autre. C’est une excellente nouvelle, car l’évènement renforce l’unité de tout le pays et va nous donner plus de moyens économiques et politiques pour notre machine de guerre. Des manifestations populaires ont lieu dans tout Paris pour fêter l’évènement !

15 avril 1941

Nous avons appris ce matin que la flotte de submersibles de l’amiral Darlan vient de réussir à porter un coup sévère à l’ennemi : la nuit dernière, plusieurs de nos sous-marins ont intercepté et coulé le Cristoforo Colombo et le Trento, deux croiseurs lourds italiens en route pour la Sardaigne. Jusqu’ici, la Reggia Marina a refusé le combat à nos flottes, nous laissant le contrôle de la Méditerranée. Bientôt, elle sera acculée dans ses bases.

15 Août 1941

Une fois ravitaillée et renforcée, la 7e armée d’Afrique a reçu l’ordre de se transférer jusqu’en Grèce pour y renforcer le front allié menaçant de s’écrouler. Les Grecs sont parvenus à enliser les Italiens dans une guérilla larvée au cœur des montagnes du nord de l’Épire et de la Macédoine, aidés par quelques divisions de volontaires que Roosevelt a pu envoyer en Europe, sans que les États-Unis ne s’impliquent officiellement dans le conflit. Nos troupes vont soulager la pression mise sur les Grecs.

Sur le territoire national, nous concentrons nos efforts sur le développement de notre industrie militaire, en continuant de produire de nouveaux blindés et de nouveaux avions. Les prévisions à long terme du ministère de l’Industrie permettent de prévoir le plein approvisionnement des unités de ligne d’ici l’année prochaine.

Tard ce soir-là, au quartier général de Vincennes, je me retire dans ma chambre de fonction pour y prendre un peu de repos après avoir travaillé depuis l’aube. Mais quelques heures plus tard, mon assistant vient tambouriner à ma porte.

« Monsieur le ministre ! Monsieur le ministre ! »

Je maugrée et demande des explications pour ce réveil intempestif. Il me répond : « Les Anglais ont débarqué en Belgique ! »

La suite au prochain épisode...